" Rencontres. "

Eri est une seconde fois convoquée, forcée d’accomplir une autre mission. C’est vrai qu’autrement, elle n’en ferait pas, elle gagne déjà bien sa vie à travers le deal de drogue. Cependant, si elle y est obligée, c’est sûrement à cause du coup d’Etat ayant frappé le village récemment. Après tout, ce fut l’une des causes du manque de ninjas et de la perdition économique et militaire du village bien que celui-ci avait justement pour objectif que de redresser le village. Ou bien Eri n’avait peut-être pas impressionné par ses prouesses lors de sa précédente mission dans laquelle l’élite fut obligé d’intervenir. Enfin, en même temps, avec des adversaires armées jusqu’aux dents, Eri et son coéquipier pouvaient-ils faire quelque chose ? De plus, ce dernier avait été gravement blessé lors de la mission, n’était-ce pas une preuve du relativement bon cheminement de la mission ? Bref. Les raisons à part qu’on ne lui avait pas donné, elle allait tout de même se rendre au bureau du Hokage, là où sa mission était censée se dérouler. Elle sait bien qu’elle ne peut pas se dérober à ses obligations et combattre ainsi les hautes instances. De toute façon, pour cette mission, elle est seule, et il n’y a apparemment aucun risque à courir comme la dernière fois, la mission se démarque juste par l’importance de l’oral pendant son cours. Et pour tout dire, bien qu’elle soit de nature tacite, l’oral ne fait pas défaut chez Eri. Elle sait employer les mots justes, là où il le faut, quand il le faut. Elle est devenue une oratrice d’exception par elle-même, comme si elle avait acquis le don de parole de naissance. De ce fait, cette mission comptant uniquement sur cette capacité à accueillir des gens serait aussi facile que de piquer un bonbon à un enfant.

Enfin, elle se prépare pour la mission. Enfilant comme toujours une tenue classe avec une chemise, des collants et des porte-jarretelles, elle s’en va, emportant avec elle pour effets personnels uniquement un paquet de cigarette pour le trajet et peut-être pour une soirée de fumette après une journée de mission ainsi qu’une bouteille d’alcool qu’elle boira pour passer le temps durant la mission, prenant soin de la dissimuler aux visiteurs dès qu’elle entendrait leurs pas, elle a l’ouïe fine, ce ne sera pas difficile et il n’y aura aucun risque. Oui, il fallait attendre pour cette mission et c’est justement ce qui la rendrait ennuyante à mourir. Enfin, tant qu’elle n’aurait pas à attendre une attaque comme l’autre fois, ça lui irait. Ce n’est pas surprenant qu’elle préfère cette mission à la précédente étant donné l’expérience qu’elle a vécue. Cependant, elle ne s’en lamentera pas. C’est passé et son ancien coéquipier Alexiel s’en est ressorti indemne après quelques jours de soin et elle, elle a fumé et bu pour oublier, une méthode très efficace sur elle à vrai dire. Bref, elle ne tarda pas et s’en alla de chez elle une fois préparé et dès qu’elle mit un pas dehors, comme si l’air frais du dehors l’y força, elle s’alluma sa cigarette à l’aide d’un briquet et non pas de quelques allumettes, soyez écologiques. L’air frais était pesant, enfin plutôt, l’atmosphère l’était. La répression avait commencé, et les villageois et même les ninjas y étaient soumis. Cette répression ne rendait bien évidemment personne heureux, pour l’instant en tout cas. En effet, le Hokage promettait monts et merveilles pour justifier ses actes insensés en termes de politique comme quoi, Konoha deviendrait plus fortes grâce à une volonté du Feu accrue. Que des balivernes pour Eri bien évidemment : la volonté du Feu n’existait pas. Mais alors, pourquoi Konoha ne pliait pas malgré les attaques incessantes qui arrivaient sur lui ? C’était un mystère, même pour elle. Enfin, elle venait en quelques sortes de plier aujourd’hui devant Kiri. Elle venait même d’abandonner tout court aujourd’hui. Cependant, Eri n’était pas du genre patriote et elle sait vivre avec ça. Raison pour laquelle elle ne se rebelle pas et soutient même le nouveau régime. De toute façon, quel impact cette politique a-t-elle sur elle ? Celle-ci ne fait que viser les branleurs, leur privant de leur pornographie et les pauvres qui n’ont pas eu de chance dans la vie ou même les anciens qui ne sont aujourd’hui qu’un poids pour la nation. Eri n’a plus de grands-parents, ça ne change pour ainsi dire rien de son côté, la vie continue comme elle l’était.

Bien sûr, aujourd’hui, elle a une mission, mais ça ne la gêne pas vraiment. Cette mission fait passer le temps. Elle arrive devant le bureau du Hokage, le propriétaire de ce bureau est déjà parti. Quant à elle, elle a toutes les instructions dont elle a besoin pour mener à bien sa mission ainsi que son alcool ! Elle s’assied sur la porte avant de sortir la bouteille et d’en expérimenter les joies : elle profite de la beuverie à laquelle elle s’adonne. Bien sûr, comme elle l’a prévu, elle ne manque pas de vigilance. Ce serait bête de se faire choper lorsqu’on est assez intelligent pour savoir être discret comme dans son cas. Dès qu’elle entendit des bruits de pas se rapprocher, elle referme le bouchon de sa bouteille et la range, prenant soin de bien la cacher à la personne qui arrive pour demander le Hokage et qui y trouvera à la place une belle adolescente, patientant dans ses songes. Elle se relève bien attendu pour l’accueillir.

