Ce rythme se répétait sans cesse, le matin, l’après-midi et le soir et en général, les journées se ressemblaient beaucoup. Le temps ne passait pas si rapidement à l’extérieur comme l’affirmaient la plupart des villageois. Encore moins à l’intérieur où les jours semblaient s’écouler à faible vitesse même si l’ennui n’était pas souvent présent. En effet, à l’Akatsuki, les entraînements intensifs pouvaient permettre de passer le temps ou encore ces missions attribuées par le chef. Ce n’était pas une simple organisation, loin de là. Elle regroupait de puissants criminels de haut rang déterminés à éliminer tout obstacle leur empêchant la réussite de leur objectif principal qui était la capture des Bijuus. Toutefois, les membres avaient quelques buts de côté qu’ils accompliraient au fil de leur vie de Shinobi après avoir acquérir la puissance dont ils recherchaient tant. Haruna par exemple. Elle était effectivement en quête de force cependant, elle n’avait aucune réelle ambition dans sa vie.

A l’intérieur de cette grotte, l’obscurité était envahissante et même les quelques lueurs violacées des murs ne parvenaient à tout éclairer. Elle s’y était habituée à cette atmosphère qui pouvait paraître inquiétante à première vue. Un bruit perturba sa marche : un caillou venait de heurter son pied. Bien qu’elle aie la tête baissée vers le sol, elle ne voyait rien et jeta un coup de pied dans le vide en espérant repousser la chose solide le plus loin possible. Elle n’avait pas manqué son coup puisque le même bruit sonore se fit entendre de nouveau. Il avait rebondi contre le mur et s’était figé tout près de celui-ci. Elle rajusta sa cape qui lui paraissait mal mise et poursuivit ses pas. Quelqu’un attendait à l’extérieur et on l’avait prévenue à temps. Elle n’avait pas du tout eu la moindre envie d’aller accueillir ce visiteur qui avait causé l’interruption de sa pause matinale mais il avait fallu que ce soit elle et elle seule qui devait ouvrir l’entrée et découvrir le visage de cet inconnu. Cet endroit était formé de nombreuses galeries et on se croyait presque dans un sous-sol. Depuis son enfance, la jeune femme vécut comme les autres enfants du village de Kiri, sous la lumière, dans les bras de ses parents et tant d’autres choses idiotes. Elle menait une vie banale contrairement à maintenant. Cette organisation lui avait permit de devenir quelqu’un d’autre, de devenir la personne qu’elle voulait tant être depuis des années. Elle leva son index devant elle et en fit sortir deux petits papillons lumineux de chakra qui éclairèrent encore plus ce lieu sinistre. Elle s’approchait petit à petit de cette entrée gardée par cet énorme rocher qui empêchait l’accès aux indésirables. Seuls les membres de l’Akatsuki connaissait le vrai moyen de franchir cette ‘porte’. Il ne lui fallut pas moins de trente secondes pour atteindre la sortie de ce repère et en ouvrir l’accès. Une légère et douce brise l’accueillit et elle en profita pour inspirer profondément l’air. Cela avait l’odeur de la nature comme elle l’aimait tant. En face, on lui offrit la vue d’une splendide forêt éclairée par ce soleil illuminant de tous ses rayons. Celui-ci semblait être le roi du monde aujourd’hui déjà due grâce à son omniprésence mais également à cause de sa douce chaleur. Cette même chaleur lui réchauffait les joues et les mains qui demeuraient jusqu’à présent glacées par la température de la grotte.

Les odeurs s’unissaient en un parfum exquis, mélange sauvage d’arôme animal avec celui, pure de la forêt. Des milliers de nuances vertes s’affrontaient avec harmonie à travers l’épaisse végétation, allant d’un flamboyant émeraude jusqu’au tendre anis. Sur sa langue, la saveur épicée de la nature et celle sucrée des divers fruits présentes entre les feuilles d’arbres lui excitait les papilles et ses iris prenaient une étrange couleur plus flamboyante. A son oreille, la mélodie de l’ensemble retentissait doucement, berçant la belle brune avec tendresse. Ce paysage l’avait toujours émerveillé puisque elle vénérait presque la nature et en particulier quelques insectes comme ceux dont elle fait son affinité. Les zéphyrs lui firent voler ses cheveux qui étaient attachés en une queue de cheval. Doux et soyeux, ils dégageaient le suave arôme de son shampooing. Une femme telle qu’elle se devait de prendre soin d’elle et d’être vraiment pointilleuse en matière de beauté. En face d’elle, se tenait un homme différent des autres par sa chevelure d’un blond plâtin qui était une teinte loin d’être fréquente de nos jours. Sa coupe prenait la forme d’un carré ce qui lui donnait un certain charme. Contrairement à Haruna, sa peau prenait quelques couleurs certainement dues à des entraînements à l’extérieur. Son regard n’exprimait pas grand-chose et il était presque inexpressif. Notre héroïne n’aimait pas du tout ce côté mystérieux qui lui donnait l’impression de cacher son jeu. Ses papillons tournèrent autour de ces deux là avant de revenir se poser sur ses épaules. Prenant une allure droite et hautaine, elle observait cet inconnu de ses yeux rouges en attendant qu’il ne parle. Il pouvait s’agir d’une requête ou autres choses plus ou moins importantes. Lorsqu’il acheva sa phrase, elle resta toujours impassible.

