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Comme une odeur de feu. (PV Setsuri)Sujet: Comme une odeur de feu. (PV Setsuri) Lun 18 Oct 2010 - 19:19 | |
| Le ciel était comme il l'était souvent, au-dessus de Kumo. A savoir d'une chaleur lourde, grise et immobile, le calme avant l'ingratitude de la tempête qui déversera eau et lumière grondante sur les rocs et les saillies de la montagne. Pour l'instant, il n'y avait pas un souffle de vent pour dissiper l'odeur métallique de l'orage en approche. Calme, trop calme... Assise sur un rocher, elle avait un pied replié contre son ventre. L'autre prenait appui sur le sol. Le coude posé sur le genou, elle appuyait son menton sur le dos de sa main. Tzimara se tenait de la sorte sous le regard vigilant des gardiens de la porte, mais ne se formalisait pas d'être ainsi observée. En acceptant de devenir Kumojin, elle avait accru son efficacité personnelle. Certes. Mais au prix d'une réduction drastique de sa liberté de mouvement. Et voilà pourquoi on allait lui assigner un Juunin pour l'accompagner dans cette escapade si banale d'apparence. Peu importait, en vérité. Elle n'attendait rien de cette compagnie.
Pensive, elle examinait les tenants et aboutissants de l'affaire à laquelle elle s'apprêtait à prendre part.
Elle avait eu vent d'une rumeur, des commérages de marchands sur un quelconque ninja déserteur ayant assisté inopinément à un rite sacrificiel mené par un Jashiniste, dans quelque lieu souterrain du pays. Ce même ninja se serait vanté de sa furtivité, tout fier qu'il était de ne pas avoir été vu par le cultiste en pleine action. Se serait vanté... curieuse réalité, en fait. Cela signifiait qu'il n'avait pas agi pour contrecarrer le responsable, et qu'il avait eu la langue un peu trop bien pendue quand il avait fallu relater la scène. Selon elle, soit le ninja en question était d'une idiotie sans nom, soit il était de ce genre tout aussi innommable d'ignare. Et s'il n'était ni l'un ni l'autre, alors il était suspect. Dans tous les cas, elle ne souhaitait rien moins que résoudre cette énigme.
En se vantant éperdument d'un aussi misérable exploit, songeait-elle, il encourt le risque de voir un jour un cultiste zélé frapper à sa porte pour corriger l'erreur que représente sa survie. Mais j'ai l'impression qu'il y a anguille sous roche. Depuis quand Jashin préconise-t-il l'immolation des victimes chez ses fidèles ?
La chuunin se perdait en conjectures hypothétiques en attendant celui ou celle qui l'escorterait.
Cela étant, elle n'avait pas jugé nécessaire de mettre les gardes au courant du réel motif de sa sortie. Puisqu'il avait fallu une raison, elle avait prétexté une charitable visite des environs, une quête pour la guérison et l'écoute bénévole des âmes et des corps en souffrance. Et c'était ce même motif qu'on avait du exposer à son chaperon.
Pauvre âme guerrière, réduite à surveiller la bonne reconstitution des chairs, alors qu'elle était plus adaptée à ouvrir qu'à refermer des plaies. C'était en gros ce que devaient se dire les shinobis de garde, à propos de celui qu'on assignerait à cette espèce nouvelle de corvée. Mais s'ils savaient...
Finalement, celui qu'elle attendait sans vraiment l'attendre franchit à son tour les portes. La jeune Chuunin se releva avec une économie d'énergie telle qu'on pourrait en déduire que son esprit était aussi lent que son corps. Mais les apparences sont trompeuses, comme elle le prouva en lui adressant un vif hochement de tête en guise de salut, puis de se mettre en marche en ne lui laissant d'autre choix que de la suivre. Elle conserva une allure hâtive pendant une minute, ne se retournant qu'une fois pour vérifier la distance qui se creusait entre eux et les portes de Kumo. Et puis tout aussi soudainement qu'elle avait démarré, elle s'arrêta pour s'adresser d'une voix détachée au Juunin, sur le ton qu'on utiliserait pour demander la couleur de l'herbe.
"Sérieusement, va-t-il falloir que vous restiez à mes côtés tout le temps que nous aurons à passer dehors ?"
Question inutile en soi, car Tzimara se doutait que la réponse serait positive. Mais sait-on jamais. S'il était un rien crédule et qu'il avait mieux à faire de sa vie qu'à assister à des actes totalement opposés aux passe-temps habituels des ninjas, elle lui souhaiterait bon vent. Et tant pis pour le protocole disciplinaire. Après tout, la dernière chose dont elle avait envie, c'était de voir les pouvoirs de Kumo se mêler de ses recherches personnelles.
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Sujet: Re: Comme une odeur de feu. (PV Setsuri) Dim 24 Oct 2010 - 20:49 | |
| Ce n’est que le matin d’un jour nouveau, mais le matin d’un jour aussi ordinaire que ceux que le sombre livre de l’existence a tracé sur ses fines pages blanches aussi anciennes que l’existence de la sainte création. Ce n’est qu’une nouvelle journée parmi l’infini nombre de flammes brillant dans le cosmos sans fin… La coupole sacrée du grand astre de lumière se dressait dans le ciel, répandant autour d’elle sa robe d’or, tel une aura de douceur venant illuminée le monde d’une onde de douceur, comme si le soleil espérait ainsi atténuer la soif de destruction et de pouvoir qui gangrenait l’esprit de tout être qui foulait de ses pieds la terre sinueuse et poussiéreuse de cette planète. Mais aujourd’hui, je ne n’étais guère plongé dans ma soif d’obsession de pouvoir et de domination, car devant le spectacle si éclatant du roi dominant les cieux, le soleil, je ne pouvais que laisser mon esprit se vider et se focaliser sur ce seul tableau de maître. Vagabondant parmi les ruelles étriquées du village, j’avançais pas à pas parmi une foule d’inconnus, de simples hommes et femmes simplement baignés par la folie de leur existence et de leur simple petite vie qui n’était que l’incarnation d’une banalité sans nom. Par-ci un marchand hurlant à s’en déchirer les poumons que ses produits étaient les meilleurs du marché, alors qu’il s’en dégageait une pestilence abominable… une pestilence telle que nulle personne ne s’approchait de son étal de poissons sois disant frais. Une femme assise en tailleur dans une flaque de boue nauséabonde réclamait des pièces aux passants en implorant la pitié pour la santé du vieillard à ses côtés… Son père semblait-il…. Pourquoi devais-je me balader au sein d’être aussi bassement inférieur, des insectes véreux face à ma présence …. Je me sentais mal à l’aise parmi ces vers incapable de ressentir le gout de la puissance… Seul parmi ces manants vêtus d’haillons, moi-même portant une tunique de soie pourpre couverte de fines broderies d’or, avec d’amples manches. Malgré cette frustre agonie qui brûlait en moi tel l’empoisonné reptile cherchant à cracher sa bile nauséeuse, je me laissais porter par le flamboiement solaire particulièrement tendre et chaleureux en cette journée pourtant si banal dans ce village, foyer temporaire dans mon existence car il ne serait tôt ou tard que le théâtre grotesque de ma propre incandescence, le menant à sa perte par la vague sulfureuse d’une volonté bien trop aigre et mauvaise pour que les plumes de l’autorité de cette cité puisse se recourber assez pour ne pas laisser pénétrer en leur cœur la féroce volonté de destruction de créatures fantasques mais pourtant humaine qui seraient l’instrument de leur déchéance prochaine.
Je repensais alors à la raison pour laquelle je me retrouvais ici en ce jour même, ayant reçu pour mission de surveiller ce qui semblait être une gamine du village devant faire une sorte de pèlerinage… Cette jeune dame que je devais escortais était d’après les documents de mission, Tzimara Sha… Me rappelant alors des documents dérobés il y a quelque jours de cela dans les archives du village, cette fille était une adepte de je ne savais quels culte envers une divinité… Un acte odieux et stupide… Je ne pouvais m’empêcher d’éprouver une profonde répulsion vis-à-vis d’une telle attitude. Comment pouvait-on aimer ce genre d’être malfaisants qui prenaient plaisir à dominer jusqu'à la destinée d’un peu qu’ils avaient crées et dont ils jouissaient sauvagement des souffrances et craintes pour leur simple plaisir, se sortir de cette torpeur millénaire qui était la leur. Cette jeune fille ne devait guère être saine d’esprit pour réaliser de tels actes, une folie douce qu’elle devrait un jour expier face à sa propre incestueuse déchéance.
