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Le temps n'efface pas la trace des grands hommes. [PV Eryu]

InvitéInvité
MessageSujet: Le temps n'efface pas la trace des grands hommes. [PV Eryu] Le temps n'efface pas la trace des grands hommes. [PV Eryu] Icon_minitimeJeu 24 Nov 2011 - 12:25

Le temps n'efface pas la trace des grands hommes.


De vagues formes blanches se dessinaient à l’horizon. Leurs contours se précisaient peu à peu. Mon voyage touchait à sa fin...
Une bouffée d’impatience m'envahit soudainement. Resserrant mes doigts sur les rênes et donnant un léger coup d’éperons, je me lançais dans une course précipitée en direction du village.
Suna me voilà.
Puisses-tu apporter des réponses à mes questions…


Je fus surprise lorsque le Raikage m’accorda spontanément trois jours pour effectuer mes recherches. Il semblait me faire davantage confiance que je ne le faisais moi-même…

Plus ma destination se rapprochait, plus mes inquiétudes grandissaient. Par où devais-je commencer ? Comment obtenir des informations auprès de villageois qui ne feraient guère confiance à une étrangère inconnue ? Seraient-ils susceptibles de me prendre pour sa complice ?
Je me préparais à danser sur des braises ardentes sans avoir droit au moindre faux pas…
L’enfer était pavé de bonnes intentions. Aussi, je priais pour ne pas creuser ma propre tombe en cherchant mon ami.

Me remémorant mon récent rêve, je serrais les dents. Il était encore incroyablement vivace et net dans mon esprit.
Je replongeais dans ce terrible songe...

Il faisait noir. Je flottais. Non, pas dans les airs. Sous terre, précisément. J’émergeais du sol, scrutant les environs. J’étais dans une galerie sombre et froide, aux parois carrelées avec un mur entièrement recouvert de grands tiroirs en métal. La mort empestait. Bien, j’étais au bon endroit. Personne n’avait remarqué ma présence. Je m’avançais vers les casiers. J’en ouvris un au hasard, découvrant le cadavre grisâtre d’une jeune femme, horriblement mutilé. Ce n’était guère le bon. Je me mis fébrilement à tous les ouvrir un à un. Tous nus, glacés, malsains. Les visages blancs et froids tournaient autour de moi, animant ma course frénétique. Je tremblais. Je l’avais enfin trouvé. Le corps sans vie de Seigi gisait devant moi. Tu n’avais pas changé… Sortant un pinceau de ma sacoche, j’inscrivais sur son torse une série de signes à l’encre noire. Des pas. Quelqu’un arrivait. Le moment n’aurait pu être mieux choisi. Je ne voulais voir le visage de ma future victime. Baissant les yeux et posant ma main à terre, je le sentis se rapprocher de la salle des morts. Il était là. Ne lui laissant guère le temps de comprendre ce qui se passait, je fis se soulever la terre de sorte à ensevelir chacun de ses membres, laissant seulement apparaitre le tronc. Je n’avais que peu de temps avant qu’il n’étouffe. Il fallait faire vite. J’inscrivais une nouvelle série de signes sur son corps agité de convulsions. Posant cinq doigts dessus, je composais rapidement des signes de mon autre main. Avais-je réussi ? Je me relevais et reculais de quelques pas. Plus que quelques secondes. Ses tremblements avaient cessé. Un souffle rauque se fit entendre derrière moi. Le cadavre de mon défunt ami se recolorait. Ses yeux s’ouvrirent.
- Combien de temps ai-je dormi ? Me demanda-t-il en arborant un sourire carnassier.
- Aucune idée. Je suis descendue dans les enfers pour t’y chercher... Tiens, je t’ai apporté quelques vêtements, lui indiquais-je en lançant un regard en direction de ma victime, alors que la terre reculait, dégageant ses membres.
- Nous ferions mieux de partir rapidement, poursuivis-je pendant qu’il s’habillait. Je pense que certaines personnes nous attendent impatiemment…
- Allons-y.
Nous sortîmes de la morgue. L’air était frais, une légère brise soufflait. La nuit était calme, seules les étoiles semblaient avoir remarqué notre présence. Je détachais mon bandeau, qui tomba silencieusement sur le sol sablonneux de Suna, poursuivant mon chemin en laissant derrière moi.


