.:I mise à l'épreuve. I:.
"Le bourdon se lamente, et la bûche enfumée Accompagne en fausset la pendule enrhumée Cependant qu'en un jeu plein de sales parfums, Héritage fatal d'une vieille hydropique, Le beau valet de coeur et la dame de pique Causent sinistrement de leurs amours défunts."
Nom : Hana no San'itsu (rang B) Traduction : "Dissipation florale" Description : Si le ninja se sent piégé dans un Genjutsu, il peut fuir en utilisant une variante du Hana no Tenkan. En concentrant son chakra, l'utilisateur disparaît en laissant derrière lui des pétales ou des fleurs, qui viendront se fixer sur l'opposant, et le dissoudre. L’art du genjutsu est une branche houleuse et capricieuse… Elle peut vous apporter une puissance dévastatrice, vous confier des capacités extraordinaires tout en augmentant vos sens à l’éveil divin mais… Ça ne reste qu’une illusion. Pour ma part, j’avais décidé de m’y approcher, de maitriser ce domaine mouvant comme les vagues d’une mer tumultueuse afin de m’approprier ce que je pensais être la solution. A quoi bon se bercer d’illusion ? Les créer est devenu une simplicité… Mais que devenions-nous lorsqu’un protagoniste qui pense de la même façon que vous vienne vous faire face ? Imposant ses choix, sa logique illusoire infaillible sur ce que vous pensiez être la vérité parallèle ? Oui, le meilleur moyen de défense c’est l’attaque… Mais il faut apprendre à esquiver et à contrer de façon plus subtile que cela. Qu’avais-je donc décidé ? Et bien tout simplement de me prendre un peu de temps pour moi et de commencer à étudier le contre-genjutsu. J’avais déjà créée des techniques de ce genre mais cette fois-ci, je souhaitais rester dans la base. Il existait des capacités exceptionnelles à la portée de tous, pourquoi ne pas en profiter ? Nous étions en fin de semaine, premier jour de congé pour ma part. Il faisait une journée plutôt ensoleillée malgré les grondements célestes perpétuels de notre nation et j’avais hâte de commencer. Je m’étais dirigée dans la bibliothèque de Kumo, montrant mon bandeau et indiquant mon identité pour que les gardiens me permettent d’accéder à la salle réservée aux shinobis. Là étaient conservés tous les parchemins de techniques bien que les plus puissantes soient scellées et conservées par des maitres et non par de simples bibliothécaires… Mais ce n’était pas un problème, je n’avais pas besoin de celles-ci. Non, ce que je souhaitais se trouvait déjà dans ces rayonnages. Parcourant les livres à la couverture en cuir, je me dirigeai vers la section genjutsu, peu remplie dans ce village, et y attrapai le parchemin concerné. Le Hana no San’Itsu était une technique de rang B, c’est-à-dire pas trop difficilement accessible, qui nécessitait néanmoins une connaissance élevée du genjutsu ainsi qu’une bonne maitrise de son chakra. Maniant l’irou correctement, je savais que j’aurai plus de facilité que d’autres pour apprendre cette technique et ce fut donc avec le sourire aux lèvres que je recopiai soigneusement les instructions avant de quitter le bâtiment sous les regards amicaux des citoyens présents. J’étais appréciée, désormais… Mon nom était synonyme de citoyenne modèle et de kunoishi investie. Ça avait pris du temps, mais j’y étais parvenue… « Maintenant, il faut trouver Fuji ! Il doit être chez lui, il est encore tôt. J’espère pour toi qu’il n’est pas parti en mission ! Il s’arrange toujours pour rester au village. » Fuji était un chuunin de niveau moyen. Pas spécialement doué et ne présentant aucune particularité exceptionnelle, ce jeune garçon avait néanmoins l’avantage de connaître quelques techniques de genjutsu bin que son niveau ne soit pas transcendant pour autant. Néanmoins, dans le cas présent, je n’avais pas besoin d’un expert mais juste d’une personne capable d’effectuer une technique d’illusion sur ma personne… J’arrivai donc de bonne heure à sa résidence et je gravis rapidement les marches qui menaient au petit appartement qu’il habitait. Sonnant chez lui, je l’entendis derrière le panneau mais il ne vint pas m’ouvrir. Fuji, c’est Kaleïs… ! Un bref silence suivit mes paroles avant