Alors que je traversais les portes du village, je la vis assise sur un rocher, non loin de l’entrée… Passant rapidement dans me cheveux pour les détacher complètement alors qu’ils étaient noués jusqu'à présent en une queue de cheval, je m’approchais lentement d’elle, la jaugeant du regard… Je pus rapidement la détailler alors qu’elle se dressait lentement, posément, comme si elle jaugeait ses mouvements et réactions. Son teint était clair, pâle, comme le mien, lui donnant un air malsain avec son épaisse toison de cheveux de nuit encadrant visage fin et implacable… Comme le mien encore une fois. Ses yeux brillaient d’une lueur ambré, chose rare et délicate, et ce que je pus y voir était guère commun… des yeux d’apparence vide, terne, semblant gâcher une beauté fragile et froide, mais ce n’était guère le cas. Mes yeux seraient probablement ainsi aussi si je ne me devais pas de jouer la folle comédie que j’affichais au grand jour avant de refouler l’être que j’étais vraiment. Mais voyant ce regard, je savais que je pouvais laisser tomber momentanément ce masque qui était le mien, laissant toute trace de joie dans les yeux s’évaporer pour qu’ils prennent leur torpeur et leur froideur ordinaire, une trace de vide redoutable, des ténèbres âpres. Je vis alors au fond de ses propres yeux une lueur étrange… Tout comme le reste de ma famille, lire les sentiments des gens au fond de leurs yeux tait une capacité innée, et je pus y lire une forme de frustration dissimulée derrière une carapace… Une telle attitude était déplacée à mes yeux, mais ne m’offusquait guère, elle devait probablement se parer d’un quelconque mensonge, mais le monde entier vivant dans le mensonge même. Puis, tranchant sévèrement avec ses mouvements savamment calculés, elle inclina rapidement la tête en signe de salut avant de se retourner et de m’emboiter le pas à vive allure. L’agacement perlait de ses mouvements pourtant si retenus, et c’était une chose simple à voir pour toute personne ayant un esprit fort comme c’était le cas pour ma propre personne. Ainsi je la suivis, gardant un œil glacé sur son dos d’apparence si frêle, jusqu'à qu’elle décide de se retourner complètement pour poser avec une voix froide, calme mais étant pourtant placée sur le ton d’une conversation ordinaire :
-Sérieusement, va-t-il falloir que vous restiez à mes côtés tout le temps que nous aurons à passer dehors ?
Mes lèvres qui avait adoptés une forme neutre jusqu’à maintenant se retroussèrent en un sourire suave, mais moqueur, je me penchais légèrement devant elle, plongeant mes yeux dans les siens avant de lâcher froidement :
-Il est bien mal venu de se comporter de la sorte avec le protocole très chère, surtout quand on est une de ses représentantes, ne crois tu pas ? Mais peu importe réellement, je ne peux te lâcher ainsi dans la nature, et je me fiche royalement pourtant de ce stupide protocole qui ne m’importe guère. Je ne m’occupe pas de ce genre de tâche de gaieté et de cœur, crois le bien, mais tu m’intrigues, ces yeux si ternes et froids me rappellent bien des choses…
Laissant ma main décrire un geste désinvolte, ce fut à mon tour de passer devant elle, regardant l’horizon avec un dégout léger en pensant à ce qui trônait dans ce ciel si beau pourtant. |
Sujet: Re: Comme une odeur de feu. (PV Setsuri) Lun 25 Oct 2010 - 21:33 | |
| Le moins qu'on puisse dire, c'est que la réaction du Juunin la prit de court. Quand il se pencha sur elle pour débiter sa tirade, elle soutint son regard et resta de marbre tout en se demandant si sa question seule était vraiment la source d'un tel comportement, à croire qu'elle venait de faire preuve d'une méprisable insolence, ou bien s'il y avait une autre raison derrière cette curieuse sorte d'assaut. Quoiqu'il en soit, elle demeura à le regarder et l'écouter avec l'attention à la fois dédaigneuse et vigilante qu'on adresserait à une espèce inconnue de reptile, telle une scientifique cherchant à déterminer si la langue bifide dardée sur elle était inoffensive ou non. Puis, quand il évoque ses yeux... cette infime crispation dans son poignet, l'instinctive pulsion, retenue de justesse, qui commande de frapper celui qui se moque de vous, que ce soit délibérément ou par ignorance. Aucun doute, le lézard est du genre venimeux.
Pourquoi ? Pourquoi évoquer précisément ses yeux, ce miroir qui faussait les échanges entre le monde et elle, cette surface vitrifiée qui ne rendait compte de rien d'autre qu'une chair sans âme ? Le symbole de sa maladie. Pourquoi ? Peut-être que lui, ça l'intriguait, mais pour elle, ce n'était qu'un mur dont elle avait fait de la volonté d'abattage un plan aussi tangible qu'une obsession. Méditative, elle le suivit du regard alors qu'il prenait les devants de la marche. Puis la jeune fille cilla, réalisant que ses pensées déviaient vers un but très dommageable, qui, lui, dépasserait la simple insolence pour tourner à l'insubordination. Non. Il fallait se concentrer sur les évènements à venir plutôt que sur une perturbation aussi primaire. Elle se jura de ne plus se laisser prendre au dépourvu par de telles mentions tout en lui emboîtant le pas.
"Je n'entend rien à ce raisonnement... mais puisqu'il paraît vous tenir à coeur, je ne vous contrarierai pas davantage." dit-elle avec une platitude délibérée, sans en penser un seul mot. Après tout, pourquoi s'en faire ? Si le besoin s'en faisait sentir, elle saurait lui fausser compagnie. D'ici-là, elle ferait avec... et elle tâcherait de comprendre et d'accepter le comportement de cet homme, aussi ingrat cela soit-il.
Tzimara se repassa donc mot pour mot ce qu'il venait de lui dire, analysant avec détachement autant ses paroles que le regard froid avec lequel ils les avaient prononcées. Amer, glacé, désabusé. Quelque chose comme ça, quelque chose qu'elle avait perçu navigant dans les eaux de ces yeux rouges et noirs, quelque bateau en perdition.
"Tâche de gaieté et de cœur. Quoique nombre d'âmes ne peuvent nous résumer que par ces termes réducteurs, j'ai l'impression que dans votre cas, ce ne sont pas des paroles guidées par une simple méconnaissance."
Peut-être qu'il écoutait. Peut-être pas. Mais elle n'en continua pas moins de parler un bas monologue, voix plate, presque un murmure qui se mêlait au vent, ses yeux d'ambre froid fixés sur la chevelure de son compagnon qui se balançait au rythme de ses pas, pendule hypnotique aux reflets nocturnes.
"Les cultes, comme les bêtes de la nature, sont soumis à l'évolution. Autrefois, il y a environ un siècle de cela, nous étions plus nombreuses, plus connues, plus pacifiques et surtout, nous étions vides de sens." Le paysage gravitait paisiblement autour d'eux tandis qu'ils avançaient, et le ruban du chemin en pente se dévidait sous leurs pieds.
"Si les choses stagnent, le temps finit par induire le changement."
Le chemin de terre se divisait plus bas, l'un des bras de terre s'enfonçait dans une petite étendue de forêt, tandis que l'autre partait à l'assaut d'un nouveau flanc rocheux.
"Autrefois, il y a environ un siècle, le temps s'est chargé de nous prouver notre faiblesse. Et le messager qu'il nous a envoyé était un Fils de Jashin. Le temps nous dicte à présent de prouver que la leçon n'a pas été vaine."
Sur cette dernière parole, elle se tut. Car si dans l'immédiat cela n'apportait rien à son interlocuteur d'écouter cette mystérieuse forme de genèse, ce fut pour Tzimara un regain de volonté et de sérénité que de la prononcer. Elle était maintenant complètement apaisée, prête à faire face à ce qui allait venir, quoi que ce puisse être. Ainsi poursuivirent-ils leur marche, franchissant une cinquantaine de mètres avant de parvenir à la croisée des chemins. D'un geste ample du bras, Tzimara désigna au Juunin le chemin de gauche, celui qui s'enfonçait dans la forêt. Et tandis qu'ils s'en allaient vers le couvert des arbres centenaires, Tzimara vint se placer à ses côtés et leva la tête pour l'observer, tout d'abord attentive et silencieuse, finissant par prendre la parole.
"Ce qui nous attend vous déplaît. Et bien que ça ne m'inspire pas davantage de plaisir de le savoir, ça ne me répugne pas non plus. La seule chose que je vous demande, c'est de ne tirer les armes qu'en cas d'attaque directe. Pouvez-vous au moins me promettre ça ?" |
Sujet: Re: Comme une odeur de feu. (PV Setsuri) Mer 3 Nov 2010 - 18:27 | |
| Les yeux sont le reflet de notre âme… On dit que les éclats qui se perdent au fin fond des diamants de beauté qui tremblent tels des lucioles d’argent, peuvent faire figurer la grandeur des sensations et des sentiments que les gens ont, ce qu’ils ressentent, on pourrait même y lire leur identité. Il est facile de ressentir le cœur même d’un individu en se plongeant dans les lumières vermeils et ocre d’un regard plein de sensations et d’ambigüités, laissant pourtant perler, telle la pluie de cristal que le ciel verse en guise de rédemption, les sentiments qui se défilent alors comme le long parchemin d’une existence, y gravant sur un rouleau toujours plus long encore les traces même de l’existence, apposant d’une écriture fine et penchée, rude et ferme, ce que le cœur et la mémoire gravent en eux, tels les réminiscences d’une vie sombrant au fil du temps dans les tréfonds du néant universel. Il est impossible de trahir la moindre étincelle venant déchirer la robe irisée dont se part l’œil afin de s’afficher au monde, il est impossible de trahir la nature véritable du regard et de l’esprit, tant celui-ci est plus sincère encore que l’âme elle-même, tissue de mensonge éhontés et de faux semblants qui caractérise notre propre existence en ce bas monde, entourant notre chair et notre mémoire d’un voile de supercherie. Il s’agit de la sombre chanson que pousse le cœur même de l’homme dans sa plus sombre décadence, dans sa plus terrifiante folie, sa plus redoutable envie, laissant se déchainer ses sentiments comme un fleuve de chagrins et de joie se transformant peu à peu en une immense cascade de lumière qui se grave au fin fond des yeux pour transparaître le véritable ‘moi’ d’un humain, si bien que si celui-ci tente de cacher ses véritables intentions et buts, ses vrais sentiments et croyances, ses yeux eux ne pourront jamais mentir à celui capable de lire au fond de leurs éclats d’argent vermeil. Peu importe nos envies et nos espoirs, nos tensions et nos colères, le cœur ne peut cacher ses vérités derrière la porte noire de son existence de façon dite complète, la beauté du regard et de ces yeux si étranges et puissants ne peut être détruite par la volonté elle-même, il est ainsi presqu’impossible de faire taire la vérité de son être à moins de se voiler à jamais la vue. Que nous souffrions, se laissant baigner dans les flammes clairs et ondulantes de notre désespoir, souffle de vie tari et depuis trop longtemps pétris de notre propre déchéance, que la lame froide et cruelle du destin danse au dessus de nous, volontairement ou non, que la crainte de la vie elle-même nous fasse tomber dans les remouds de notre folie, désireux alors de voir la mort s’ouvrir à nous, ou que la joie ludique d’une existence gâtée par le choix souverain et la paix elle-même, ces yeux ruisselants de larmes et de vœux ne peuvent trahir la volonté du cœur et des sentiments flamboyants de notre esprit brumeux.
