Shinsuke Takasugi
Rencontre entre artiste du Kenjutsu


Banjiya Blues



Ô temple de la beauté sanglante, accorde nous l’âme de ton sabre, le cœur de tes victimes et dans ta plus grande bonté, une dance digne de nos ancêtres ; Ce furent là les paroles d’un des premiers sabreurs du village caché de la brume, qui instaura dans les pratiques ninjas le domaine du Kenjutsu, plus précisément la maitrise du sabre. Elle devint même une branche très importante, pourtant peu prisée par les shinobis à la base, jusqu’à s’ancrer dans l’histoire, avec notamment les sept épéistes légendaires. Et comme toute discipline, celle-ci aussi se vit dotée d’un sanctuaire, où les adeptes pouvaient s’y recueillir et s’initier ou se spécialiser dans cet art. Imposante, à la limite d’un monument religieux voué à une divinité particulière, la grande bâtisse siégeait en hauteur, au sommet d’un relèvement de terrain derrière la ville, bien pensée pour la tranquillité. Par convention, chacun lui attribuait la nomination de Dojo, cependant elle représentait bien plus que cela. Sans la connaitre vraiment, on pourrait même penser à une demeure de la noblesse, avant d’y poser la marque des Samouraïs. Recherchée et très ordonnée, l’architecture des lieux avait été minutieusement pensé, tout d’abord par un chemin particulier lié à l’accès principal, aux formes circulaires se réduisant au fur et à mesure de l’avancé. Ce passage obligatoire favorisait la détente, le vide de l’esprit nécessaire, avec le silence paisible régnant dans le paysage, parsemé de plusieurs statue diverses. Cette étape s’avérait nécessaire, même inconsciemment, pour les activités à venir. Venait ensuite les grilles de l’allée principale, sculptées aux extrémités en des symboles traditionnelles, essentiel à cette ambiance ancestrale. L’intérieur quant à elle semblait majestueuse, presque vivante avec ses statues de grandes tailles, à l’image des précédents maitres, ayant fondé les piliers de cette institution. Personne ne pouvait se permettre de passer devant ces constructions, sans éprouver du respect et de la fascination, surtout en levant les yeux vers les escaliers, surmontés de la grande salle d’entrainement. Chaque jour, de nombreux ninjas se rendaient ici, afin de s’améliorer et se retrouver entre amis, dans une ambiance familière.

Aujourd’hui aussi, il devait y avoir des habitués, profitant de leurs temps libre, malgré le calme devant les portes. Celle-ci dura un temps, mais peu à peu, des bruits de pas se firent entendre, venant du chemin couvert par la brume légère. Elles furent rapidement suivit d’une silhouette, assez grande, dévoilant des Getas claquant contre le sol à un rythme régulier. Il s’agissait bien de Takasugi, reconnaissable à sa tenue sortant de l’ordinaire des soldats du village. Son Kimono habituel lui dessinait le corps, couvert de son haori d’un bleu sombre, parfaitement adapté au climat actuelle. Une paire de sabre jaillissait de son Obi, sur le côté, à la forme courante, et une autre siégeait à l’arrière, dont les lames se croisaient l’une à l’autre, montrant seulement leurs poignées, prêtes à être dégainées. Oui, lui aussi était un adepte de cet art, venant à nombreuses reprises en ces lieux pour échanger des coups avec ses collègues. L’air calme, plongé dans sa stature habituelle, le vétéran se présenta aux hommes postés devant les grilles, en s’autorisant l’accès d’un signe de la main. Depuis le temps et avec son expérience, on ne lui proposait plus les formalités maintenant … Il entra ainsi, saluant les grandes statues en guise d’hommage, puis monta un à un les marches de l’escalier, avant de se retrouver devant la grande étendu de marbre. Une construction purement humaine, destinée à pratiquer à l’air libre lors de beau temps. Pour cette fois, ce serait peu confortable. Ainsi, ses pieds se remirent en marche, le menant directement devant les portes coulissantes. Le ninja porta sa main sur la poigné solide et le tissu opaque, puis d’une pression suffisante, l’écarta lentement. Son regard se posa alors sur les nombreux disciples sabre en mains, qui n’eurent aucun mal à le reconnaitre, et le saluèrent respectueusement. Il n’eut alors qu’à faire un simple signe de la tête afin de les remercier et leurs rendre la chose. La plus part de ses jeunes ne lui étaient pas étranger, ayant pour certains, étudié sous sa tutelle. Mais son affaire ne résidait pas là aujourd’hui. Shinsuke pensait retrouver quelqu’un d’autre. Sa tête tourna alors, scrutant les différentes personnes, jusqu’à tomber sur un jeune homme faisant signe plus loin, assit sur une table basse. Le voilà. Hijikata Toshizo, un jeune shinobi au talent reconnu, qui s’orientait sur le même chemin. Mais surtout, un compagnon d’arme, venu à le côtoyer plusieurs fois au cours de cette année. En s’approchant, le Samouraï scruta sa table, repérant immédiatement une de leurs habitudes, le Saké, cette boisson plaisante dont on ne devait pas abuser. Avant même de venir s’asseoir, Takasugi adressa un regard curieux, accompagné d’une phrase esquivant les formalités classiques.