de se transformer en précipitation. Enfin, quelques secondes plus tard, la porte s’ouvrit et une tête encore pleine de sommeil se glissa dans l’ouverture. Jeune homme de seize à dix-huit ans, j’étais plus âgée que lui mais je l’appréciais bien. Un peu naïf bien qu’il soit particulièrement doué avec les jeunes midinettes de son âge, on s’était rencontrés dans un bar jusqu’à ce que je le remette à sa place. Depuis, on s’aimait bien… Lui demandant de m’aider à m’entrainer pour l’apprentissage d’une technique, il se montra au-début réticent à l’idée de se lever aussi tôt un jour de repos puis mon regard insistant eut raison de lui et il accepta de me suivre jusqu’au terrain. Lui laissant le temps de se préparer, je lui donnai rendez-vous dans une heure et partis sans attendre. Les terrains d’entrainement étaient vides à cette heure-ci, j’eus donc le choix et je pus prendre celui du fond, bordé par la montagne et à l’abri des regards incessants. J’aimais être tranquille lorsque j’apprenais quelque chose… Peu après, mon partenaire arriva enfin, encore légèrement fatigué mais plus apte à s’entrainer que lorsque j’étais venue le chercher… Prenant place sur un des rondins de bois couché en travers de la piste, nous dépliâmes ensemble le parchemin et je me mis à retenir les signes directoires du chakra afin qu’ils se gravent bien en mémoire. C’était important, après… car c’était une technique sans signe où tout se jouait avec une concentration de chakra. Autant dire que c’était plus compliqué que ça ne le paraissait… Quand j’eus étudié à loisir les instructions, je rangeai la copie dans ma poche et nous nous dirigeâmes jusqu’au centre du terrain. Là, je me tournai vers lui et lui donnai les instructions que je souhaitais qu’il suive.Tu vas te placer un peu plus loin, dis-je, on ne sait jamais si je rate, ça peut avoir des effets indésirables… Du genre disparaitre et ne plus réapparaitre ? Ma foi, pourquoi pas ? Enfin, vaut mieux que seul l’un d’entre nous en prenne pour son grade ! Contente-toi de me plonger dans un genjutsu. Pourquoi ne pas utiliser tout simplement le Kai, avec ton niveau, tu peux presque tout annuler. Presque, oui. Moi, je veux parer à toute éventualité ! Et nous commençâmes l’entrainement en douceur… J’eus du mal à me retenir au-début à ne pas répliquer autrement que par cette technique. Il fallait dire que rester immobile sans tenter de s’en défaire par les moyens habituels était particulièrement désagréable… Heureusement, étant plus faible que moi, je me contentai de grimacer sous les visions cauchemardesques qu’il m’envoyait, faisant affluer mon chakra dans chaque parcelle de mon corps. Après une heure d’intenses efforts, je parvins tout juste à le troubler suffisamment pour qu’il en perde sa concentration. Mais était-ce de ma faute ou bien était-il en manque de chakra ? Lorsqu’il se laissa tomber au sol pour récupérer, je compris que ma prestation pitoyable n’y avait été pour rien. Me retenant de jurer, je m’avançai jusqu’à lui et me laissai tomber à ses côtés. Qui aurait cru que la chef de l’akatsuki, la future raikage et la criminelle de rang S allait agir de façon si humaine ? Si… normale. Parfois j’échouais car je n’étais pas non plus de ces êtres exceptionnels qui réussissaient en un claquement de doigts. J’avais des faiblesses, et en l’occurrence, j’avais un blocage pour cette technique.Je suis crevé, Kaleïs, laisse-moi récupérer ! Il va falloir que tu t’entraines plus que ça, Fuji… ! En attendant qu’il récupère, je sortis à nouveau le parchemin de ma poche, tentant de comprendre l’endroit qui n’allait pas. Je suivis de l’index les fluctuations de chakra dessinées, opinant du chef à chaque fois que j’étais certaine d’agir comme il le fallait. Peut-être que je n’insufflais pas assez de chakra ? Ou peut-être trop, ce n’était pas impossible… Demandant à mon partenaire s’il était prêt, il parut sceptique et tira la grimace mais accepta tout de même de se relever. Enfin, quand nous fûmes en position il lança sa première attaque et je fermai les yeux, me coupant de la vision de ce monde afin de mieux me concentrer. Lentement, je