Je devais me ressaisir. Le temps m’était compté, les trois jours s'écouleraient vite. « Tu ferais mieux d’organiser tes modes de recherche plutôt que de te laisser aller à ces rêveries ! ».
Balayant mes sombres pensées, le moment présent réinvestit la majeure partie de mon esprit.


Je ralentis l’allure alors que j’approchais des portes. Le soleil était au zénith. Je commençais à avoir faim. Ayant rempli deux sacoches sanglées derrière ma selle de diverses victuailles, j’avisai les alentours afin de trouver un endroit où attacher mon cheval pour déjeuner avant d’entrer en ville.
Je remarquai une série de poteaux au loin. Parfait, cela fera l’affaire. J’y attachais ma monture et posai pied à terre. M’éloignant de quelques mètres, je constatai que certains poteaux étaient hérissés de kunai plantés vigoureusement dedans. Je devais donc me trouver sur un champ d’entrainement… Je haussais les épaules. Quoi de plus banal que de perfectionner ses tirs par de tels exercices ? Toutefois, un détail retint mon attention. Le manche des kunai, entouré d’une bande de tissu, était intégralement brulé. Ce phénomène était courant lorsqu’un parchemin explosif y était attaché, mais en l’occurrence, aucune trace d’explosion n’était observable…
Un champ d’entrainement n’étant pas exactement un endroit sûr et adéquat pour une pause-déjeuner, je me hissais à nouveau sur mon cheval afin de trouver un lieu plus calme.


Après quelques minutes de marche dans les étendues désertiques, j’aperçus un jeune homme qui me tournait le dos, assis sur un rocher.

Il me fallait absolument trouver un habitant du village afin d’y mener mes investigations. Ainsi accompagnée, les villageois seraient moins suspicieux et répondraient avec moins de retenue à mes questions que si j’avais été seule.
Mon physique avantageux constituera certainement mon plus grand allié dans cette quête. Au delà des préférences tenant au sexe, il était indéniable qu'une personne à l'apparence attirante établissait plus aisément le contact et suscitait davantage d'intérêt qu'une autre plus quelconque. La nature était peut-être injuste, mais aujourd'hui je m'en félicitais.
Aussi douée sur le plan relationnel qu'aux cartes, je n'hésitais pas dans ces deux situations à faire jouer mes atouts.


Le vent soufflait face à moi ; aussi, le garçon ne m’entendit pas approcher. Il était manifestement en train de déjeuner après un entrainement intensif, comme l’attestaient ses épaules que sa respiration soulevait encore de manière rapide et saccadée. Quelques kunai étaient négligemment posés sur le sol à sa droite.
Leurs manches étaient légèrement brûlés…


« Hautaine ».
C’était l’étiquette que j’avais piochée à l’aube, avant de quitter Kumo. Ce petit jeu ne m’aidait décidément pas à me faire des amis…

Arborant un air narquois et un sourire ironique, je lançais au jeune homme d’un ton prétentieux :
« Les habitudes culinaires des paysans de cette région me laisseront toujours aussi perplexe… », alors que je regardais dédaigneusement en direction de son sandwich approximativement composé.

Surpris, mon interlocuteur tourna la tête vers moi.
Son bandeau m’indiqua qu’il était un shinobi de Suna. La chance me souriait.

Il ne paraissait pas encore en colère contre ma détestable intervention… Ce n’était qu’une question de temps, celui de digérer mes propos qui passeraient sûrement mal avec la qualité médiocre de ce qu’il mangeait.

Il semblait avoir sensiblement le même âge que moi, à un ou deux ans près, tout au plus. Son visage était innocemment agréable ; ses traits fins et légèrement enfantins ainsi que son attitude sereine me firent regretter amèrement mon acide remarque. Qu'avait donc fait ce pauvre garçon pour mériter ça...

