L'obscurité. Dense tornade ombragée qui tournait incessament autour de lui. Kyosuke était seul, dans la pénombre, et les souvenirs se bousculaient de plus en plus dans sa tête, son cerveau quittait l'ébullition pour subitement exploser. Il faisait si froid, sa gorge était si sèche qu'elle semblait lui brûler. Puis il se redressa, il put marcher au milieu de ce vide spacial qu'il utilisa pour se remmémorer bien des choses. Kyosuke était habillé de blanc, ses cheveux, de la même couleur, rayonnaient et contrastaient avec perfection avec le fond sombre, incolore. Il tendit d'abord la main vers l'avant, et, d'un geste simple, il put refermer doucement ses doigts, les coller sur sa paume, là où il sentit que son gant l'avait quitté. Il n'était plus blessé. Son oeil semblait normal. L'accumulation de chakra scellé dans cette partie de son anatomie ne bouillonnait plus, ne cherchait plus à être évacuée, sa puissance mentale comme physique s'était évaporée en un rien de temps.
Kyosuke avança avec prudence dans le noir. Il ne pouvait distinguer les formes qui bougeaient autour de lui. D'ailleurs, il n'entendait rien d'autre que son propre souffle, si faible et doux à la fois. Ce qu'il voulait ressentir en ce moment précis, c'était de l'amour, de la tendresse, pouvoir percevoir un baiser au coin de ses lèvres, même de sa joue, celui de sa mère par exemple dont il regrettait éperdument la mort précoce. Son esprit s'embrumait. Une musique retentissait faiblement dans sa tête. Cette mélodie se propageait dans tout son corps, l'apaisait de part en part, le rendait plus zen et moins stressé. Cette tension qu'il ne pouvait s'empêcher de retenir en lui put partir aussitôt, quand soudainement apparut un monde plus réel et moins terrifiant. Sur le sol, le sable chaud réchauffait les pieds nus de Kyosuke. Il n'était pas brûlant, il ne faisait ni chaud ni froid. Le paysage était magnifique: Au loin, le village de Suna se dressait fièrement, entouré par les grains jaunis envoyés par le soleil levant pour apporter sa beauté au monde. Quelques mètres devant lui, Une silhouette se dessinait doucement. On aurait pu confondre avec un hologramme en pleine confection. Quand Kyosuke se pencha en avant pour mieux voir, il reconnut le visage de sa douce cousine, Akira. Elle était de toute beauté. Ses cheveux blonds relâchés accompagnaient en parfaite harmonie ses yeux bleus si clairs, et sa peau blanche, symbole de pureté éternelle. Son pantalon beige semblable à un modèle d'équitation et ses bottes de cuir haute s'enfonçaient dans le sable. Son magnifique manteau court vert à épaulières blanches ne la rendait que plus belle. Son haut faisait ressortir ses formes à merveille. Elle regarda son cousin dans les yeux. Sa besace en bandouillière, elle l'attrapa, puis l'ouvrit. Il n'y avait pourtant rien à l'intérieur. Voulaitelle montrer qu'elle n'avait pas d'armes sur elle? Pourquoi? Doutait-elle de la force de Kyosuke? De sa confiance? Le médecin s'approcha d'elle, doucement, le sable lui réchauffant de plus en plus les pieds.
La chaleur l'étouffa. Il prit de moins en moins bien sa respiration. L'air ambiant l'oppressait de plus en plus. Il était de plus en plus fatigué. Plus aucun ne faisait frémir ses oreilles. Il était isolé du monde, complètement retiré. Plus rien ne pouvait l'éveiller. Le chaud et le froid se succédaient l'un après l'autre, comme s'ils jouaient au chat et à la souris. kyosuke avança, il brava la solidité du sable, les murs construits par l'oxygène solidifié, de plus en plus résistant, de plus en plus opaque. Mais il ne parvint pas à atteindre sa cousine. Quelques mètres plus loin, elle semblait l'attendre. Il tomba face contre terre dans le sable chaud. Puis il fut remis violemment sur le dos. Tout était si sombre, soudainement, comme avant. Il faisait encore froid. Terriblement froid.