fis tourbillonner mon chakra dans mon être, le laissant s’évaporer par les points soigneusement choisis tout en continuant de faire circuler un flot constant. Je commençai à sentir un courant d’air me traverser le corps et je ne pus m’empêcher de sourire légèrement en comprenant que la transformation s’amorçait. Tentant de maintenir cet état jusqu’à ce que je puisse définitivement achever cette technique, le genjutsu se brisa brusquement, me forçant à revenir à l’état naturel. Rouvrant les yeux, je vis Fuji qui me fixait avec de grands yeux ronds.Un problème ? Demandais-je, anxieuse.Et bien… Seule la moitié de ton corps se transforme, en fait… Effectivement, ce n’était pas normal. Mauvaise répartition du chakra, encore une fois. Le remerciant de m’avoir prévenu, nous recommençâmes, lui avec un air méfiant et moi, les yeux à nouveau fermés pour pouvoir me concentrer. Apparemment, mon buste restait statique tandis que le reste s’envolait en pétales… Il fallait falloir corriger ça au plus vite si je ne voulais pas annuler la moitié d’un genjutsu et me retrouver bêtement coupée en deux. Quand de nouveaux des fourmillements se firent sentir dans mon corps, je me concentrai plus minutieusement jusqu’à ce que cette étrange sensation commence à remonter le long de mon ventre puis sur mes bras et enfin sur mon visage. Le genjutsu se rompant alors, je me sentis en état d’apesanteur et je compris que j’avais réussi à mettre fin à sa technique. Maintenant, il y avait la phase numéro deux qui était certes plus simple, mais tout aussi complexe à exécuter. De plus, un faux geste et je risquais de lui causer des dégâts irrémédiables… Me concentrant à nouveau pour reprendre forme, je réapparu devant lui causant un soupir de soulagement de sa part. Puis deux secondes après, il afficha un air pétrifié quand il comprit que je n’en avais pas encore terminé… Tu… heu… Oui, il faut que j’achève cette technique, je ne peux pas te garantir qu’elle sera sans danger, mais je peux te promettre de faire attention. « Maigre compensation, ta parole ! Moi j’aurais peur, à sa place ! Faites-moi confiance ! Bah nous on s’en moque un peu… tant pis pour lui si tu le butes. » Heu… Ouais ok, fais attention, hein… ? Mais oui… Il ne semblait pas rassuré mais j’étais obligée de prendre ce risque. De tous les ninjas de Kumo, il était celui qui maniait le mieux le genjutsu et sans vouloir me montrer trop sadique, s’il se retrouvait indisposé quelques temps, ce n’était pas très grave non plus… Quand il me fit signe d’être prêt, j’attendis qu’il me plonge dans un genjutsu pour exécuter la technique. Comme je l’avais réussie une première fois, la renouveler n’était plus un problème et je me disloquai immédiatement en une pluie de pétales de rose avant de m’envoler vers lui à toute vitesse. Etant une habituée de changement de formes, ce n’était pas difficile pour moi de contrôler un état comme celui-ci… Ce fut donc avec facilité que je fondis sur lui, l’enveloppant dans une gangue rosâtre. L’entendant étouffer une plainte silencieuse, je fis à nouveau circuler mon chakra et enfin, quand je compris à sa façon de débattre que ça fonctionnait, j’annulai la technique. Réapparaissant à ses côtés, sa peau avait commencé à s’abimer et je fis circuler mes paumes le long de ses chairs brulées jusqu’à ce qu’elles n’aient plus aucune trace. L’irou jutsu avait ses avantages…Ca va ? Lui demandais-je bien que je connaissais sa réponse.Pas du tout ! La prochaine fois tu feras tes séances de tortures toute seule, ma grande ! Il me planta là, s’éloignant à grands pas en boitillant légèrement. Ha, je savais qu’il était en colère mais je savais aussi que la prochaine fois que je lui demanderai de m’aider, il acceptera. Peut-être un peu difficilement, mais il ne m’avait lâché aussi loin que j’avais pu aller avec lui. Brulant la copie de la technique que j’avais faite, je vis les premiers étudiants de l’académie de la journée arriver et me regarder avec étonnement. Fermant les yeux, un fin sourire ornant mes lèvres, j’écartai les bras en grand… et disparu dans un nuage de pétales de rose.