C’était tout ? Il ne désirait rien d’autre que de les rejoindre ? Elle ne connaissait rien à propos de lui et elle pensait que c’était sans doute la même chose que pour ses camarades. Il aurait donc du mal à gagner leur confiance néanmoins, elle se sentait tout de même obligée de l’emmener avec elle. Le chef jugerait s’il serait apte d’être un membre de la lune rouge ou pas. Elle n’était pas contre de lui donner une chance d’ailleurs, cela lui était complètement égal qu’il soit accepté ou refusé au sein de leur groupe. Une mèche de ses cheveux lui tomba devant l’œil droit et lui brisa une partie de son champ de vision. Elle laissa échapper un petit soupir inaudible tout en fixant l’ancien Mizukage. S’il disait vrai, il serait très intéressant qu’il se joigne à eux pour leur dévoiler l’étendu de ses pouvoirs en tant qu’ ex chef de Kiri. Il avait gouverné le village de la pluie et l’avait sûrement quitté par la suite. Cela amusait la demoiselle d’avoir un point en commun avec ce blondinet puisque elle-même, a abandonné Kiri. Ce village ne l’avait jamais satisfait de toute façon. Sa main droite caressait l’énorme rocher lisse sous ses doigts et qui dissimulait l’entrée de l’Akatsuki. L’herbe lui chatouillait les chevilles et son regard se baissa lentement vers le sol. Quelque chose venait de l’intriguer. Sourire sombre. Une flaque de sang trônait près de l’entrée faisant tâche à cette si belle verdure aux couleurs bien vives. Son visage s’assombrit à la vue de cette substance liquide rougeâtre et Son sourire s’évanouit. Sans prêter attention au semblant de malaise qui s’emparait d’elle, celle-ci releva légèrement la tête vers son interlocuteur. C’était lui qui avait salit ce paysage qu’elle chérissait tant. Que dirait Dame Nature ? Elle se fichait royalement des forêts des autres pays mais elle n’était pas d’accord pour que l’on touche à celle présente à proximité de ce repère. Une légère brise se leva, venant d’entre les arbres pour chasser les nuages qui venaient de masquer ce radieux soleil. C’est de façon sèche et froide que sa merveilleuse voix se mêla aux chants des oiseaux et aux bourdonnements des abeilles. Elle n’aimait pas les créatures bruyantes, ils l’ennuyaient profondément et étaient en contraste avec son état d’esprit silencieux. Les papillons au moins, ils n’émettaient rien du tout. Ils étaient et demeurent toujours les bêtes les plus fantastiques de l’univers.

« - Bien, bien… Dans ce cas, suivez-moi. »

Il était inutile de tourner autour du pot dans ce genre de situation. Sur ce, elle se retourna vers l’antre de l’organisation tout en jetant un coup d’œil discret à son invité. Il n’avait pas intérêt à commettre le moindre faux pas ; il devait se comporter de façon polie s’il convoitait vraiment que sa demande soit prise en compte. C’est dans un vacarme que l’entrée de la grotte et que de la poussière s’en allait dehors. Les deux lépidoptères de chakra d’Haruna voletèrent de nouveau dans les airs pour leur produire plus de lumière, l’une devant elle et l’autre derrière eux deux. Durant une bonne partie du trajet, aucune parole ne sortit de sa bouche et elle ne percevait que le bruit de leurs pas qui raisonnaient un peu partout. La chaleur de l’extérieur s’était dissipée et elle avait à nouveau froid. Sa peau était si glaciale et pâle que l’on pourrait croire qu’elle était faite en porcelaine. D’ailleurs, on la surnommait souvent ‘le papillon de porcelaine’. Pendant sa marche, elle frissonnait légèrement lorsqu’elle sentait ses cheveux attachés lui caresser la nuque. Le temps s’écoulait lentement comme si que les fines particules d’un sablier ne désiraient pas glisser et tomber dans l’espace opposé. Leur petite excursion prit fin rapidement et c’est en tendant la main vers une direction qu’elle l’invita à pénétrer dans la salle où il serait face au chef. Enfin, il pourrait obtenir une réponse à sa demande. Elle ne s’était pas présentée à ce Takeshi mais elle le ferait si seulement il devient l’un des leurs. Elle attendit quelques instants avant de prendre une autre direction pour retourner à ses habituelles occupations.

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