Obake, le genin du village caché du Sable, était rentré de mission, depuis déjà une bonne semaine. Le village qu'il connaissait à présent bien n'avait guère changé, il était toujours entièrement recouvert de sable et de poussière, et n'échappait toujours pas aux lourds et chauds rayons du soleil. Le vieux studio, qu'il avait pu se procurer grâce à la prime de la mission périlleuse qu'il avait effectué, n'était pas un palace, ni la demeure d'un shinobi légendaire, mais elle plaisait au genin car l'appartement était situé au-dessus d'un marchand en tout genre qui lui faisait de belles promotions sur les paquets de cigarettes, ce qui devait être en grande partie la raison de son choix pour cette location.

La demeure n'était pas très grande, une seule pièce, à l'image du village; poussiéreuse et irrespirable, regroupait tout les besoins d'une habitation. Sur le vieux matelas, qui accessoirement lui servait de lit, était posé une vieille lettre au papier jaunît par le temps que son tuteur lui avait confié, cette lettre était celle de son vrai père qui l'avait abandonné au plus jeune âge à une famille un peu plus aisé. Obake n'avait pas trouvé le temps depuis son arrivée à Suna de la lire, peut-être était-ce un manque d'envie ou même la peur, mais il était plongé d'un trop fort ennui depuis quelques jours, qu'il oublia cette part des choses et ouvrît le vieux papier. Toujours une cigarette à la bouche, il en aspirait la fumée à plein poumons et commença à lire la première page gravée à l'encre noire, des nombreuses feuilles que contenait l'enveloppe.

"Il est parfois dans la vie de ces rencontres bizarres qui décident de vous comme une main détermine les mouvements d'un pantin. Quoi que tu fasses, quoi qu'on te dise, tu resteras un Kokuen, choisis pour servir l'ombre et la lumière à l'aide de tes serviteurs. Choisis ton camp.

Ikari Kokuen"

Obake tourna cette page qui c'était fini à la signature de l'auteur, mais la dizaine de page qui restait n'était que des plans dessinés au crayon de bois. Le genin se demandait pourquoi son père n'avait donné que ça, à quoi ces plans servaient-ils? Chaque page formait un plan unique et différent des autres, et était doté en haut de page d'un sentiment écrit à la plume.

"Colère, regret, amour, haine, bonheur, ..."

*Qu'est-ce que cela signifie?!*

Les croquis représentaient des formes humaines, tels une tête, des bras, un tronc, ... Mais ceux-ci étaient munis d'orifices dont pouvaient sortir des projectiles. Le genin venait de comprendre que les plans, étaient ceux de marionnettes, de pantins tous différents les uns des autres, et les inscriptions à l'encre étaient leur nom. Obake venait d'apprendre qu'il appartenait à une famille de marionnettiste, comme le juunin qu'il avait combattu en mission. Un sourire se fit sur le visage d'Obake. Il prît alors le premier plan du tas de feuilles, et le retourna, au dos était inscrite la liste nécessaire à la fabrication du pantin.

Il fallut trois jours pour réunir l'intégralité des pièces utiles à la conception du pantin, tant les pièces recherchées étaient nombreuses ou pas faciles à trouver et il lui fallut le même temps pour construire la marionnette. Une fois la dernière pièce posé le genin contempla son travail, c'était un chef d'oeuvre le pantin en était si ressemblant à un humain qu'on pourrait s'y confondre, Obake l'habilla d'une tunique en grande partie d'un bleu si intense et foncé tels les abîmes de profonds océans, la pantin était en majorité fait de bois. Sur son crâne étaient hérissés des cheveux épais et ébouriffés formant une crête d'un orange semblable à celui du bord des manches de sa tunique. Obake s'empressa de l'emmener avec lui au terrain d'entraînement, alors qu'il se faisait nuit, le genin suivit les instructions de la dernière feuille de l'enveloppe, celle-ci expliquait comment contrôler sa marionnette. Il fallait concentrer le chakra sur le bout des doigts afin de former de longs fils de chakra, une chose facile à dire mais difficile à faire pour la première fois. Après plusieurs échecs, comme la lésion d'un fil ou des fils trop épais, il réussit à en former des normaux, de longs fils ni trop fins ni trop épais se dégageaient de ses doigts. Une fois cela réussit il lui fallut les fixer à son "arme", il s'entraîna d'abord à ne faire bouger qu'un membre à la fois, puis deux en même temps, jusqu'à ce que, au petit matin, après de nombreuses heures de tentatives non fructueuses, le shinobi parvint à contrôler le pantin dans son intégralité. Il brûla alors le plan qui lui avait permis d'élaborer l'homme de bois, sûrement ne voulait-il que quelqu'un ne le copie. Puis il prononça, tout en recrachant de la fumée de cigarette de ses narines.

"Je te contrôle enfin, Gekido!"

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