Spoiler:

" Je ne mords pas. "

C’est une petite fille qui approche. Inutile de prendre quelques formalités quelles qu’elles soient avec une gamine de son âge. En la voyant arriver à la place d’une autre personne, Eri se pose sur la porte et y glisse pour se retrouver le fessier posée sur le sol. Elle regarde l’enfant qui s’arrête non pas juste devant elle, mais relativement plus loin. La distance n’était pas très respectable, elle n’était pas proche certes, mais elle n’en était pas du tout, comme si elle cherchait à éviter la borgne. Connaissait-elle Eri pour rester aussi éloignée d’elle ? Après tout, ce serait normal que de se tenir à l’écart des gens drogués comme la folle qui joue ici le rôle du garde du Hokage. Bien entendu, Eri devine cette animosité que lui porte la jeune gamine alors qu’aucune d’elle n’a encore parlé. C’est l’enfant qui parle la première, posant une question à laquelle –pour être honnête- l’alcoolique ne s’attendait pas. Avait-elle vu Hiashi Hyûga ? Eh bien, pour répondre à cette question, encore fallait-elle qu’elle connaisse cet homme sans prétention. Mais de toute façon, elle n’a vu personne ici, cet enfant est la première personne qu’elle croise dans cette tour qui fait vide sans le Hokage. Bien sûr, il y a le personnel qui traîne par-ci par-là, mais est-il vraiment important ? Non, cet enfant aux yeux sans vie est bien plus intéressant que le petit personnel qui ne joue le rôle que de figurants dans cette petite tour étriquée où règne cette atmosphère de tyrannie en sa source. Cette visiteuse aux yeux dont l’éclat de la vie est absent donne un contraste énorme entre elle et une bombe humaine comme Eri. Bien sûr, l’élégance entre les deux personnes est tout aussi différente, l’une est habillée comme une ninja digne de ce nom tandis que l’autre est plutôt habillée par une personne qui ne se salirait pas les mains. Cependant, l’habit ne fait pas le moine, c’est bien connu.

Juste après avoir évoqué le Hiashi Hyûga dont Eri ne connaissait pas l’existence, la petite fille aux yeux vides demanda la question qu’elle attendait concernant le Hokage. Bien sûr, même si elle parlait à une enfant, c’était la moindre des choses pour Eri que de l’accueillir comme il se doit, mais auparavant, celle-ci voulait que la gamine s’approche. Pour que celle-ci sombre dans le côté obscur tout comme elle ? C’est une idée, mais ce n’est pas ce qu’Eri a en tête. Elle n’aime pas être si loin d’une personne à laquelle elle parle, c’est tout. Donc, avec son sourire habituelle, dévastateur pour les hommes et forçant la jalousie chez les femmes, elle demande à la gamine de s’avancer avec une petite touche de détente déjà mise par son sourire non pas amical, mais relativement hautain.
Eri – « Approche déjà voyons. Je ne mords pas. »
Eri n’était pas proche des enfants, au contraire. Cela ne la rendait pas méchante avec eux pour autant. En effet, elle était relativement amicale avec eux. En même temps, plus les gens sont proches d’elle, plus elle leur fait du mal. C’est donc mieux pour les gosses de ne pas être proches de la junkie, déjà que rien que pour ses habitudes, les gosses ne devraient pas l’approcher.

Mais cette gamine n’avait pas l’air d’être n’importe qui. En effet, sous cette apparence juvénile et fragile, elle semblait plutôt forte et même assez mature pour son âge. Rien qu’à sa façon de parler et de se tenir, on voyait qu’elle n’était pas n’importe quel enfant, mais c’en était toujours une et ce devait bien lui jouer des tours dans la vie. Enfin, elle grandira bien à jour. Aujourd’hui, c’est Eri qui s’occupe d’elle et bien qu’elle se démarque plutôt du lot, Eri la considère toujours comme un enfant. Après tout, bien qu’elle ait été remarquable durant toute son enfant, Eri n’a pas non plus eu de traitement de faveur quant à son statut d’enfant alors pourquoi cette petite qui chercher une personne dans cette tour en aurait-elle aussi ? Malgré tout, si Eri considère cet enfant comme tel, ce n’est pas pour se venger en quelques sortes des personnes qui la traitaient comme n’importe quel enfant, c’est bien parce qu’elle doit accomplir cette mission comme il se doit bien qu’elle ne donne pas une si grande importance à cette tâche qu’on lui a confiée. Eri répond ainsi aux interrogations de la visiteuse comme on lui a dit de faire.
Eri – « Autrement. Comment veux-tu que je connaisse cet Hiashi Hyûga ? Il faudrait me donner plus de détails sur cette personne, concernant son physique en particulier. Enfin, ça, c’est si j’avais vu quelqu’un passé par ici, mais non, je viens d’arriver et le Hokage vient de partir. Donc soit la personne que tu cherches est déjà passée et est partie ou doit avoir accompagné le Hokage, soit elle n’est pas encore arrivée. Peux-tu deviner quelle est la bonne solution ? »
Bien sûr, Eri ne tint pas compte de quelconques politesses quand elle s’adressait à cet enfant. Après tout, pourquoi le ferait-elle ? Une adolescente n’a pas à montrer tant de respect que ça à une gosse, peu importe qui elle est. Dans tous les cas, elle venait de remplir sa mission là, elle avait après tout accueilli l’enfant en lui donnant les informations qu’elle voulait. Si elle avait une autre réclamation, l’enfant n’aurait qu’à demander et Eri lui répondrait une fois de plus en tentant de l’aider comme elle le peut.