Je glissais le long de mon cheval, et sortis d’une des sacoches des tranches fines de viande séchée, du pain aux noix, quelques fruits, du nectar de mangue et diverses pâtisseries.
M’asseyant sans gêne à côté de lui, je posais les aliments sur une étoffe posée au sol entre nous.

« Goute moi ça, tu m’en diras des nouvelles ! », dis-je malicieusement d’un air rieur.
« Je m’appelle Rina Atsuro de Kumo, comme tu l’as sans doute remarqué.", poursuivis-je en pointant mon bandeau du doigt. "Je suis ici pour retrouver la trace d’un ami très proche qui a disparu il y a quelques mois de cela… »

Il n’était guère question d’en dire davantage avant de mieux le connaitre. Lui révéler l’identité de mon compagnon qui était un ninja déserteur de Suna apparemment coupable de graves exactions équivaudrait à un suicide pour peu que le garçon ait des principes moraux trop rigides et une vision binaire du bon et du mauvais…
Après tout, il semblait que prudence était la mère de toutes les vertus.

« Peut-être accepterais-tu de m’aider ? »






Dernière édition par Rina Atsuro le Dim 27 Nov 2011 - 15:41, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Le temps n'efface pas la trace des grands hommes. [PV Eryu] Le temps n'efface pas la trace des grands hommes. [PV Eryu] Icon_minitimeSam 26 Nov 2011 - 22:17

~Le Temps Passe et ne Revient Plus~

    M'entraîner au tir, exercer mon art comme je savais si bien le faire, voir suer mon corps sous cette horrible chaleur typique de Suna, me fractionner les muscles jusqu'à l'épuisement total, jusqu'au déchirement... Je pensais que c'était un moyen facile de se vider l'esprit, de ne plus pouvoir penser. J'avais eu tort. J'avais eu beau subir un entraînement des plus exténuants, je n'avais pas atteint la mort. Je ne voulais pas mourir, je ne vous parle pas ici de ma mort personnelle en m'entraînant qui serait juste lâche, la porte de la facilité. Non, une toute autre mort : la mort psychique. Combien de jours, et combien de nuits mes sombres pensées m'avaient trahie, sans jamais vouloir me laisser seul, en paix avec moi même. Combien de fois auraient-elles voulu ma peau ? Que je cède au combat, que je choississe enfin, envers et contre tout, la fin. Ma fin. Plus jeune, j'étais maître d'une tout autre philosophie. Le suicide était pour moi la seule et unique mort pour laquelle nous étions maître. Ce n'est pas donné à tout le monde de choisir l'heure de sa mort, ni même les conditions. Mais, après l'hypothétique suicide de mon père, j'avais renié cette théorie. Je l'avais enfermé loin de mes plus vagues pensées, au fond d'une caverne bien profonde tout en espérant que là-bas, enchaînée comme il faut, cette idée n'en surgirait plus. Puis, comme je ne pouvais tout de même pas oublier, j'avais retrouver le sommeil léger depuis mon arrivée à Suna. Je m'étais mis à la recherche de mon père, enfin plutôt de son histoire. Quand on est mort, on laisse forcement des traces ! Mais ce n'était pas chose facile. Il fallait connaître à Suna les bonnes personnes à interroger.