Nous souffrons, nous pleurons, nous désirons même parfois voir notre vie s’éteindre pour plonger dans les bras d’un blanc de nacre, maigre et lisse, de cette chose si fantasque et apaisante que pourrait être la mort, son visage squelettique sculptée d’une façon telle que la confiance investit nos esprits alors si déchirés par la résolution de la vie perdue, et que toute tristesse s’envole pour la laisser poser sur nous ses mains froides mais chaleureuse, et ses lèvres de marbre diamantins se poser sur nos fronts, pour réconforter nos cœurs et lamentations et nous traîner avec elle dans les limbes de son monde. C’est une chose belle et parfois tant désirable, lueur écarlate transcendant notre regard d’un souffle de détresse appuyé, ou bien d’une démence feutré derrière un rideau de froideur absolu. Ou bien, voir la lumière d’une vie rayonnante derrière sa toge de joie et de bienfaits, et ne croire qu’ne l’existence même d’un bonheur se logeant au fond de notre être, se dessinant dans un éclat pétillant au fin fond des iras des yeux.
Ces choses ne pouvaient être modifiés et cachées, il est impossible de voiler son regard complètement, c’est pourquoi je pouvais aisément voir au fin fond de son regard froid et voilé la cruelle réalité de ce qu’elle est, et du mensonge éhonté qu’elle imposait… Je ne pouvais réellement y deviner la sagace vérité, mais la flamme du faux semblant pouvait toutefois y transparaître. Les yeux ternes qu’elle possédait me semblait toutefois bien plus véritables que les regardes alambiqués ou faussement joyeux qu’avaient le reste des personnes de ce village… J’étais un être venimeux et insolent de nature, arrogance feutrée derrière de belles paroles et des mouvements d’une rare désinvolture. Depuis ce jour si fatidique, j’avais du tel le serpent mauvais ramper dans la mare de sang de ma propre existence pour tenter de redresser ma longue tête triangulaire et reptilienne, dardant une langue fourchue vers les cieux, désireux d’y planter mes crocs empoisonnés afin de dissoudre tout ces nuages ensanglantés de mensonge et de folie absurde. Je savais au fond de moi en cet instant, que la façon que j’avais de me comporter face à elle laissait figurer le plus possible ma véritable personnalité, celle d’une vipère ailée, un faucon reptilien tentant de s’approcher des cieux pour arracher les ailes des fausses créatures volantes s’y réfugiant…
Plongeant mes propres yeux dans les siens, je pus voir du coin de l’œil une légère crispation au niveau de son poignet, une colère retenue d’extrême justesse… Je semblais avoir touché un point faible derrière cette carapace gelée qu’était la sienne. Je la savais un brin identique à moi, bien que sa volonté se soit penchée sur l’hérésie de porter croyance aux dieux maléfiques de ce monde. La devançant de mes pas légers et feutrés à la fois, je la sens me rattraper et se positionner derrière moi, comme si elle cherchait à se dérober à ma vue, voulant éviter à tout prix de recroiser de nouveau ces yeux si inquisiteurs et venimeux qu’étaient les miens… Je l’entends alors murmurer, palabrer dans mon dos, répondre à ma précédente tirade d’une voix dont le ton était savamment calculé, plat et monotone, froide et sourde… Celle d’un être semblant dépourvu d’un quelconque sens de la réalité, ou de réels sentiments. Laissant se dessiner sur mes lèvres un léger sourire qu’elle ne pouvait voir, je l’écoutais attentivement, tout en observant le paysage défiler sous mon regard froid et ardent à la fois.
-Je n’entends rien à ce raisonnement... mais puisqu'il paraît vous tenir à cœur, je ne vous contrarierai pas davantage. Tâche de gaieté et de cœur. Quoique nombre d'âmes ne peuvent nous résumer que par ces termes réducteurs, j'ai l'impression que dans votre cas, ce ne sont pas des paroles guidées par une simple méconnaissance. Les cultes, comme les bêtes de la nature, sont soumis à l'évolution. Autrefois, il y a environ un siècle de cela, nous étions plus nombreuses, plus connues, plus pacifiques et surtout, nous étions vides de sens. Si les choses stagnent, le temps finit par induire le changement. Autrefois, il y a environ un siècle, le temps s'est chargé de nous prouver notre faiblesse. Et le messager qu'il nous a envoyé était un Fils de Jashin. Le temps nous dicte à présent de prouver que la leçon n'a pas été vaine.
Sur le coup je ne pus rien dire, réfléchissant posément à ses paroles… Bien qu’une bile amère remonta le long de ma gorge pour la brûler sauvagement, répandant une froide colère, sourde à toute raison. Elle parlait de ce culte qu’elle vouait à une de ces chimères maléfiques, démons ingrats siégeant dans le ciel de façon cruelle et tyrannique, un démon d’arrogance interdite tendant à jouir du spectacle de l’existence brisée. Puis, Jashin… ce nom m’évoquait quelque chose, il s’agissait bien évidemment du sois disant dieu que vénérait un de ces êtres avec qui j’étais dorénavant affiliés, et qui expliquait ma présence même Kumo… Hidan, un idiot inculte qui se laissait baigner dans l’océan incestueux de sa fausse religion. Je n’aimais déjà guère les membres de l’Akatsuki, des créatures parfois ridicules, mais qui m’étaient pour l’instant plutôt utiles… Mais je me disais toujours qu’un jour je finirai par croiser le fer avec eux, et probablement avec ce Hidan qui se fourvoyait honteusement. S’arrêtant vaguement sous le couvert d’arbres, elle indiqua le chemin de gauche que nous empruntâmes tout les deux alors… Un sourire amer se dessina sur mes lèvres, froid et cruel, tremblant même légèrement d’une sourde rancœur. Je la sentis alors s’être rangée sur mon côté, je vis alors son regard qui s’était posé sur moi. Avait-elle pu voir cette folie absurde qui s’était dessinée sur mon visage ? Je ne le savais guère, mais je laissais vite retomber ce sentiment que j’affichais et qui menaçait de me trahir, bien qu’une veine palpitait sur ma tempe, et que ma lèvre supérieur semblait trembler. Elle reprit alors la parole :
-Ce qui nous attend vous déplaît. Et bien que ça ne m'inspire pas davantage de plaisir de le savoir, ça ne me répugne pas non plus. La seule chose que je vous demande, c'est de ne tirer les armes qu'en cas d'attaque directe. Pouvez-vous au moins me promettre ça ?
Arrêtant ma marche, je me postais face à elle, laissant s’effondrer tout faux semblant. La peau lisse de mon visage semblait s’effondrer pour laisser apparaître le poids du temps et de la douleur, de la colère, de la haine, de la folie et du désespoir… ces sentiments qui étaient mes compagnons depuis si longtemps. Mes yeux ne pétillaient plus de malice ou de sournoiserie, ils étaient froids, étrangement froids, plus encore que d’accoutumé, sauvage, et lisse… Ils venaient de devenir exactement comme ceux de cette femme que j’accompagnais vers sa mission, bien qu’une flamme de colère semblait y briller, trahissant ma vraie personnalité. Lui répondant alors d’une voix non plus moqueuse, mais froide et dure, un ton derrière lequel perçait ma folie et ma colère :
-Ce que je vais dire maintenant sera probablement quelque chose qui ne t’attireras guère sympathie pour ma personne, peut être de la révulsion ou de la colère. Les cultes ne sont que folie pure, je ne vois en ces choses que l’acte cruel et dénué de sens de prières adressés à des oreilles sourdes et arrogantes. Les dieux ? Quelle blague. Que sont-ils ? Ce ne sont que des monstres d’arrogances qui jouissent des drames qu’ils tissent pour détruire la monotonie de leur existence millénaire… Je ne comprendrai jamais comment l’on peut adorer d’êtres aussi sadiques et cruels. Je hais ces dieux, je hais ce monde qu’ils ont fait, je hais leur existence, et ce qu’ils nous font… Ils jouissent de nos épreuves les plus difficiles et les plus cruelles, mais qui sont-ils pour se permettre de telles ignominies ! Ils ne sont rien, que des aigles aveuglés par la stupidité de leur vie et de cette arrogance sinistre qui est la leur. Est-il juste de souffrir au nom d’être immoraux et malfaisants ? Non ! Les temps changent oui, mais hélas ils n’évoluent jamais, ce n’est qu’une fresque de folie et de décadence. Jashin ? Un dieu parmi tant d’autres, un dieu aussi fou et cruel que tous les autres. Tu détestes Jashin ? Dans ce cas nous sommes deux, bien que pour ma part, j’haïsse tout les dieux existants en ce bas monde. Ils ne méritent qu’une chose, de voir leurs ailes se briser et d’échouer à terre, tels des vers !