-Monsieur ...
Une voix l'appelait doucement. Il ne se souvenait plus de son propre nom. Un goutte de sueur perlait sur son front, la chambre d'hôpital dans laquelle il était allongé sur un matelas posé au sol aux côtés de plusieurs blessés. Les draps lui avaient été enlevés, il gigotait beaucoup trop pendant son sommeil. Kyosuke ne se réveilla pas, il continua de bouger en tout sens, de marmonner difficilement, de suer, de gémir.
-Qu'y a-t-il?
-C'est lui. Il a subi une violente insolation. Son réveil est imminent, il pourra partir à son réveil.
-Ah. Arashi Kyosuke. Il appartient à un clan déchu. N'est-il pas un ninja médecin de Konoha maintenant?
-Si. C'est d'ailleurs un problème. On l'a pêché prêt de Suna. Sa température corporelle était monée de deux degrès sous les effes du soleil, et il s'est évanoui sous sa production de lymphocytes.
-Ne s'est-il pas soigné?
-Son chakra était épuisé. A en juger par le sang sur ses vêtements, il a été attaqué et a utilisé une grosse quantité de son énergie.
-Je vois ...
Kyosuke dormait toujours. Il gémissait sans cesse. Ses douleurs qu'il ressentait depuis quelques secondes étaient insupportables. Les formes se distorsèrent alors. Tout n'était plus qu'un feu d'artifice effrayant de couleurs. Tout était confus. Ses bras voulaient se déchirer, ses jambes aussi, ses doigts, tout son corps refusait d'obéir. Tel qu'un atteint grave du tétanos, ses muscles se contractaient de plus en plus, sans cesse, sans laisser aucune trève à la victime. Ces souffrances ne s'apaisèrent pas. tout était sinistre et larmes. Soudain, il revnt comme à la vie. La lumière du matin coula en lui comme la rosée perle sur une rose. Elle le pénétra doucement et lui rendit sa joie de vivre. Autour de lui, nombre de médecins travaillaient sans avoir remarqué son réveil soudain. Kyosuke se redressa, puis celle qui s'occupait de son cas arriva.
-Ah! Il est réveillé. Tenez, prenez un peu d'eau.
-Je ... n'ai pas soif ...
-Il faut boire. Vous avez été retrouvé par des ninjas archéologues de Konoha. Vous étiez en proie à une grosse insolation. Vous étiez deshydraté. Buvez, vous dis-je!
Kyosuke fut forcé de boire le contenus de cette gourde. L'eau qu'il sentit dans sa gorge put le revigorer. Il se sentit plus énergique, plus fort, et surtout plus épanoui. L'infirmière le posa doucement sur son matelas.
-Où suis-je?
-Vous êtes à Konoha, à l'hôpital. Avez-vous besoin de quoi que ce soit d'autre?
-Non ... ça va ... combien de temps dois-je rester ici?
-Le docteur a diagnostiqué une vilaine maladie solaire. Mais il n'y a plus rien à craindre. Votre sommeil a duré une semaine, vous avez eu le temps de reprendre des forces. Vous pouvez vous en aller dès aujourd'hui, mais on vous conseillera de boire très souvent et de ne pas vous exercer pendant une journée, et surtout de vous protéger la tête.
-En gros, si je quitte cet hôpital, je suis toujours aussi emprisonné. je suis ninja médecin, je sais ce que je dois éviter. Merci pour votre hospitalité, je vous en suis reconnaissant.
Kyosuke se leva, puis se plia en deux pour remercier l'infirmière. Sans rien dire, il quitta la chambre, puis l'hôpital. La brise fraîche lui carressa doucement le visage. Il était en pleine matinée, une belle journée pour redécouvrir le village de Konoha. Son coeur et son esprit s'embellirent en ce début de journée qui s'annonçait banale pour n'importe qui, mais pour lui qui célèbrerait son retour au village par un long repos, chez lui.
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Lun 23 Fév 2009 - 12:46