    Ainsi, ma journée commençait bien. J'avais déversé dans cet entraînement matinal toute mon énergie, à me battre contre des cibles imaginaires et imaginées, à leur lancer des kunaïs, parfois en les faisant fondre dans mes mains sans le vouloir. Je ne craignais rien, les alentours du village étaient suffisamment surveillés, ainsi même épuisé je me sentais en sécurité. Je n'étais pas situé sur la route, toutefois j'entendis un bruit que je connaissais mal. des pas, non humain, peut être équidés ? Pas plus intrigué ni curieux, je me concentrais sur mon repas. Ca ne me ressemblait pas, mais je savais que l'arrivant allait s'arrêter à mon niveau. Sinon, à quoi bon passer à mes côtés puisque je ne me situais ni sur la route, et nullement sur un axe menant à une des portes de Suna ? Mon repas était, au quotidien, simple : un sandwich rudimentairement composé de pain, de salade et un peu de viande. Et pourtant, avec toute cette flopée de bouquins que je m'étais avalé je savais bien que ce n'était pas équilibré. Mais que voulez-vous ? Un shinobi sait qu'il mise sa vie pour la gagner, mais il continue de le faire tout de même. Je pensais que l'approche vis à vis de mon sandwich était identique, bien que très, très, indirecte. Une kunoichi, jolie et plaisant en apparence. En effet, montée sur un équidé. je en su pas si elle parlait à moi ou à mon sandwich qui me faisait également pitié, mais je n'en fus pas vexé. Après tout, si elle possédait une telle monture, ce devait être une noble. Eh bien, qu'elle le soit et qu'elle le reste : je ne fis mine d'aucune réaction, si ce n'est que j'arrêtais de manger. Ce n'est pas une remarque de ce genre qui allait me faire prendre la mouche, bien au contraire. Ce taquinerie me fit presque rire car j'entendais la voix de ma soeur dans la sienne, bizarrement. mais je ne souris même pas, sans détourner les yeux de mon fameux repas. Peut être qu'il ne payait pas mine, mais il avait le mérite d'attirer l'attention d'une si belle kunoichi. Kumo, me criait son bandeau. Une belle ville paraît-il que je n'avais toutefois jamais visité. Le temps viendra, avec lui-même.

    Elle me tendit de la nourriture, non pas comme on l'a donne à un mendiant par compassion mais, étrangement, comme si cette jeune inconnue se voulait sympathiser.


    « Je m’appelle Rina Atsuro de Kumo, comme tu l’as sans doute remarqué. Je suis ici pour retrouver la trace d’un ami très proche qui a disparu il y a quelques mois de cela… »

    Loin de l'idée de vouloir m'infliger sans condition une étiquette d'impolitesse sur mon front, je ne répondis tout de même pas de suite, tout simplement car de par son intonation je sentis qu'elle n'eut pas fini.

    « Peut-être accepterais-tu de m’aider ? »


    C'est à ces propos que mon regard se posa pour la première fois sur elle, plus précisément dans le sien. Que voulait-elle précisément ? On accoste rarement des personnes solitaires ainsi pour demander de l'aide dans des recherches. Moi même étant victime de ce genre de supplice. Un supplice nourricier tout de même, puisque conduisant bien ma vie. Il faut dire ce qui est : j'étais à Suna pour ce même supplice, un caprice. Je lui souris donc, après avoir passé ma langue furtivement sur ma dentition supérieure. D'une voix totalement assurée, j'entamais ma réponse d'une traite. Aller droit au but, être sincère, c'était la clef de réussite d'une rencontre. Je l'avais appris dès l'une de mes premières rencontre, c'était à Konoha, comme s’appelait-elle ? Ah oui, cette fameuse Yang. Kyoshiro Yang...

    « Eryu Tsukyo, de Konoha. Je ne suis à Suna que depuis peu, pour les mêmes motivations que toi. Mais ma tâche est moins ardu, courir après un mort c'est plus facile dira-t-on ! Je suis désolé de ne pas pouvoir t'aider, Suna est encore une énigme pour moi... révélais-je sans attendre, puis je repris avec hésitation. Mais mon... ami... est originaire d'ici, peut être pourra-t-il vous renseigner ? »

    Puis, comme un blanc se faisait, chose que je ne pouvais pas supporter, je lui posa ma première question. D'un air bête, sourire aux lèvres, pour détendre l'atmosphère. De plus, je rectifiais mes propos précédents en la tutoyant cette fois-ci.

    « Pourquoi se balader à cheval ? C'est si rapide que ça ? »

InvitéInvité
MessageSujet: Re: Le temps n'efface pas la trace des grands hommes. [PV Eryu] Le temps n'efface pas la trace des grands hommes. [PV Eryu] Icon_minitimeDim 27 Nov 2011 - 16:29

Vers une collaboration frauduleuse ?