Reprenant mon souffle, je me maudissais de m’être autant révéler. Mais ce n’était qu’un témoignage supplémentaire de ma haine et de détermination à terrasser ces monstres. Reprenant contenance, je dis alors :
-Oui ce qui nous attend me déplaît, mais qu’importe. Je ne tire jamais les armes sans raison, seul les dieux sont assez cruels pour imposer la tragédie sans raison valable. Je ne tirerai ma lame de ténèbres que si le besoin s’en fait sentir, ou si j’en sens la nécessité.
Je lui tournais alors le dos, l’invitant à reprendre la route. |
Sujet: Re: Comme une odeur de feu. (PV Setsuri) Ven 5 Nov 2010 - 8:16 | |
| Cette fois-ci, elle put faire face à l'éclat du Juunin en gardant la tête froide. Sans baisser les yeux, elle assuma le tranchant d'acier froid de son ton et la brûlure de son regard. Et pourtant. Au fur et à mesure qu'elle entendait ses mots de fureur, son propre regard se peuplait d'un reflet furtif de désolation rêveuse, comme il en eut un ce jour maudit où Tsuya perdit ses doigts. Leurs regards, comme deux miroirs qu'on aurait mis face à face, se reflétaient mutuellement en des abîmes parallèles et infinis. Métaphore subtile de ces portes invisibles aux mortels, celle qui s'ouvrait sur l'abysse vorace et bouillonnant caché au coeur de la terre, et celle qui s'élançait vers l'espace infiniment lumineux et léger du ciel, deux portes opposées qui se contemplaient l'une dans l'autre, se défiant et se complétant pour l'éternité.
Elle se sentait vaguement mal à l'aise. Ce même malaise qui vous prend, quand enfin vous vous apercevez que l'être qui vous côtoie vous ressemble comme le frère que vous n'avez probablement jamais eu, et que pourtant, il vous faudra peut-être - sûrement - un jour, dans un futur encore légendaire et pourtant déjà terriblement palpable, le détruire, ou être détruite par lui. Quel gâchis.
Assurément, il est des Dieux cruels...
Comment en douter après avoir vu au plus profond de lui ? Que pouvaient lui avoir fait les Dieux pour le ronger d'une telle rancoeur ?
Le regard maintenant absent, la jeune fille se remit en marche. Perdue dans ses pensées, elle adoptait sans y réfléchir le moins du monde l'allure de son compagnon, restant ainsi à une distance toujours égale derrière lui. Ligne abstraite dans un paysage abstrait, défilé insensé d'arbres aux hautes ramures.
Êtes-vous ainsi, Uzume-sama-o ? Que la perception qu'a des Dieux cet homme puisse être réelle dans certains cas, soit... Jashin se battra face à qui tenterait de le soumettre, car il est dans sa nature de dominer. Nombre de dieux résisteront, chacun animé de son propre motif. Mais vous, vénérée Déesse ? Souririez-vous face à votre destruction, satisfaite que votre sacrifice puisse apporter un peu de gaieté à votre assassin ? Ou êtes-vous comme tant d'autres un oiseau de proie prompt à jouer de ses serres ?
Aucune réponse ne vint. Naturellement. Si les Dieux sont avares de paroles, c'est qu'ils préfèrent laisser leurs émules trouver les réponses par eux-mêmes.
Que sa foi vienne à faillir... que cela advienne, et il est probable qu'elle tomberait sur place, privée de son but sacré. Combien de temps pourrait-elle tenir tête à l'ambiguïté du monde, ce théâtre d'ombres, si elle ne trouvait plus l'envie de poser un pied devant l'autre, si la simple idée d'être debout lui devenait un total non-sens ? Serait-elle figée dans l'absurdité jusqu'à dissolution, deviendrait-elle ce que la maladie avait voulu faire d'elle, ce spectre inutile imprimé sur la surface amnésique du temps ? Oui, sa perte de foi pourrait bien engendrer un tel désastre mental. Pourtant, il existait un argument simple qui justifiait son entêtement à la conserver précieusement, cette foi. Et au fond, qu'est-ce qui est le mieux ? Avancer d'un pas sûr le long d'une route toute tracée avec la croyance d'une vie pour unique lanterne, quitte à se fourvoyer sur l'intention de la lumière ? Ou se laisser dépérir jusqu'à pétrification dans un carrefour ouvrant sur mille milliers de voies aussi variées qu'incertaines ? Elle accorda ses pensées à l'homme qui l'accompagnait, à ses buts impies, ses pensées et ses désirs avoués. Incarnait-il une troisième solution ? Une solution noire, hérétique sur des chemins chaotiques et démentiels, avec son propre charisme, ses propres décisions, une volonté obscure d'affronter ouvertement ces entités qui faisaient tourner le monde de leurs mains indiscernables ? Peut-on se damner pour avancer, quand plus rien d'autre ne reste ? Soudain, ses hésitations s'envolèrent, et la tension disparut de son corps, qui redevint aussi léger qu'une plume. C'était ça, au final. Rien de plus qu'une conséquence logique du libre arbitre voulu par Izanami. Extrême et déplaisante, mais néanmoins logique.
"Je vous ai compris," murmura-t-elle alors, avec une forme évanescente mais spontanée de respect dans sa voix morte.
Pour une fois depuis Tsuya, quelqu'un lui avait inspiré autre chose que cet ennui, discret mais inexorable, qui s'appesantissait sur chaque parcelle de sa mémoire. Elle le voyait cette fois, elle le voyait vraiment. Non plus comme un obstacle ni comme une gène, mais comme un être vivant de chair et de sang, une créature aux immenses potentiels, corrompue et malgré tout énigmatique.
Tzimara s'aperçut à ce moment-là du trajet qu'ils avaient parcouru depuis leur dernier échange de paroles. Lui avait-il fallu si longtemps pour déraciner la graine de doute que les paroles du Juunin avaient insérée dans son esprit ? Il faudrait qu'elle prenne le temps d'un rite de contrition quand tout ceci serait terminé.
Plus loin, à quelques mètres devant eux, visible entre les troncs, le chemin de terre reprenait sa largeur, s'ouvrant sur un paysage plus dégagé. Une clairière où se dressaient les toutes premières maisons qui annonçaient la proximité du village où, selon les marchands, un nuke-nin se serait vanté d'avoir assisté à quelque chose de funeste. L'étrangeté de son compagnon lui avait presque fait oublier la raison de leurs déplacements. Presque.
Mais avant de rétablir ses réflexions sur l'enquête qui l'avait menée ici, il restait un pacte à établir avec le Juunin. Qu'il soit à sens unique n'avait aucune importance, mais elle devait pouvoir le considérer paisiblement pour le temps qu'il lui restait à passer en sa compagnie. Aussi, elle attendit jusqu'à ce qu'ils ne soient arrivés dans la clairière pour s'immobiliser sur le perron de la première maison, le forçant par son arrêt brusque à se retourner pour lui accorder son attention.
"Votre vision du monde est aussi tronquée que la mienne, pourtant la leçon que vous m'avez apprise est précieuse. Aussi, laissez-moi apporter une correction à votre précédent laïus: qu'il s'agisse de Jashin ou de quoi que ce soit dans ce monde ou dans l'autre, je ne hais pas. Je ne hais rien. Comment pourrai-je ? Tout me paraît parfois si confus... lignes, formes et mouvements évoluant à travers de grands fragments immobiles d'inachevé. Pourquoi m'attarderai-je à juger d'aussi informes choses ? Leur trouver un sens est déjà suffisamment ardu."
Puis, redressant le front, elle lui adressa un regard insistant, tandis que dans ses pensées naissait le serment silencieux qui la lierait dorénavant à cet homme.
Le jour où je me dresserai pour défendre ma Déesse, je ne vous accablerai pas de haine, de mépris ni de sermons. Je combattrai néanmoins, de toutes mes forces je vous empêcherai de la détruire.
Car je ne veux pas vivre pour voir le monde qui suivra sa chute.
Mais si le destin le permet, je vous arracherai aux ténèbres avant que vous ne puissiez nous menacer, et malgré vos coups, vos malédictions, vos hurlements et vos pleurs, je vous traînerai au-devant de la lumière pour qu'elle vous absolve de vos souffrances.
Je jouerai de la flûte d'Uzume pour vous.
Ce fut alors qu'elle eut conscience d'un brusque déplacement d'air dans son dos, et elle bondit en avant pour éviter le lourd objet qui s'abattit avec un craquement sonore là où elle se tenait l'instant précédent. Puis elle fit volte-face.
Tzimara eut tout juste le temps de voir un homme de forte allure qui posait un regard furibond sur eux, avec, serré dans sa main rougeaude, une masse de bois aussi épaisse que le bras qu'elle prolongeait. Il les apostropha de manière hostile.
"Ninjas, fichez le camp !"
Puis la porte fut refermée dans un claquement violent et sec.
"Que s'est-il passé, à l'instant ?" soupira-t-elle, quelque peu déconfite, en contemplant la porte close.