" Célèbre ? "

Elle ne bougea pas. Pas d’un cil. Cette petite n’avait pas relativement l’air obéissante. Enfin, Eri pouvait parler. Elle ne connaissait pas le mot obéissance et l’insolence était le maître mot chez elle. Ils pouvaient se mettre leurs ordres dans leur cul ces dirigeants instaurant les règles. Bien sûr, elle faisait sa mission par obligation, mais comme il y avait une récompense à la clé, elle ne rechigna pas. De plus, il n’est pas bon de montrer de la désobéissance aujourd’hui. D’ailleurs, cette gamine devrait respecter ses aînées et faire comme on lui dit, pas comme Eri qui je vous le rappelle, est un mauvais, très mauvais exemple. Enfin, c’est surtout que la droguée est habituée à ce qu’on respecte les ordres, en particulier parce qu’elle est habituellement entouré d’hommes et par la même occasion ; de sexe. Malgré tout, Eri pardonna la petite aux yeux vides de son insolence, parce qu’elle lui ressemblait en quelques sortes de cette effronterie, ce qui la faisait sourire. Mais c’était sans doute le seul point commun qui unissait les jeunes filles. En effet, Eri n’aurait pas rechigné à seulement s’approcher d’une inconnue bien qu’en même temps, elle, aime provoquer les individus de la pire espèce en leur faisant du charme pour juste ensuite, les balayer d’une phrase cinglante ou même tout simplement d’un geste peu amical et souvent vulgaire. Celle-ci avait relativement l’air snob face à Eri, ce qui était compréhensible. Cette dernière était certes d’un milieu aisée, mais son interlocutrice était, elle, d’un milieu plutôt bourgeois vu que son père était d’après elle assez populaire à Konoha. Eri ne s’intéresse pas particulièrement au people de Konoha, elle accepte donc l’affirmation de l’enfant sans poser de questions bien que sa réponse semblait vraiment arrogante. Non pas que son ton dénonçait un quelconque trait hautain chez elle, mais les paroles qu’elle avait employées le démontrait bien. En fait, Eri qui était une fine analyste se rendit vite compte que bien que cette fille d’une célébrité de Konoha avait l’air froide par rapport au ton qu’elle employait, mais semblait assez hautaine par ses paroles.

Puis, sans prévenir, les nerfs autour des yeux de la gamine s’épaissirent comme si elle était en colère, mais vu le nombre de nerfs concentrés à côté de ses yeux, il paraissait évident que ce n’était pas ça. Eri se demandait encore une fois si sa mission ne se finirait pas encore une fois par une personne à l’hôpital, mais ce n’était pas le moment de se plaindre apparemment. Pourtant, la petite avait l’air d’aller bien… A par cette déformation physique, son visage ne semblait pas se déformer par une quelconque émotion de souffrance… Quelques instants après, les nerfs se refondirent dans la peau de ses paupières et elle reprit la parole, affirmant que son père était déjà parti. Bien sûr, la question qui vient tout de suite à l’esprit d’Eri, c’est si cette gamine est elle aussi folle. Une folie différente certes, mais toujours une folie pourtant. Celle-ci devrait être plus… classique. Tout en observant la gamine qui semblait avoir des troubles psychologiques, Eri l’écouta avant de prendre la parole. Elle avait à dévoiler son nom pour démarrer une nouvelle discussion…
Eri – « Je pensais que lorsqu’on était la fille d’un riche individu, on se présentait avant de demander son nom à quelqu’un. Enfin bon, tu n’es sûrement pas habituée à te présenter vu que ton père est célèbre. Désolé de ne pas le connaître d’ailleurs, je ne m’intéresse pas à l’actualité people de Konoha… Bref. Je m’appelle Eri Liddell. Et te concernant, quel est ton nom ? »
En effet, c’était les bases de la politesse de donner son nom avant de demander celui d’un inconnu. Cependant, Eri ne tenait pas tant aux politesses que ça, elle était après tout totalement vulgaire pour sa part… et ce, dans n’importe quel sens du terme. La question lui traitait encore dans la tête. Quel était cette réaction physiologique assez laide, en particulier pour une femme ?

Eri – « Autrement. Qu’est-ce que c’était ? Ces yeux… »