Le jeune homme ne me répondit pas immédiatement.
Il plongea son regard dans le mien, sans toutefois vraiment me regarder. Mes propos semblaient avoir réveillé de lointains souvenirs et de profondes interrogations.

Toutefois, c’est d’une voix assurée qu’il me répondit :
- Eryu Tsukyo, de Konoha. Je ne suis à Suna que depuis peu, pour les mêmes motivations que toi. Mais ma tâche est moins ardue, courir après un mort c'est plus facile dira-t-on ! Je suis désolé de ne pas pouvoir t'aider, Suna est encore une énigme pour moi... révélais-je sans attendre, puis je repris avec hésitation. Mais mon... ami... est originaire d'ici, peut être pourra-t-il vous renseigner ?
Avant d’ajouter :
- Pourquoi se balader à cheval ? C'est si rapide que ça ?

J’omis volontairement de répondre à sa première question. Alors que je ne pouvais pas encore parler librement à mon interlocuteur sans craindre qu’il ne se mette entre mon objectif et moi pour le bien de son village, révéler l’idée qui germait dans mon esprit à un autre sunajin serait complètement déraisonnable.
Je reviendrai sur ce sujet lorsque j’aurai moins de doutes sur les intentions du jeune-homme.

Afin de l’éluder le plus habilement possible, je rétorquais :
- Rapide ? Guère plus qu’un shinobi allant bon train… Toutefois, lorsque nos jambes s’allongent, se parent de solides sabots et nous font prendre de la hauteur, notre perception du se modifie. Les légendes prétendent que « lorsque le cavalier est sur son cheval, Dieu seul est plus grand que lui ». Je ne crois en aucune force supérieure… Au rythme des pas de ma monture, la terre entière m’appartient, concluais-je d’un ton malicieux.

Suite à cela, je réorientais la discussion sur de légers sujets, taquinant Eryu sur la manière hésitante avec laquelle il avait qualifié son compagnon d’ « ami », commentant la nourriture, et échangeant quelques anecdotes amusantes, alors que nous finissions de manger. Ce type d’échange, bien que peu instructif en sa substance, permettait néanmoins d’en apprendre davantage sur son interlocuteur.
En l’occurrence, le caractère du jeune-homme me plaisait.

En mon for, je me remémorais les grandes lignes du plan qui m’étais apparu quelques minutes auparavant. Il était audacieux et non sans risques, mais en ce qui me concernait, le jeu en valait de loin la chandelle.
La collaboration d’un shinobi de suna me sera alors indispensable.

Il me fallait avant toute chose m’enquérir des motivations de mon nouveau compagnon. C’était à l’heure actuelle le seul moyen dont je disposais pour évaluer grossièrement les probabilités qu’il réponde favorablement à ma future proposition.
Il paraissait fou qu’un sunajin accepte de me suivre dans mon entreprise frauduleuse. Toutefois, le jeune-homme se distinguait des autres habitants par les raisons qui l’avaient poussé à venir au village et par son arrivée récente ; sans doute y serait-il moins attaché que les autres shinobis.

Tout en réfléchissant, je vidais la barquette de framboises afin de conférer une raison simple et non suspecte à mon silence.

C’est la bouche encore pleine que je lui lançais d’un air qui se voulait détaché, mais qui ne parvint en réalité qu’à n’être que peu élégant :
- Quels liens entretenais-tu avec le défunt après qui tu cours ? Quels rapports penses-tu que sa mort pourrait entretenir avec Suna ? Où penses-tu pouvoir obtenir des informations à ce sujet ?

Après avoir marqué un léger temps de pause, je poursuivis sur le ton de la confidence :
- En ce qui me concerne, j'ai déjà ma petite idée sur la question...

Je priais pour que les registres du village puissent détenir des éléments qui lui seraient utiles.