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Sujet: Re: Comme une odeur de feu. (PV Setsuri) Jeu 18 Nov 2010 - 17:46 | |
| Vengeance, qu’est-ce donc réellement… Sentiment enflammé qui ronge les esprits et les corps, souvenirs maudits qui tombent tels des flèches afin de faire bouillir en nous le sentiment d’une rage incommensurable envers les choses et faits de ce monde… C’est probablement l’absolution illégitime de toutes formes de terreur, de haine et de souffrance, ces parasites malfaisants qui rognent les âmes et les chairs en chantant un chant victorien maléfique qui semble déchirer les voiles même de la consciences et de l’existence en une complainte redoutable qui pourrait faire alors trembler et larmoyer le plus solide des rocs. Chant orgueilleux, les notes de la haine, de la vengeance sont d’autant plus graves qu’elles résonnent telles les trémolos, faisant grincer et trembler les âmes les plus purs et les plongeant dans les abysses de leur terrible destruction, sources de maux et de souffrance tout aussi impure que les causes qui les ont engendrés au grand désespoir de ceux qui en sont les victimes désignés, pantins manifeste de leur propre déchéance. On appelle ce sentiment ténébreux, vengeance, quelque chose de doux et violent à la fois, qui résonne dans les cœurs perdus comme le tambour d’une renaissance à venir, une lame aiguisée qui serait capable de briser les chaînes de l’amertume et d’offrir un nouvel horizon de perceptions et de rêves, un monde dans lequel les brisures de la douleur se seraient évanouis dans la flamme de la revanche éternelle. Larmes de cristal, les ressentiments qu’entrainent ces souffrances ignobles sont le reflet de notre existence, nous étions des hommes capable du meilleur comme du pire, d’hurler à la folie pour exprimer un ressentiment violent ou de déchirer le ciel d’or pour exposer aux dieux illusoires nos peines et tristesses lancinante, ou de pleurer toutes les larmes de notre corps pour cette même souffrance. Haine et revanche, souffrance et tristesse, ces choses ne sont que les mêmes versants d’un visage commun, celui d’une folie immonde qui ronge les entrailles du monde et vient pourrir dans le cœur de chaque forme de vie, les détruisant peu à peu de l’intérieur au fur et à mesure que les tragédies ignobles s’enchaînent et dans la comédie ridicule que les dieux aiment dessiner sur terre pour amuser leur propre ego et oublier l’ennui de leur existence millénaire. Conflit, désespoir, tragédie et humiliation, voila le jeu quotidien dont les dieux semblaient se régaler dans leurs trônes d’or, admirant avec un œil moqueur et cruel la stupide petite comédie qu’ils tissaient lentement mais surement sur cette terre pour que chaque individu aient dès la naissance l’attribut de ne servir qu’à une seule chose, les divertir… Mais rompre le fil de ce tragique jeu de théâtre qui se complaisait dans une absurdité sans nom était-il nécessaire pour se détacher des virulentes émotions de ce que l’on appelait le cœur ? Cette chose palpitante qui n’était censé n’être qu’un muscle parmi tant d’autres était probablement aussi la chose la plus ignoble et pourtant merveilleuse qui définissait l’esprit et les sentiments d’un humain, chose que les dieux, peu importe leurs stratagèmes et jeux sordides ne pouvaient complètement oblitérer ou manipuler. Lumière pure et éclatante battant au rythme des gloires et déboires, livrant au monde son contenu dans un écueil de sensations et de souvenirs, de ténèbres et de clarté, de sentiments pures et odieux à la fois, le cœur était ce qui définissait le mieux la raison de vivre de toute forme de vie, responsable de son existence, de ses sensations, et de sa personnalité, une chose belle car elle ‘était loin d’être complètement soumise aux désirs machiavélique des dieux qui devaient alors s’adapter de façon innée et malvenue selon eux, à cette chose qu’était le cœur. Ce lien charnel qui battait tel un immense tambour au fond de nous était la lame écarlate qui permettait probablement de continuer à posséder de façon innée un lien d’indépendance, de continuer à exister pour sois même seulement et de pouvoir s’ouvrir au monde, c’était le grand livre de l’homme. Pensées peu reluisante, ébats sentimentaux, rouage d’or tournant dans un chant antique afin d’aligner l’esprit et le corps en une seule et même entité, harmonie suprême entre l’immatériel et le matériel, le cœur est ce qui commande tout en nous. Pilier du nos corps, ce cœur si fragile et si puissant à la foi est la clé de voûte de notre existence, l’empreinte suprême de notre existence, celle qui fait ce que nous sommes, qui définit nos pensées et relations, qui nous permet d’exprimer notre vie elle-même en laissant sortir de nos bouches enflammés les chats antiques de nos esprits, et de nos yeux cristallins, les larmes de notre chute infernale à travers les tréfonds de nos sentiments et peines.
Oui, plus que tout, c’était à cette malsaine chose qu’était la vengeance que j’aspirais, désireux de briser le corps d’acier et les ailes d’argents de ces démons d’un autre monde qui tels des anges maléfiques, se croyaient trop importants pour comprendre la réalité des choses, ne vivant que dans la mesure sourde de leurs faux semblants. Etait-ce cette douleur nauséeuse qui m’inspirant à trahir mon propre être et ma propre existence me poussait à me tenir éloigné dans le ciel pour chaque jour qui passait, tenter apparemment en vain de déchirer le ciel écarlate de mes serres noirs et d’agripper ainsi la volonté divine afin de la fendre et la mutiler pour que plus jamais sur cette terre, la complainte irritante du jeu mauvais auquel ces monstres se livraient ne résonne, était-ce elle aussi qui devant cette femme subjuguée par les dieux au point de leur livrer le culte de son existence et de leur croyance m’avait poussé à étaler ma rancœur… Désirai-je aussi la corrompre à ma folie pour qu’elle ouvre ses yeux ternes et voit à quel point le monde crée de toute pièce et dominé par les dieux était laid et emplis de folie malsaine et innommable, réduisant volonté et existence en un simulacre de réalité erronée ? Chaque jour, chaque nuit, je sentais mon cœur, mon esprit, mon être même se déchirer et se laisser couler dans la rivière des complaintes terrifiantes, larmes de sang et de cristal ondulants à la surface d’une peau grêlée et blanchis par la terreur d’une vie ténébreuse.
Un murmure à peine audible me tira alors de mes pensées… Elle disait ainsi avoir comprit ce que je disais… Mais dans quel sens, avait-elle simplement percé à jour mon raisonnement inondé de venin déicide, ou simplement avait-elle comprit avec amertume que ses dieux qu’elle disait aimer n’étaient que des illusions démoniaques ? Je constatais alors avec un semi étonnement que nous étions arrivés à destinations, nos ruminations et cogitations sur la réalité universelle nous ayant apparemment occupé assez longtemps pour que le temps s’éclipse en un éclair rapide et indistinct afin de nous mener à notre première étape… Une clairière ainsi s‘ouvrait face à nous, livrant à nos yeux une légère lumière inondant le chemin, ainsi que les premières maisons se dressant tels des champignons de pierre hors d’un sol retourné et graveleux. Continuant à avancer jusqu’à ce que nous fûmes arrivés devant la première des demeures, presque devant le perron même, je sentis le son des pas de ma compagne du jour cesser, m’obligeant à me détourner de l’avant pour poser mes yeux sur elle, voyant manifestement qu’elle brulait de dire quelque chose, ce qu’elle fit bien évidemment :
-Votre vision du monde est aussi tronquée que la mienne, pourtant la leçon que vous m'avez apprise est précieuse. Aussi, laissez-moi apporter une correction à votre précédent laïus: qu'il s'agisse de Jashin ou de quoi que ce soit dans ce monde ou dans l'autre, je ne hais pas. Je ne hais rien. Comment pourrai-je ? Tout me paraît parfois si confus... lignes, formes et mouvements évoluant à travers de grands fragments immobiles d'inachevé. Pourquoi m'attarderai-je à juger d'aussi informes choses ? Leur trouver un sens est déjà suffisamment ardu. Le jour où je me dresserai pour défendre ma Déesse, je ne vous accablerai pas de haine, de mépris ni de sermons. Je combattrai néanmoins, de toutes mes forces je vous empêcherai de la détruire. Car je ne veux pas vivre pour voir le monde qui suivra sa chute. Mais si le destin le permet, je vous arracherai aux ténèbres avant que vous ne puissiez nous menacer, et malgré vos coups, vos malédictions, vos hurlements et vos pleurs, je vous traînerai au-devant de la lumière pour qu'elle vous absolve de vos souffrances. Je jouerai de la flûte d'Uzume pour vous.
Je la vis redresser le front, fière et forte, plongeant ses yeux ternes vers moi, comme si elle désirait me jauger, m’évaluer, et lier ses paroles à moi… Un léger sourire traversa mon visage, triste et désolé, mes yeux humides de douleur et de tristesse l’observant clairement… Un son étrange attira alors mon attention, et la sienne, puis le craquement sinistre d’une masse qu’un abattait sur la pierre. Puis, un homme à l’allure grossière se tenant dans l’entrebâillement de la porte, serrant dans son poing une masse brailla un ordre qui se voulait rustre et menaçant… Ainsi, notre présence les désenchanté particulièrement… Créatures grotesques. J’entendis ma compagne de mission demander alors ce qu’il se passait exactement… Mordillant ma lèvre inférieure, je bouillais à l’idée de détruire cette porte et de lui enfoncer dans le gras du lard la lame rougie par son sang d’un katana. Mais je devais avant tout lui répondre à elle…
-Quelque chose de guère accueillant devrai-je dire…
Je retournais mes yeux sur elle et m’en approchais, posant une main sur le sommet de son crâne, reposant mes yeux dans les siens :
-Tu décides ainsi de croire aux dieux… Ainsi soit-il. Je sais que jamais je ne serai capable d’apprécier ces êtres, de tolérer les horreurs et tragédies qu’ils tissent simplement par jeu et désinvolture vis-à-vis de nous autres mortels. Leurs jeux incessants, leur désir de rire de nos souffrances et nos douleurs, j’en ai assez, j’ai assez subit, incapable même de me délivrer de ces chaînes en suppliant la faucheuse sombre de m’emporter à ses côtés… Mais cette souffrance me fit grandir et je sais à présent que la seule chose réelle dans mon existence si futile autrement, est de délier ce destin de noirceur divine et de les faire chuter de leur piédestal, qu’ils réalisent au moins jusqu’où est allée leur niaise folie. Ne pas haïr ce monde même est un choix qui se porte à tous, nous choisissons de haïr ou de vénérer, mais ce que mon esprit et mon cœur me dicte, n’est que noirceur pétris de haine. Je ne peux tolérer voir ce monde plus longtemps entre les mains enfantines et cruelles d’égocentriques divins.
