L’Académie Ninja de Suna. Akisha la rejoignit peut après les évènements tragiques où il vit son père s’enfuir de sa famille, de son village et de sa patrie, c’est un moment que le jeune Ninja gardera en mémoire le reste de sa vie. Il marquera dans son esprit le symbole de la déperdition humaine qui existe dans chaque être, pouvant se réveiller au gré du Destin et des épreuves qu’il s’amuse à nous infliger.
Voulant poursuivre ce à quoi il s’était préparé depuis son enfance, Akisha s’inscrivit à l’Académie Ninja, où il fut accepté après avoir réussi avec brio les tests d’entrées, étant au point tant au niveau physique que motivation et volonté. Il eut du mal à se mêler aux autres jeunes étudiants, n’ayant quasiment côtoyé personne d’autres que ses parents, si bien qu’il fût vite mis à l’écart par les “chefs de groupes”. Il ressentait ce rejet avec une amertume relative, car une personne alla à sa rencontre. C’était une fille, une étudiante également, qui se nomme Hanae Agasha. Comme son prénom l’indique, c’était une amoureuse des fleurs, si bien qu’elle s’était fabriqué un bracelet noué de quelques fleurs qui étrangement ne fanaient jamais.
Ils passèrent beaucoup de temps ensemble, sans aucune attirance amoureuse (du moins durant leur “cursus étudiant”). A travers elle, Akisha trouva une nouvelle source d’inspiration. Elle était en effet douce, rêveuse, calme et sensible. Elle était pour lui comme un baume réparateur à ses récentes blessures et Akisha commença à sentir une impression, bientôt mue en une sensation puis une certitude que la corruption peut-être guérie dans ce monde, que l’harmonie existe et peut devenir le mot d’ordre d’une nation entière.
Peut-être était-ce un moyen pour lui d’éloigner au plus profond de son être l’instabilité qu’il avait vécu auprès de son père, néanmoins, le début de son nïndo se forgea à cette période.
Les cours à l’académie se suivirent, apprenant les bases du Ninjutsu (contrôle du chakra par la fameuse technique du Bunshin no Jutsu) et du Taijutsu. C’était durant les cours de combat à main nues qu’Akisha ressentait une angoisse le saisir, il avait une image très nette d’une ombre dévoreuse qui rejaillisait de son être pour s’emparer de son esprit et de sa droiture qu’il s’évertuer à consolider. Il comprit bientôt que pratiquer l’art du Taijutsu tel quel lui rappelait trop ses entraînements avec son père. Heureusement pour lui, il était beaucoup plus avancé que les autres en la matière et son professeur lui proposa des exercices plus avancés.
Sans aucune retenue, il demanda à apprendre une autre forme du Taijutsu. Il fut donc mis à l’épreuve pour constater quel art avancé pourrait lui convenir. Akisha fut ainsi testé au Kenjutsu, au Bukijutsu et à l’utilisation avancé du Chakra dans un Taijutsu pur (portes de Chakra). Les portes de chakra ? Elles réveillaient avec d’autant plus d’agressivité ses angoisses, l’idée fut donc rapidement mise de côté à la vue de sa maladresse évidente. Le Bukijutsu ? Il avait du mal à être précis à partir du moment où la direction et la puissance d’un coup ne dépendaient pas entièrement de son corps. Restait donc le Kenjutsu, il essaya d’abord le sabre. Tout de suite, ce style était plus familié à Akisha, l’idée que la réussite d’un coup dépende exclusivement de son contrôle psychique et physique lui semblait naturel. Mais il n’était pas le candidat idéal pour le sabre, car il ne semblait pas “être en phase” avec une extension aussi longue de son corps. Il essaya ensuite la double-lame (deux lames ninja, une dans chaque main) et sentit rapidement l’équilibre entre la lame de droite et celle de gauche, il entre apercevait le lien intime qui reliait chacune des deux armes et le fait que le mouvement de l’une entraînait celui de l’autre.
Durant la suite de ses cours à l’académie, il consacrait les cours de Taijutsu à l’exercice du Kenjutsu à la double lame.
C’est lorsqu’il rendit visite à sa mère (alors Orfèvre chez un marchand réputé) qu’il apprit quelque chose d’amusant. Celle-ci eut un grand sourire en voyant son fils, d’autant plus qu’il parraissait mieux que jamais, mais elle resta bouche-bée quelques instants en voyant le nouvel arsenal de son fils. La révélation lui fut faite le soir même.
C’était une nuit de pleine lune, éclairant de tout son être le village de Suna, encore animé de quelques veilleurs, qu’ils soient en train de dîner à un restaurant de nouilles ou à roucouler avec leur moitié. Une seule impression restait évidente pour Akisha, celle de la quiétude et de l’harmonie dont resplendissait la ville. Lui et sa mère s’assirent à la place centrale du village, celle-là même où l’adolescent avait pleuré ses premières larmes de bonheur.
“Tu sais Aki, la Lune est bien plus qu’un simple astre lumineux. C’est la représentation de quelque chose de bien plus grand, celle de No Tengu, le seigneur Lune, qui de par sa face éclairée guide et protège les égarés dans la nuit noire et incertaine.
Dans notre famille, nous vénérons No Tengu non pas en tant qu’entité suprême, mais en tant que symbole. Il nous rappel que le monde a besoin que l’on s’entraide et qu’on se batte pour ceux qui nous sont chers. Certains de mes ancêtres pratiquaient le Kenjutsu avec deux lames, comme tu sembles être disposé à le faire et prêchaient notre idéal au reste du monde à travers leur style. Si tu veux être le nouveau Hérault de No Tengu de notre famille, parles-en à Ryu Togashi de l’Académie Ninja, il devrait accepter de remplacer ton professeur actuel pour t’enseigner le Kenjutsu que notre famille à adopter.”
Akisha souriait à pleines dents, il n’avait jamais songé à ses ancêtres, et savoir maintenant qu’il va poursuivre leur traces lui permit de poser la dernière fondation de son nouvel équilibre mental. Il sentait qu’une tour blanche protégeait son être de la folie de son père, comme si elle rayonnait à l’intérieur de la noirceur insondable de son enfance. Il n’y fit pas beaucoup attention, mais à la lueur de la pleine lune, le côté droit du visage de son tatouage, celui fait de traits géométrique droits, s’illuminait d’une lueur blanche.
Comme prévu, il poursuivit son apprentissage du Kenjutsu auprès de Ryu Togashi, qui se dit avoir formé tous les Agashu, entre autres, aptes au Kenjutsu. Il lui enseigna l’idéologie du style de combat de No Tengu, qui est une approche relativement proche du Kenjutsu classique, mais en tirant partie de la double lame, dont l’idée de départ est qu’une l’une ne peut frapper sans l’autre. Il faisait régulièrement des parallèles entre les principes techniques du style et ses principes moraux. L’un des plus important est la protection, quelque soit le mouvement, l’une des deux lames doit toujours protéger son porteur. En effet, pour affronter le chaos et la perversion, il faut toujours être capable de repousser leur affluence, car ils viennent de n’importe où et surtout là où ne les attend pas.