« Notre collaboration ne sera alors pas triste », pensais-je en riant intérieurement.
« Et puis, quand bien même il exprimerait des réticences à y participer, je dispose de plus d’un tour dans mon sac pour l’y convaincre… ».



Dernière édition par Rina Atsuro le Lun 28 Nov 2011 - 18:10, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Le temps n'efface pas la trace des grands hommes. [PV Eryu] Le temps n'efface pas la trace des grands hommes. [PV Eryu] Icon_minitimeLun 28 Nov 2011 - 9:30

~Être seuls à deux est source de conspirations~

    Rina Atsuro était une jeune fille paradoxale dans sa façon d'être. En effet, elle était à la fois très investigatrice me concernant, en restant toutefois discrète vis à vis de sa personne, comme s'il s'agissait d'un véritable interrogatoire unidirectionnel. Cependant sa franchise me plaisait. Elle me semblait être une kunoichi droite et candide, bien que j'ignorais encore sa réelle motivation de sa présence ici. Quoiqu'il en soit, elle devait être intelligente et je devais par conséquent me méfier. Elle avait très bien soupçonné à travers mon hésitation que ce n'était pas tout à fait un ami. Bref. La discussion ne tournait pas au vinaigre, loin de là, au contraire cela me réjouissait de ne pas manger seul. Rina était une jeune fille joyeuse, toujours le sourire aux lèvres, qui avait une certaine allure noble mais qui lui allait bien. Ainsi, elle décocha une nouvelle série d'interrogation à mon sujet, chose qui ne me dérangeait absolument pas. Je pensais avoir dépassé le stade coi concernant mon passé et surtout mon père, et préférais largement en parler. D'une voix taciturne mais non fébrille, je répondis à ce qu'elle m'eut demandé.

    « Mon père est originaire d'ici, ce fut tout simplement un déserteur de Suna, racontais-je calmement avant d'ajouter une chose. Ca fait longtemps que je ne crois pas à son suicide mais... c'est la première fois que je parle de cette théorie à quelqu'un, une inconnue qui plus est... Je ne sais pas si les services de recherches de Suna sont aussi fourbes si c'est ça ta question, mais j'y ai également pensé. »

    Je marquais une légère pause, le temps qu'elle comprenne que j'en avais fini avec mon histoire. Enfin, je repris la parole sans même lâcher un sourire ni un rire. Mon regard était devenu très sérieux.

    « Tu penses que ton ami a été chassé par les Anbu c'est ça ? »




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MessageSujet: Re: Le temps n'efface pas la trace des grands hommes. [PV Eryu] Le temps n'efface pas la trace des grands hommes. [PV Eryu] Icon_minitimeLun 28 Nov 2011 - 18:09

Le pacte est signé !


« Tu penses que ton ami a été chassé par les Anbu c'est ça ? »

Cette question engendra un léger frisson qui parcourut le long de mon dos. Jusque-là, j’avais toujours fait preuve de beaucoup de flegme lorsque je repensais aux moments douloureux de mon passé. Mais le fait d’être à l’heure actuelle seule et loin de toute attache m’exposait plus largement au ressac d’émotions anciennement ressenties.

Je lui répondis d’un air absent en fixant un point dénué de tout intérêt à l’horizon pour masquer du mieux que je pouvais tout ce que son interrogation avait éveillé en moi :
- C’est une certitude. Mon ami était fort, je ne pense pas que de simples shinobis l’auraient pistés et vaincu de la sorte. Ils sont venus le chercher une nuit à une auberge, loin du pays du vent, alors que je dormais… Les membres du personnel de l’établissement nous l’apprirent le lendemain matin.

Ravalant ma salive et reprenant un peu de contenance, je poursuivis en plongeant mon regard dans le sien :
- Enfin, ce n’est pas à toi que j’apprendrais ce que j’ai éprouvé à ce moment-là, ni le besoin que j’ai ressenti par la suite de savoir… Toi aussi, tu dois comprendre au plus profond de toi que ce qui nous enchaine si tristement à un désir de vivre dans notre passé, c’est de ne pas encore avoir réussi à lever nos doutes dessus. Après tout, la certitude est le premier pas vers l’acceptation, et l’acceptation, la première pierre à la construction d’un nouvel avenir, concluais-je avec un clin d’œil espiègle pour conférer un peu de légèreté à mes propos.