Je plaquais doucement mon front contre le sien, et reprenais d’une voix lasse et triste :
-Vouloir me tirer de mes ténèbres est en sois un acte louable, je t’en remercie, mais il est hélas trop tard pour un être tel que moi… Je suis déjà bien trop enfouis dans la spirale infernale de la déchéance et du désespoir, je ne pis plus qu’être un démon ailé qui viendra déchirer le ciel pour les faire tomber de leurs trônes, et ce quitte à ce que les malédictions mortels et divines m’emportent une nouvelle fois en enfer où je trouverai enfin le repos que j’ai si ardemment désiré autrefois. Il n'y nul salut pour ceux qui arpentent les chemins tortueux de la guerre et de la haine falmbante.
Je me redressais ensuite et fis quelques pas en avant, avant de reprendre :
-Que fait-on à présent ? Doit-on interroger ce couard, ou filer ailleurs ? |
Sujet: Re: Comme une odeur de feu. (PV Setsuri) Lun 22 Nov 2010 - 6:18 | |
| Lumière et ténèbres ont ça en commun qu'elles sont aveuglantes. Pourtant, l'une comme l'autre sont de légitimes et indispensables rouages dans la mécanique d'un temps qui s'écoule de manière aussi impitoyable qu'inexorable. Opposition éternelle, cycles sans fin, jour, crépuscule, nuit, aube, vie, mort, oubli, renaissance. Et quand ce ne sont pas les ténèbres qui font avancer la lumière à grands coups de griffes tyranniques, c'est la réciproque qui se produit. Les choses n'existent que parce qu'elles sont face à un miroir dans lequel leur parfait contraire se reflète. Deux choix alors: accepter la dualité comme une nécessité d'existence, ou s'égosiller de refus et abattre des poings furieux sur ce double aberrant jusqu'à une mutuelle oblitération. Parfois, il se fait une prise de conscience, une dissociation hasardeuse entre les deux facettes, ce qui en soit est sans doute une erreur de la providence, mais est-ce vraiment important...? Ainsi se définit l'énergie qui fait tourner ce petit monde insignifiant, et qui se résume dans une grande farce ainsi que dans une grande vérité. La grande farce dit que les flux des ténèbres sont un engrais d'une efficacité incomparable dans la culture de l'espoir. Et la grande vérité dit que les ténèbres sont d'autant plus noires quand l'éclat de la lumière devient insoutenable. Voici quelles considérations métaphysiques s'animaient dans l'esprit de Tzimara, alors qu'une main se posait sur sa tête et que, -encore ?- les yeux plongés dans les siens, il lui parlait. Curieux comme il paraît chagriné maintenant, alors qu'il était feu et glace il y a peu. Triste haine que la sienne, en effet. Terrible est le tribut payé par celui qui n'avance que parce que la colère le maintient debout. Privé de cette haine, il serait sans l'ombre d'un doute aussi détruit qu'elle-même le serait sans sa foi.
Quelque part, quand il posa son front contre le sien, approchant ainsi leurs regards autant qu'il était possible, elle fut convaincue qu'aucun parmi eux deux n'avait tort. Elle ne fit que mirer ces eaux noires et amères, à la fois interdite et subjuguée par cette étrange intimité. Avait-elle vraiment déclamé son serment à voix haute ? Apparemment oui. Mais c'était sans doute mieux ainsi, car elle percevait maintenant la vérité.
A défaut de pacte, quelque chose de mieux semblait s'être établi. Une forme de... confiance ? Quoiqu'il en soit, il ne lui semblait plus approprié d'user de mots. Oh, elle aurait pu continuer longtemps. Lui dire que la fatalité est une de ces illusions qui enlaidissent l'âme. Que la mort, la véritable mort qui apaise, est un juste et miséricordieux cadeau pour qui a accompli son œuvre en ce bas monde, quelle qu'elle soit. Que des Dieux par essence bons ont chut dans la cruauté parce qu'un jour, quelqu'un a jugé utile d'invoquer leurs noms en guise de paravent pour excuser ses plus hideux agissements terrestres. Mais finalement, à quoi cela aurait-il servi ? Et puis, tout ceci était-il bien vrai ? Des livres l'affirmaient, en tout cas. S'il était en paix sur ses propres chemins, alors qu'il y aille d'un bon pas. Il n'y avait plus qu'à espérer pour lui qu'il ne trouvera pas, à terme, une vérité encore plus effroyable que la route qui l'y aura mené. Seulement, en regard du rôle qui lui était échu, elle devrait nécessairement lui faire obstacle. Et ce jour-là, elle combattrait avec la paix dans le cœur, cette glorieuse sérénité que seule une lucide compréhension apporte. C'est pourquoi, quand son compagnon se fut éloigné d'elle, tout ce qu'elle répondit fut, doucement:
"Qui vivra verra."
A présent, il fallait se tourner vers des problèmes plus immédiats. Elle jeta un rapide coup d'oeil sur ces quelques maisons, avisant d'au moins une ombre derrière une fenêtre, une ombre qui les épiait et guettait dans leurs mots l'étincelle qui mettrait le feu aux poudres. Des mots tabous comme sacrifice, par exemple.
"Inutile de les interroger... Allons plus loin. Ce que j'ai à vous dire ne doit pas tomber dans n'importe quelle oreille."
D'un commun accord, ils s'éloignèrent au plus vite de la clairière, leurs pas les portant plus loin sur le chemin qu'ils avaient suivi jusque-là. Ils croisèrent encore quelques maisons, finissant enfin par trouver l'emplacement idéal à un conciliabule qui n'attirerait pas l'attention. Ils se trouvaient alors au pied d'une demeure plus massive que les autres, clairement inhabitée, au vu de ses fenêtres béantes, de son toit délabré et de ses murs noircis comme par un vieil incendie. Tzimara resta silencieuse un moment, observant soigneusement les environs immédiats, pencha la tête en quête d'un bruit proche, puis, assurée qu'aucune oreille indésirable n'allait les écouter, elle se tourna vers le Juunin à qui elle s'adressa à voix basse.
"Des tâches de gaieté et de coeur. C'est vrai, c'est la mission dont je devrai me contenter, en tant que disciple d'Uzume. Mais, vous l'avez peut-être déjà deviné ? Pour cette fois, ce n'était qu'un mensonge commode que j'ai exposé aux gardes, et qu'on a du vous exposer aussi. La véritable raison de notre présence ici concerne un quelconque ninja déserteur qui aurait vu, ou cru voir, un rite sacrificiel dédié à Jashin quelque part, dans la nature sauvage du pays. Bien que j'ai un doute sur la véracité de l'information, et même si je n'ai pas de rancune personnelle envers les Fils de Jashin, ils restent trop peu répandus pour que je laisse échapper la moindre occasion de me confronter à eux. C'est pour cela que je ne voulais pas mêler Kumo à cette histoire."
Elle se tut un instant, réfléchissant manifestement à la nature de cette enquête qui risquait de les mettre, elle, la dévouée suivante de l'espoir, et lui, le vecteur de la chute divine, à rude épreuve. Elle finit néanmoins par reprendre la parole, dans un soupir.
"S'il ne s'agit pas d'un Jashiniste, il convient néanmoins de régler le problème, et de ne pas l'ébruiter à tous les vents une fois qu'elle sera finie. Ce qu'il s'est passé tout à l'heure n'est probablement qu'un aperçu de ce que nous allons devoir tolérer tandis que nous chercherons à en savoir plus. Il faudra éviter de malmener les civils, encore une fois pour que Kumo n'intervienne pas. Donc discrétion et vigilance s'imposent."
Tzimara laissa dériver son regard vers la route qui se prolongeait, et au bout de laquelle on devinait les débuts de l'urbanisation.
"En marchant, nous entrerons dans le village proprement dit dans moins de dix minutes. Alors je vous le propose clairement, cette fois. Voulez-vous retourner vaquer à vos propres affaires ?" |
Sujet: Re: Comme une odeur de feu. (PV Setsuri) Jeu 9 Déc 2010 - 18:08 | |
| Beauté fascinante, la dualité universelle impose à notre regard une reconnaissance inapte à discerner la vérité de ce monde, et encore moins la vérité qui se loge au fond de nous même. Faux semblants et voiles de mensonges, nous ne visons que dans nos illusions les plus terribles et onctueuses, nous drapant d’un voile de réconfort honteux mais si doux qu’il en devient impossible de s’en détacher avant de ne voir face à sois même les lames dansantes d’une réalité absurde que nous refusons bien évidemment d’accepter et de serrer au creux notre main froide et frêle. Il nous incombe bien évidemment de déchirer la robe noire de notre suffisance pour plonger a cœur ouvert dans le néant nacré de la suffisante vérité qu’exerce le poids du destin sur les épaules rocheuses de ce monde, mais est-il encore réellement possible d’en accepter la force et la puissance dévastatrice qui en émane ? Il est difficile à toute créature de laisser l’inéluctable réalité l’envelopper dans un linceul de chardon flamboyant car la douleur d’une vérité absurde est parfois bien plus dure encore que la morsure glaciale d’une épée venant déchirer la chaire dans un hurlement silencieux de protestations. L’homme préfère alors se jeter sans laisser ses yeux se balader derrière lui, évitant de les poser sur la vérité qui dans son éternel silence l’attend afin de lui creuser les chairs et l’esprit de ses pieux ardents mais véritable, pour se laisser bercer par les bras voluptueux de mensonges malsains et d’une crasse ignorance qui se laisse bien plus facilement tolérer et aimer que la réalité d’un monde cruel et insipide. Il semble alors que les portes grises et richement ouvragés de la sombre vérité se referment à jamais, conservant jalousement les flammes de la croyance qu’elles enferment en leur sein, privant à jamais les hommes honteux et insultants de la véritable nature de leur existence, et de la vérité qu’ils continuent en vain de chercher, malgré le fait qu’ils évoluent seulement en se baignant dans le magma noir des mensonges.
