¤ Jusqu'au bout de l'Éternité ! N'est pas mort ce qui à jamais dort ! ¤
********** ********** ********** Il est des instants rares qui semblent comme suspendus dans le temps. Un moment où l’infime apparaît comme grandeur, où quelques paroles résonnent comme évangiles. Les secondes s’étiolent, les coeurs battent à l’unisson. On regarde l’Histoire se dérouler, et se graver au plus profond de notre être.
La récente victoire de Kiri sur Konoha faisait partie de ces événements Ô combien marquant pour tout un chacun. Un succès dont l’impact allait déferler tel un véritable Tsunami sur le monde, ébranlant complètement l’équilibre des puissances mondiales. Allait-ce être en bien ou un mal ? Nul ne pouvait d’or et déjà le prédire avec certitude. Mais la mort du Hokage ne laisserait clairement pas les shinobis de Konoha indifférents. Qu’ils s’en réjouissent ou la déplore, cette perte risquait de rendre le Village de la Feuille des plus chaotique. La Mizukage, Akari Hasegawa, eut vite compris le danger de ce désarrois et a vite opté pour une solution de circonstance. De nombreux dissidents opposés au Hokage s’étaient manifesté pendant la guerre, prédisposant ainsi Kiri à une victoire facile. L’un d’eux, habile et futé, parvint à attirer l’oeil de la chef incontestée de Kiri, et fut ainsi désigné par cette dernière comme le nouveau leader de Konoha. Bien entendu, il ne constituerait qu’une façade qui apporterait une accalmie à la tension bouillonnante qui habitait le coeur des Konohajins. Hors du décor, ce serait Hasegawa Akari et personne d’autre qui dirigerait le village ninja implanté au Pays du Feu.
C’est d’ailleurs pour faire état de se fait que la Mizukage prononça un discours adressé à ses soldats, une fois la capitulation de Konoha rendue officielle. En bonne patriote qu’elle était, Nori y assista. Mais non pas depuis la terre ferme bondée de monde, elle préféra élire domicile dans un arbre aménagé dans une rue contigue. La voix d’Akari était portante et le calme religieux qui régnait chez ses effectifs disciplinés rendit l’écoute facile. Si l’on fait abstraction des ovations qui éclatèrent quand elle daigna s’inclina devant ses troupes. C’était un acte certes respectueux, mais Nori se demandait si sa supérieure prépondérante n’en faisait pas un peu trop. Quoi qu’il en soit, la déclaration se termina dans une déferlante d’applaudissement qui incita notre chuunin à prendre le large. La guerre avait été éreintante, mais Konoha étant à présent sous la juridiction de Kiri, Nori pouvait embrasser la ville entière et ses nombreux divertissement !
Toutefois, ce ne fut pas vers un établissement de détente vers lequel elle chercha à se diriger au préalable. Elle fusa au travers des rues, se repérant via quelques oeillades portés sur les panneaux d’indication disposés ici et là aux différentes intersections. Deux minutes plus tard, elle débouchait devant le portique d’une modeste chapelle. La brunette poussa avec peine les lourdes portes en pierre de l’entrée pour enfin réussir à pénétrer à l’intérieur du lieu saint. Visiblement, les lieux n’avaient pas été visité depuis belle lurette. Il régnait une atmosphère poussiéreuse, et des courants d’air glacial semblait vous perforer de part en part au coeur de ce sanctuaire. Nori se fit violence pour continuer d’avancer vers un petit autel où elle alluma deux cierges, révélant plus précisément les revêtements muraux qui l’entouraient. Ces décorations semblaient dater d’un âge reculé, son regard s’attarda longuement sur une plaque de marbre sur laquelle se distinguait une gravure de dragon. Intrigué, Nori s’en approcha et y apposa sa main avec respect. Elle se demandait ce que pouvait faire un tel bas-relief dans un lieu de culte dévoué à Amaterasu. C’est alors qu’elle entendit un couinement derrière elle, tout discret, plein d’innocence. Dans un mouvement presque dramatique, elle fit volte-face et darda son regard vers le sol. Un rat aux moustaches frétillantes la fixait, l’air béat. Nori n’était pas vraiment du genre à avoir peur des petites bêtes. Mais dans ce contexte particulier où obscurité et mysticisme se côtoient, elle ne peut s’empêcher de sursauter machinalement en poussant un cri d’effroi. Si bien qu’elle en perdit l’équilibre et tomba lourdement à la renverse sur le bas-relief qui se brisa sous la violence du heurt dans un fracas tonitruant. Il fallut une bonne dizaine de secondes à Nori pour récupérer ses esprit, fort heureusement, elle n’avait écopé que d’une bosse en chutant contre la structure rocailleuse. - Pas de panique, ce n’est qu’une blessure superficielle. Le sang de Nori se glaça. Cette voix éthérée qui s’était faite entendre n’était pas la sienne. Dans ce même mouvement fataliste que celui qui lui avait fait découvrir le vilain rongueur. Elle se tourna lentement jusqu’à avoir vu dans son dos, une petite créature humanoïde s’apparentant à une petite fille. Elle était pourvue d’une tunique chinoise rouge et d’un pantalon bouffant blanc, et flottait dans les airs dans un mépris total de la gravité. Vraisemblablement féminine, cette chose se distinguait de l’espèce humaine par ses pupilles ocres, brillant de fierté. Ainsi que des cheveux verts hirsutes au coeur desquels se distinguaient de petites cornes naissantes. Ces dernières n'étaient pas ses seuls attributs étranges, car l'inconcevable fillette arborait également une queue reptilienne, ainsi que de petites ailes dans dos qui n'étaient probablement pas capable de la faire voler.