Passant du coq à l’âne, je désignais d’un coup de menton les aliments restants sur l’étoffe en lui demandant de m’aider à finir, car je ne remettais pas de nourriture dont les emballages étaient ouverts dans mes sacoches.


Pendant que nous finissions, je repensais à ce qu’Eryu venait de me confier. Il avait joué le jeu, cartes sur table, alors que moi, je me cachais derrière de vagues formules et des interrogatoires à sens unique…
« Il est bien plus courageux que toi, alors que tu es sûrement moins digne de confiance que lui », me souffla une petite voix intérieure. Elle avait raison, après tout…

J’avais un bon pressentiment concernant le jeune-homme. Il était rare que le silence ne soit pesant en présence d’une personne que l’on ne connait que peu, mais en l’occurrence il ne me dérangeait pas.

Je lançais un regard autour de nous. Si les murs avaient des oreilles, rien ne semblait indiquer qu’il en allait de même pour le sable et les rochers. Soit, vivons dangereusement…

D’un ton désinvolte, j’affirmais :
- Je compte aller compulser les registres des compte-tenus de mission tournant autour de la date à laquelle les Anbu sont intervenus. Je pense deviner dans quel bâtiment ils sont conservés. Il me suffira juste de m’y rendre lorsqu’il n’y aura plus que les gardes et que les portes seront verrouillées pour éveiller le moins de soupçons possibles, de me faire passer pour une habitante du village, de bénéficier d’une petite demi-heure de solitude dans la salle, et de m’en aller tranquillement ! Je possède un bon nombre d’atouts au creux de ma main, et j’ai déjà tout planifié, annonçais-je fièrement.
Baissant d’un ton, je poursuivis en lui glissant que, bien qu’ayant d’importantes prédispositions dans le domaine de l’infiltration, c’était mes dons de comédienne qui m’ouvraient le plus de portes, donc celles de la salle des registres ce soir.

Je me félicitais intérieurement de mon plan de génie que je n'avais pas encore dévoilé dans les moindres détails à mon nouveau compagnon, et qui me permettrait de joindre à l'efficacité de mes investigations le rôle que m'avais conférée mon étiquette du jour.
Ma performance sera grandiose...

Alors que je finissais de lui expliquais mon idée, j’entrepris de ranger les emballages vides de notre déjeuner dans les sacoches sanglées derrière ma selle, que je détachais afin de les positionner au niveau du garrot.

Il devait me prendre pour une folle, c’était désormais certain.
Pourtant, il avait écouté mes propos avec un indéniable intérêt et semblait en ce moment même évaluer la faisabilité de mon plan. J’étais agréablement surprise qu’il ne le rejette pas catégoriquement.
J’espérais rencontrer un habitant un peu moins timoré que les autres, mais l’audace que dévoilait sa réflexion silencieuse allait bien au-delà de mes attentes.


Je feignis de m’ennuyer dans l’attente d’un commentaire à mon exposé.
Aussi, je me hissais sur ma monture, fis mine de m’en aller puis m’arrêtai net à sa hauteur en arborant petit air hautain, comme le voulait mon étiquette :
- Oh, je viens d’oublier quelque chose… Pour mener à bien mon investigation, j’aurais besoin de l’aide d’un habitant du village… Oh, rien qui ne pourrait compromettre sa situation auprès de sa nation… Mais contre ce petit service, je serais largement disposée à fouiner un peu du côté de son père disparu…

Ne lui laissant pas le temps de me répondre, je lui tendis le bras droit le long duquel il glissa le sien, un peu hésitant. Je m'en saisis vigoureusement au niveau du coude tout en donnant un léger coup d’éperon, ce qui le hissa derrière moi sous l’impulsion du fulgurant départ. Qui ne dis mot consent, pas vrai ?


