Hiraku trépigne d'impatience. C'est aujourd'hui la remise officielle des bandeaux frontaux de Kiri, signe distinctif d'un ninja reconnu. C'est la dernière fois qu'il retourne à l'académie. Il espère secrètement que le vieux grincheux sera là, pour lui prouver que c'est un vrai ninja maintenant. Il regarde l'heure : 13 h 47, la cérémonie commence dans une heure et quart. L'attente est intenable. Hiraku fait les cents pas. Il vérifie de nouveau que sa tenue est nickel, lustre ses bijoux afin qu'on les remarques bien, remonte dans sa chambre pour être sûr qu'il n'oublie rien, redescend, remonte, il ne sait plus quoi faire pour occuper son temps. Il regarde de nouveau l'heure : 13 h 53. Il n'en peu plus. Il embrasse sa maman qui finie d'astiquer le plan de travail de la cuisine puis sort de la maison rapidement. Il pense avoir un moyen de calmer un peu cette pression. Il court vers la ville. En faisant un peu de lèche-vitrine, il apaiser le monstre qui lui tort les boyaux. Il s’arrête devant une petite boutique de vêtements. Il remarque une super sacoche faite en cuir, ornée de liserés argenté. Elle serait parfaite pour ranger ses shurikens. Hiraku analyse l'objet de plus près et découvre le prix. 9800 yens. Hiraku sort son argent, compte ses sous :
« 100, 200, 300, 400, et 80 ça me fait 480 yens »
Hiraku est écœuré. Il n'a pas assez. Il reviendra plus tard quand il aura gagné un peu de sous grâce aux missions. Hiraku remonte sa manche de blouson et regarde sa montre. La cérémonie commence dans une demis-heure. Il se remet en route vers l'académie. Sur les quelques minutes de trajet, il se surprend à divaguer une fois qu'il aura le bandeau. Hiraku s'imagine déjà ninja de légende, aux pouvoirs immenses et innégalés. Il se voit faire des missions de rang Z créés spécialement pour lui, autrement dit super difficile que seul lui pourrai effectuer sans une seule égratignure.
Il arrive devant le grand bâtiment. L'académie ninja. Il s'extirpe de ses rêves démesurés puis reprend pied avec la réalité. Beaucoup d'ancien camarade son venu accompagné de leurs parents. Hiraku n'a même pas demandé aux siens de l'accompagner. Il culpabilise un peu mais bon c'est la dure loi du ninja...

Il reconnaît son ancien professeur, Kiroku, qui organise l’événement. Soudain une voix forte retentie :
« Les nouveaux promus sont invité à se rapprocher afin de commencer la remise. »
Hiraku recherche des yeux d'où viens l'appel puis se rapproche. Il prend place au milieu du rang de ses égaux. Tout à coup il entend de nouveau des voix, celles-ci lui sont très familières. Il tourne sa tête légèrement vers la foule de parents et reconnaît ses parents. Il se sent un peu gêner par les encouragements un peu trop vigoureux de sa mère :
« Vas-y mon fils tu es le meilleur, explose les tous, je suis de tout cœur avec toi ! »
Il pense sincèrement qu'il aurai dû les mettre aux parfums car elle n'a visiblement pas tout compris mais bon il va faire avec.
Kiroku, s'avance et prend la parole. Après quelques mots, il sort une liste de sa poche. Il énumère les prénoms un à un puis vient le tour d'Hiraku. Sa maman redouble de vigueur et hurle de tout ses poumons :
« C'EST MON FILS ! C'EST LE PLUS BEAU ET LE PLUS FORT ! »
Hiraku ne sait plus s'il faut avancer au devant du rang ou alors se planquer en se faisant le plus petit possible. Le professeur finit la lecture de son listing puis annonce l'arrivée des bandeaux. Dés qu'Hiraku a entendu le mot bandeau, il se redresse, bombe le buste, balaie de ses mains les manches de son blouson, réajuste ses vêtement puis fait le fier. Le jeune ninja reconnaît le vieux grincheux , à priori, c'est lui qui est chargé de remettre les bandeaux. Hiraku jette un œil sur les bandeaux tant attendus. Il remarque quelque chose qui le dérange profondément. La couleur bleue est beaucoup trop sombre et ne pourra pas se marier correctement avec ses affaires. Hiruka est dépité. Comment peut-on arborer fièrement un emblème s'il n'est pas mis en relief à cause d'une couleur si laide, c'est incompréhensible pour le jeune homme. Pour lui cette faute de goût pourra s'avérer fatale lors des missions. C'est du grand n'importe quoi. Hiraku se doit de le faire remarquer. Le vieil homme se tient à présent à la hauteur du jeune promus. Il s'incline légèrement face à Hiraku pour le saluer puis lui remet son bandeau. Hiraku n'a pas pu s'en empêcher il lui fait la remarque :
« Ce ne serait pas possible de mettre la partie métallique sur un tissu de couleur plus approprié, comme du blanc par exemple. Là ça jure vraiment de trop avec mes vêtements. Mais je suis sûr d'une si on le remplace par du blanc, on aura tellement la classe, que nos chances de réussite en mission seront quintuplés. Mais bon, il faut prendre en compte aussi ... »
Le grincheux plaque fortement le bandeau contre le torse du petit enquiquineur qui termine brusquement et soudainement son monologue. Hiraku ne dit plus rien mais ses traits de visage se sont fermés. La cérémonie est close. Le chargé des recensements annonce à tous le fait qu'ils ne pourront effectuer des missions de rang D que dans quelques mois afin lui laisser le temps de faire son travail administratif.
Hiraku vexé retrouve ses parents, il jette un regard noir à sa mère puis rentre d'un pas décidé. Il boude.