Nori ne savait pas trop si elle déplorait une démence nouvelle chez elle, ou hurler au démon. Le petit être fronça alors les sourcils, il semblait en mesure d’interpréter les émotions de son interlocutrice. - Ne me regarde pas comme ça ! Je ne suis pas un monstre. Je suis un esprit, je me nomme Yakurumu ! Je fus jadis une servante de la Grande Déesse, à une époque où vous autres humains n’aviez pas encore fouler la terre de vos pieds ! Nori demeurait incrédule face à cette créature désincarnée qui semblait trouver sa confusion amusante. Comme pour l’accentuer, elle compléta son identité par un détail que nul n’aurait pu deviner de part son apparence chétive.- Je suis... ou plutôt j’étais l’un des Seigneurs Dragons qui oeuvrait au nom des Dieux ! Loin d’être effrayée à cette dernière déclaration, le visage de Nori se déforma au contraire et ne tarda pas à laisser transparaître une expression rieuse qui ne put se contenir bien longtemps. Elle éclata de rire tandis que l’esprit maugréait quelques paroles peu aimables sur les races mortelles. Suite à une demie minute où elle s’esclaffa joyeusement, Nori parvint enfin à recouvrir une respiration suffisamment régulière pour parler. - Ah-ah... toi ? Un dragon ?! Pff-fff-fff ! Mais tu es minuscule ! On dirait une gamine de cinq ans. Yakurumu croisa les bras en soupirant, elle n’était pas sûre d’apprécier l'insolence de l'humaine qui l’avait libéré. - Mon essence a été enfermée pendant des siècles dans la plaque que tu as brisé. Bon nombre de mes pouvoirs se sont érodés depuis les temps anciens. Par ailleurs... ce réveil brutal m’a beaucoup affaibli. J’ai besoin de reposer un peu dans un corps physique inanimé. Hum... ce truc dans ton dos devrait faire l’affaire. Avant même qu’elle eut le temps d’émettre la moindre protestation. Nori vit l’ancien esprit se fondre en un faisceau de lumière rouge qui la contourna pour pénétrer sa pelle à crêpe qui rutila quelques secondes d'une puissante lumière qui ne tarda pas à s'évanouir dans les ténèbres de la chapelle. * Tu n’as pas brisé ma stèle par hasard. C’était écrit. Je crois que nous avons des choses à accomplir... ensemble !* Nori se gratta la joue en regardant dans le vague, l’air incrédule. Elle n’avait jamais entendu parlé de pelle à crêpe servant d’hôte à un esprit. Toutefois, la perspective d’avoir de la compagnie en permanence ne lui était pas désagréable. Elle se tourna de nouveau vers l’autel d’Amaterasu, et se mit à genoux pour allouer son nom. Et s’expier pour la douleur qu’elle avait eu à infliger à autrui au cours de la guerre. Que son statut l’oblige à blesser, voire à tuer était une chose. Qu’elle le fasse sans exprimer son repentir en était une autre. - Spoiler:
 Yakurumu : Esprit Dragon Ancestral, forme de rétention. (Acquis Passif)Cette servante d'Amaterasu fut libérée par inadvertance suite à une maladresse de Nori dans une chapelle perdue de Konoha. Elle a élu domicile dans sa fidèle pelle à crêpe et lui octroie la capacité d'utiliser les affinités à l'origine du Denpun (l'art de manipuler la pâte) : À son stade actuel d'évolution. Elle ne peut lui permettre d'utiliser que le Katon.
Notes : J'ai vu beaucoup de personnes se permettre d'utiliser leurs "affinités racines" en plus de leur affinité héréditaire sans supplément. Pour ma part, il m'a paru important que cette capacité ne soit pas issue de Nori directement.
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Sujet: Jusqu'au bout de l'Éternité ! N'est pas mort ce qui à jamais dort ! 
Mer 24 Aoû 2011 - 15:12