« Tu me demandais pourquoi je voyageais à cheval ? Eh bien, je vais te montrer ! »


Nous nous élançâmes dans un phénoménal nuage de poussière, droit vers les portes de la ville.
InvitéInvité
MessageSujet: Re: Le temps n'efface pas la trace des grands hommes. [PV Eryu] Le temps n'efface pas la trace des grands hommes. [PV Eryu] Icon_minitimeJeu 1 Déc 2011 - 8:48

~Cours, vite, plus vite que la mort pour qu'elle ne t’attrape pas~

    Elle était bavarde, mais savait toutefois maîtriser ses mots. Elle ne laissait jamais rien s'échapper de superflu, de grossier, de dérangeant ou quoi que ce soit. A croire qu'elle choisissait ses mots au fur et à mesure qu'elle les débitait. Bien sûr vous me direz que ce n'est pas exceptionnel et que tout le monde choisit ses mots avant de parler Si vous pensez ça, c'est que vous n'avez pas perçu la subtilité concernant Rina. Elle voulait, tout en étant bine déterminée, s'infiltrer dans les bâtiments de l'ANBU pour consulter les registres de missions. C'était tout bonnement du suicide, mais étrangement ma curiosité me poussait à vouloir aller plus loin. Que ne fait-on pas pour assouvir notre curiosité ? Elle remontait sur son cheval, fièrement comme tout à l'heure. Puis s'arrêta devant moi en me faisant clairement comprendre que j'étais inclus dans son dessein, chose qui en me surprit pas tellement. Tout était calculé, alors ça m'arrangeait bien au contraire. Elle tendit sa main vers la mienne avant de saisir le bas de mon coude. Puis, tandis que son départ était imminent, elle en profita pour me tirer. Ainsi, d'un coup d'un seul je me retrouvais derrière le dos de Rina Atsuro, sur son destrier. Je n'étais jamais monté sur un équidé, cela était si étrange. Puis, d'un coup d'un seul, elle débuta sa folle course à une allure des plus impressionnantes. Tandis que nous nous approchions des grandes portes de Suna, j'haussais la voix pour qu'elle m'entende.

    « Tu penses rentrer par les portes ainsi ? Tu pourras certainement, mais tu seras suivi par l'oeil de Suna pendant un long moment. Mais si tu passes par le ciel, chose que je doute que tu puisses faire, ce sera bien pire car les remparts ont été renforcés depuis l'attaque ! »

    Elle ne répondit pas, continuant de bonne allure sa course vers les portes. Comment faire ? Avait-elle déjà un plan ? Je n'en douterais pas le moins du monde, bien sûr. Il fallait que j'aille l'aider à rentrer, chose qui n'allait pas s'avérer des plus faciles. Tandis que nous avions déclenché, derrière nous sur notre route une nuée de fumée conséquente, Suna ne pouvait que nous avoir repéré. C'était une bonne chose. Quitte à se faire repérer, ce qui serait sans aucun doute arrivé, autant ne pas éveiller de soupçon tout de suite. Ainsi, nous n'avions pas l'air de vouloir nous dissimuler. Tandis que nous étions bientôt arrivés aux portes, je repris la parole sur le même ton que tout à l'heure.

    « Je t'aiderais, mais il va falloir que l'on se fasse confiance. »

    Bien entendu il était fou, et un peu précoce de parler de confiance maintenant, aussi tôt. Mais je disais ce qu'elle aurait voulu entendre. Je n'avais que faire actuellement des risques encourus, ce n'est pas moi qui risquais le plus gros. Ainsi, j'étais couvert et rassuré. Egoïste ? Non pas le moins du monde, sinon je n'aurais pas proposé mon aide. J'étais Réaliste, un terme qui me convenait bien mieux. Quelle chance d’être tombé sur cette kunoichi, sans quoi l'idée d'aller fouiller dans les fameux registres n'auraient jamais aboutit à rien.


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Le temps n'efface pas la trace des grands hommes. [PV Eryu]

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