Il semble alors facile de comparer cette sombre bataille entre la tranchante vérité, et le voile noir de faux semblants du mensonge éternel à celle de la lutte entre la lumière et les ténèbres. Mais contrairement aux odieuses apparences, la vérité ne semblait alors guère représenter la lumière aux yeux des immondes mortels parcourant à leurs guises ce monde éhontés et pétris de fausses vérités, mais plus le mal et les ténèbres sanglants de la souffrance, du désespoir et de l’innocence perdue… Tandis que mensonges et faux semblants semblent alors revêtirent autour des ombres de leurs natures véritables, un voile de lumière pour prendre aussi une apparence traîtresse et mensongère que le thème dont ils sont les attributs, afin de faire croire à ces mortels si belliqueux que le monde lequel ils vivent n’est que le reflet de la lumière céleste elle-même, daignant bénir leur inutile existence d’une parole sacrée issue d’un monde cauchemardesque. Mon élément de combat prenait alors toute son ampleur dans cette vision manichéenne des éléments dont se pare le monde. En effet, ombre de l’existence, je vogue depuis le jour où j’ai ouvert les yeux sur ce monde insipide pour laisser la lumière noire de la vérité m’inonder de sa clémence douloureuse. Je vis drapé dans les ténèbres de la vérité et de la souffrance, arpentant un chemin guerrier malfaisant et terrifiant, laissant à mes côtés danser les ombres de créatures maudites qui semblent ne trouver une signification que dans les comtes les plus terrifiants et cauchemardesques. Je suis le maître des ténèbres, drapé d’une toge d’ombres dansantes, n’entendant que le hurlement décharné d’âmes tourmentés ne réclamant que vengeance envers ces faux dieux qui se vêtissent de leurs tuniques mensongères, manipulent la vie et l’existence depuis bien trop longtemps.
Cette petite avec qui je voyageais aujourd’hui était une de ces femmes qui laissaient leurs corps se baigner dans la lumière mensongère de ce qu’ils croient être une universelle réalité, une existence terrible et menaçante, tandis que moi son exact contraire, drapé de ténèbres véridiques, laissé une vengeance probablement salutaire guider mes pas vers la sordide guerre que je menais face à ces êtres suprêmes et invisibles. Je décollais mon front du sien, contact chaud et intime qui semblait nous avoir momentanément liés dans un souvenir bouillonnant, elle qui vivait dans ce monde terne que je haïssais tant, et moi, dans un autre que ses croyances devaient probablement condamner. Mais malgré ces étonnantes différences, nous semblions à présent liés dans une union de croyances et de vœux qui semblaient dépassé le semble cadre d’une lutte déicide. Cela sembler être un lien de confiance qui s’était mutuellement tissés entre nous deux, entre moi et elle, moi qui pourtant jamais ne tolère le contact avec les humains, qui n’accepte jamais de voir un autre de ces êtres se lier à moi, et encore plus lorsque c’était un de ceux qui se baignaient le plus dans l’ivresse de la lumière divine. Mais chose étonnante, c’était pourtant auprès d’une des créatures vénérant au plus au point une de ces venimeuses entités que je semblais trouver un semblant de réconfort et de lien dans ce monde de ténèbres dans lequel j’évoluais sans cesse. Elle semblait en paix sur le chemin dans lequel elle évoluait pour sa part, je ne chercherai pas aujourd’hui briser plus encore la carapace de faux semblants qu’elle arborait dans sa croyance, mais dure serait probablement sa chute lorsqu’elle volerait en éclat pour être exposée à nue aux lames de la vérité et de la souffrance lorsque ces dieux seraient exposés au feu du jugement et de la vérité. J’entendis alors, simplement murmurer avant que je demande ce qu’il convenait à faire du malotru qui venait de nous attaquer, un ‘qui vivre verra’… C’était vrai, seul el destin semblait être au courant de tout et de rien et apte à guider l’existence dans les chemins tortueux de la lumière et des ténèbres. Puis, elle répondit :
-Inutile de les interroger... Allons plus loin. Ce que j'ai à vous dire ne doit pas tomber dans n'importe quelle oreille.
Je comprenais évidemment ce qu’elle désirait, et suivait son invitation à nous éloigner de cette odieuse clairière pour suivre le chemin de terre menant à une longue suite de quelques maisons disposés sur les côtés de la route de terre retournée marquant la zone où les pieds devaient fouler la terre pour arpenter ces lieux, comme une ligne de destinée, puis, trouvant ce qui semblait être le lieu idéal pour amener une conversation sous le sceau du silence ambiant, une maison délabrée aux murs noircis par probablement, quelques flammes anciennes, et au toit affaissé sur lui-même, puis elle reprit :
-Des tâches de gaieté et de cœur. C'est vrai, c'est la mission dont je devrai me contenter, en tant que disciple d'Uzume. Mais, vous l'avez peut-être déjà deviné ? Pour cette fois, ce n'était qu'un mensonge commode que j'ai exposé aux gardes, et qu'on a du vous exposer aussi. La véritable raison de notre présence ici concerne un quelconque ninja déserteur qui aurait vu, ou cru voir, un rite sacrificiel dédié à Jashin quelque part, dans la nature sauvage du pays. Bien que j’aie un doute sur la véracité de l'information, et même si je n'ai pas de rancune personnelle envers les Fils de Jashin, ils restent trop peu répandus pour que je laisse échapper la moindre occasion de me confronter à eux.
Après un moment de silence, elle reprit :
-S'il ne s'agit pas d'un Jashiniste, il convient néanmoins de régler le problème, et de ne pas l'ébruiter à tous les vents une fois qu'elle sera finie. Ce qu'il s'est passé tout à l'heure n'est probablement qu'un aperçu de ce que nous allons devoir tolérer tandis que nous chercherons à en savoir plus. Il faudra éviter de malmener les civils, encore une fois pour que Kumo n'intervienne pas. Donc discrétion et vigilance s'imposent.
Elle laissa ses yeux dériver au loin, pointant du regard ce qui serait probablement la destination de son actuel but. Jashin, nom fou qui résonne à mes oreilles comme une insulte, car parmi ces dieux misérables, il était probablement le pire, celui à être en priorité terrassé.
-Jashin… c’est le nom d’un être qui ne devrait même pas exister, une insulte même à la notion de vie. Ce dieu, ou plutôt devrais-je dire, ce diable, ne devrait pas exister, car il n’est que symbole de folie et de meurtres. Tout comme toi, je hais cet être, et ceux qui plongent entiers dans les flammes insipides qu’il repend en guise de signe divin. Je connais moi-même un Jashiniste particulièrement redoutable, et je vise à terme d’un jour le défier et l’éliminer définitivement lui qui représente le suivant de ce dieu terrible par excellence. Je peux évidemment te révéler son identité, mais guère plus… Hidan. Nous partageons au moins ce but, celui de devoir éliminer ces rebuts emplis de folies. Pour ce qui est de ton mensonge, évidemment, je le savais déjà, ayant perçu cela au fond de tes yeux. Malmener les civils n’est pas une priorité et ne fait pas partie de cette mission, combattre n’est à envisager que dans la nécessité d’un évènement nous y poussant. Ainsi, je t’accompagnerai dans cette tâche, que ce soit un adepte de Jashin que tu traques, ou que cela ne soit qu’une rumeur. Et une dernière chose, tu n’as point à me vouvoyer, un ‘tu’ suffiras. |
Sujet: Re: Comme une odeur de feu. (PV Setsuri) Mer 15 Déc 2010 - 11:00 | |
| Comme il prenait la parole, Tzimara tourna légèrement la tête de son côté, sans pour autant abandonner son exercice de vigilance. Et encore, elle analysait silencieusement ses mots au fur et à mesure qu'il les prononçait. De la haine, non. Tout du moins, si haine il y avait, ce n'était pas la sienne. Alors, cette volonté implacable d'affronter l'horreur là où elle prend racine, qu'est-ce que c'était ? Une croisade déguisée dont elle était l'instrument impartial ? C'était ça, sans doute. Marteau de juge ou épée de guerre, tout dépend de la main qui le tient. Et bien soit. Les enseignements de la Déesse seraient la main. Paradoxal. Il semblait placer des échelons dans sa volonté destructrice, plaçant les dieux du meurtre au sommet de la liste. Ce qui prouvait que ses ténèbres n'étaient pas aussi noires qu'il le prétendait, il y avait peut-être même la possibilité qu'il trouve seul son salut à mesure que son chemin de haine le rapprocherait des Déesses de lumière, Uzume, Amaterasu et Izanami. Un espoir fugitif... Et un nom intéressant. Hidan. Selon son interlocuteur, le Jashiniste par excellence ? Brièvement, elle se remémora ce qu'elle avait lu du culte, et se demanda où s'arrêtait le mythe, et où commençait la réalité, sur les prétendus pouvoirs que Jashin conférait à ses favoris. Hidan. Pour l'instant ça ne lui disait rien, mais après quelques recherches, sans doute en irait-il autrement... Elle le regarda, le visage neutre, quoique bienveillant pour cette fois. Quelqu'un qui savait lire dans son regard, ce n'était pas habituel. Ce regard que d'autres évitent, il paraissait l'accepter, et même y trouver une forme de résonance. Les implications de ce fait étant complexes, elle se promit de les étudier plus tard. D'après ce qu'elle avait appris de Tsuya, il n'y a que deux cas où l'on tutoie les êtres; lorsqu'on les considère dignes de confiance, ou lorsqu'on les méprise. Dans le cas du mépris, le tutoiement est immédiat, si franc qu'il sonne comme une insulte. Dans les autres cas, on attend, tout simplement, que la barrière tombe. Voilà une leçon qui n'aura pas été vaine. Tzimara hocha imperceptiblement la tête en signe d'assentiment.
"Soit. Je te tutoierai. Non seulement parce que tu m'y invites, mais aussi parce que tu t'en es montré digne. Je n'ai jamais entendu le nom de Hidan auparavant, mais s'il est vrai qu'il est le Champion de son Dieu, alors l'avenir pourrait faire de lui à la fois ma plus grande proie et mon plus terrible ennemi. Ou rien du tout, si tu provoques sa chute entre-temps, même si ce serait prématuré en vu de mon devoir. Nous verrons bien."
Elle se détourna avec un dernier regard pour la maison morte qui se dressait près d'eux. Puis elle inspira profondément et para son visage d'un masque de détermination.
"Poursuivons."- Spoiler:
Sous terre, à plusieurs kilomètres de là... - Citation :
- Point de vue de l'ennemi - Thème associé:
Caleb était incliné, révérencieux et humble, vers le sol de la galerie, examinant des traces de pas imprimées dans ce qu'on aurait pu prendre pour de la neige. Seulement, ce n'était pas de la neige, il faisait bien trop chaud ici pour qu'un tel élément tienne. D'ailleurs, la neige n'a pas cette capacité volatile quand elle est soumise aux légers courants d'air du souffle humain, de même, la neige n'est pas grise. C'était de la cendre, une épaisse nappe de cendre poudreuse répandue sur toute la surface de son antre. Il se redressa brusquement et fit face à l'une des figures taillées à même la roche.
"Un petit rat est passé par là..." déclara-t-il d'une voix chuintante, un hideux sourire sur les lèvres. Il semblait heureux, mais la flamme ardente de folie qui luisait au fond de sa pupille trahissait une souffrance si grande qu'elle se confondait avec de l'extase sacrée.
"Dommage que je n'ai pu l'accueillir ouvertement," ricana-t-il encore. D'une brève série de gestes, il arrangea la cendre, de sorte à ce qu'elle soit de nouveau lisse et vierge des traces de l'intrus. Puis il fit demi-tour et redescendit vers le coeur de son temple personnel.
Dommage. Dommage d'avoir été espionné ? Pas tant que ça, après tout. Si le petit rat répandait la nouvelle, alors qui sait ? Peut-être que des âmes égarées en recherche de pouvoir viendraient se soumettre à l'illumination de son Seigneur et Maître. Mais... ce pourrait aussi être des créatures hostiles. Non pas qu'il redoute d'être tué, mais si des sacrifices se présentaient d'eux-mêmes... Dans tous les cas, il convenait de préparer le rituel, comme prévu. Le banquet des morts et des vivants. Il trembla brièvement. De la douleur. Du plaisir perverti. De l'espoir aussi, même s'il l'aurait nié de toutes ses forces. Tout en se dirigeant vers cette cellule sommaire où il conservait quelques gamins encore en vie - ses invités -, il saisit délicatement la lame posée sur l'autel de pierre noire, une longue dague à manche d'os et à la lame cruellement formée. Dans leur cage, les enfants sales et en sueur se tassèrent, recroquevillés sur eux-mêmes devant cette silhouette menaçante. Caleb les examina un à un, semblable à un boucher devant une exposition de bétail. L'un réclama désespérément à boire, et il l'ignora. Puis il tomba en arrêt devant un spécimen qu'il avait spécialement prévu pour l'occasion. Une enfant d'à peine trois ans, déjà ravissante. Quand il l'avait attrapée, son regard reflétait une douce et naïve candeur. Et bien que le regard de l'enfant soit maintenant teinté d'angoisse, quelques souvenirs de sa propre enfance lui revinrent à cette vision, aussi perçants que des flèches. Il se sentit gagné par le feu empoisonné de la haine et de la jalousie. La petite hurla de terreur et de douleur quand il lui saisit le bras pour l'entraîner à sa suite, mais le temps qu'il extraie le jeune coeur hors de la carcasse, les cris s'étaient tus depuis longtemps. Il éprouva de brefs remords, qu'il chassa en se disant qu'il épargnait à ces âmes neuves la souillure implacable d'un monde cruel. Lui, il les purifiait ! Et cette gamine devrait s'estimer heureuse, car il lui avait fait un grand honneur.
"Débutons les préparatifs !" clama-t-il alors avec ferveur.
Il leur aurait été aisé de changer d'apparence, ou de cacher leur appartenance au monde shinobi, mais si ces villageois éprouvaient tant de rancoeur envers les ninjas de leur pays, qui sait quel comportement ils auraient adopté envers des civils étrangers ? Au moins, en tant que tels, ils gardaient une aura dissuasive. A leur entrée dans le village, une mère fit précipitamment rentrer son enfant à chez elle, et leur lança une oeillade méfiante avant de clore la porte derrière elle. De toutes parts, des visages fermés, menaçants. Tzimara les remarquait, mais elle gardait un détachement froid et analytique tandis qu'elle et son compagnon remontaient la rue principale... plutôt déserte, d'ailleurs, maintenant qu'on y songe, alors que la journée était propice aux échanges commerciaux. A mesure qu'ils s'enfonçaient dans la ville, une rumeur allait grandissante, venue d'une place où les attendaient un spectacle particulier:
Une foule se tenait là, amassée au-devant de ce qui devait être l'échoppe locale, et c'est de cette masse que montait le grondement de colère, alors que les têtes étaient levées vers une silhouette solitaire, un ninja, plutôt jeune malgré le bouc à son menton, posté sur le toit.
"Vous m'ennuyez...!" geignait-il d'un ton plaintif. "Qu'est-ce que ça changera, que je vous le répète encore et encore ? Je ne suis pas responsable de ce qui se passe..."
Une pierre voltigea dans sa direction, lancée par une main hostile. Il tenta de l'écarter d'un geste du bras, mais elle ne fit que rebondir, dévier légèrement et heurter son bandeau frontal avec un choc sourd.
"Voyez ? Vous n'm'écoutez même pas..." rajouta-t-il avec un pauvre sourire las. Il se sentait misérable de s'être laissé aller à boire, non pas qu'il regrette le geste en soi, mais ça lui avait délié la langue. Un peu trop bien, semblait-il. Comment aurait-il pu savoir qu'ici aussi, des gens avaient disparus ? Tout ce qu'il espérait en parlant, c'était que des ninjas l'entendent. Puisqu'il était si proche du village de la Foudre, il y en avait peut-être un qui laissait traîner son oreille dans les environs, non ? Et bien non. Il avait déclenché la rage des villageois, et maintenant il était trop ivre pour rattraper un simple caillou. Quelle plaie !
Et voyant que la foule ne leur accordait aucune attention, Tzimara s'immobilisa à une dizaine de mètres et laissa une certaine dureté gagner ses traits, puis elle s'exclama avec autorité:
"Ecartez-vous tous ! La vie de ce Nuke-nin nous appartient !"
Le déserteur, qui lui avait vu venir les deux Kumojins, répondit immédiatement et fit entendre sa voix par-dessus tout l'environnement sonore.
"Ouais, sûr ! Mon désaccord avec la politique de Kiri m'a rendu tellement criminel que même les ninjas de Kumo veulent ma peau !"
Sur quoi, il éclata de rire, mais il n'était amusé qu'en façade. Derrière, on ne devinait que trop bien le timbre éraillé de celui qui ne veut pas reconnaître son désespoir. Si ces deux-là étaient vraiment des chasseurs de déserteurs, il était fait comme un rat. Néanmoins, plusieurs personnes dans la foule ne voyaient pas les choses ainsi, et des visages hostiles se retournèrent vers les deux arrivants. Il y eut même quelques solides gaillards pour se détacher du lot et s'avancer en adoptant une posture d'intimidation.
"Non ! Il est à nous, vous entendez ?"
"C'est notre problème ! Dégagez !"
"Vous autres ninjas n'êtes bons qu'à semer le malheur ! Qu'est-ce que vous allez faire, si on décide de s'en occuper nous-mêmes ? Nous tuer ?"
Une tension quasi-électrique emplissait l'air. La situation menaçait de dégénérer si des mesures rapides n'étaient pas prises. Est-ce que la colère aveuglaient les civils au point qu'ils se croient en mesure de défaire un ninja, même ivre, et d'en affronter deux autres en pleine possession de leurs moyens ? Pure folie.
"Tch. Parler avec eux ne nous mènera nulle part," murmura-t-elle, puis vivement, elle saisit un kunaï, ajusta rapidement sa visée et le jeta par-dessus la foule, en direction du déserteur. S'il ne se décidait pas à bouger de lui-même, elle allait l'y aider. Bien sûr, elle visait à côté, mais si elle pouvait le pousser à prendre la menace au sérieux, il fuirait et ils n'auraient plus qu'à le poursuivre et le rattraper loin du gênant grouillement humain. |
Sujet: Re: Comme une odeur de feu. (PV Setsuri) Dim 16 Oct 2011 - 16:41 | |
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