« Tu t’es déjà livré au Saké ? »

Il s’installa alors en prenant bien son temps, puis ferma les yeux un instant, afin de souffler légèrement, en évacuant la fatigue de ses derniers temps. Sa voix grave vint alors briser le petit blanc, reprenant son intervention d’où il l’avait laissé.

« Je vois que tu es en avance cette fois ci. L’entrainement est déjà terminé ? Ou bien … n’était-ce qu’un échauffement ? »


@ Code réalisé par Shin'yuu Yamiyo. Reproduction Interdite. (Mes remerciements à Shin'yuu pour ce codage)

Shinsuke Takasugi
Rencontre entre artiste du Kenjutsu


Banjiya Blues



Cette jeunesse, pleine de fougue et d’ambition, ne recherche souvent que la puissance et l’évolution ; Mais vient un moment où la force se doit d’être complétée par l’expérience et la sagesse, accessible seulement par un élément hors de notre contrôle, le temps. La vie débute réellement ici. Obtenir les capacités nécessaires, une simple étape d’introduction. Et maintenant, qu’allait bien pouvoir nous montrer cette jeunesse ? Comme espéré, en prenant place sur l’un des coussinets placés autour de la table basse, le vétéran fut accueilli respectueusement, avec même devant lui une coupole contenant ce fameux liquide, le Saké. Malgré son jeune âge, Hijikata prenait ses aises dans la discussion, s’essayant même à le tutoyer comme un vrai collègue, cependant cette attitude était parfaitement normale et voulu. En effet, cela venait même du Senseï, qui après le grade de Genin, traitait ses anciens élèves ou connaissances comme de vrais partenaires n’ayant plus à se conformer à des obligations précises. Généralement, la plus part des Chunin continuait de le voir comme un professeur, chose compréhensible, mais dans le cas présent, le jeune ninja dépassait bien la vingtaine de deux ans. Aujourd’hui, son image devait changer, comme ce fut le cas pour son ainé plusieurs années auparavant. D’ailleurs, celui-ci n’avait pas perdu de temps, son entrainement commença depuis une heure déjà, preuve que son sérieux demeurait toujours. De plus, il semblait bien conscient du but de sa venue ici, ce lieu servait de salle pour les exercices certes, mais le principal intérêt résidait tout de même dans les affrontements amicaux, pouvant être engagé avec n’importe qui hors des conditions de ninjas. Simplement un art et rien d’autre. Après la proposition de son interlocuteur, le Samouraï ne lança aucune réplique ni réponse, les deux shinobis se comprirent d’un simple regard, signalant cette phase de silence lors de la dégustation de la boisson.

Pour le moment, Shinsuke évacuait les dernières idées superflues de ses pensées, vidant complètement son esprit avant la suite. S’engagea alors une contemplation muette, sur le paysage en face, aiguayée d’une ambiance sonore assez singulière. Des cris de rages positives, de déchirement du corps suite à un effort intense, l’entrechoquement du métal contre le métal, les bruits de pas sur la texture du sol, tous ses sons se mélangeaient, se superposaient afin de donner naissance à une mélodie sauvage, éveillant peu à peu en chacun une once d’instinct. L’envi de croiser le fer, valser dans l’air tel une plume, sentir la fatigue, remplaçaient peu à peu toute notion de logique ou de cohérence. L’image devenait de plus en plus claire et fantaisiste, mais si attrayante. Surement les premiers effets relaxant de l’alcool, en trop petite quantité pour pouvoir saouler quelqu’un. Il n’y avait pas à converser, juste regarder et ressentir. Malgré tout, cette phase aussi devait s’arrêter, pour laisser place au plus important de cette rencontre. Ainsi, Toshizo se lança et brisa ce mutisme dans le but d’amorcer la raison de leurs venues ici, cette petite rivalité de fond qu’il s’exerçait pour son bien. Oui, en réalité cette notion n’existait plus vraiment dans le cœur et caractère du vétéran, ces petits jeux d’enfants appartenaient au passé. Sa rivalité à lui s’était déjà éteinte, dans l’un des évènements les plus importants de son histoire. Mais le moment semblait mal choisit pour ressasser ce genre de souvenir. Le Junin enchaina alors, terminant son verre à grande vitesse, puis disparu sous un effet typique du Shunsin no Jutsu, et se retrouva alors dans son dos, sur le terrain d’entrainement. Suite à cela, Shinsuke pivota légèrement la tête sur le côté, histoire d’avoir en vue le jeune homme avec son expression faussement étonné.

« Hmmm ? Tu ne tiens pas en place ? »

Plutôt amusé, il s’appuya de ses deux bras sur la table en bois, pour se redresser calmement, comme à son habitude. Ce n’était pas de la nonchalance non, juste une sérénité marquant cette assurance familière en sa personne. Une fois debout, le Samouraï se retourna et fit face à son adversaire improvisé, tout en avançant lentement, la main posé sur la poignée de sa lame. Ses paupières se fermèrent alors, marquant une durée plus importante que les clignements habituelles, suivit d’une inspiration volontairement marqué.

« Beaucoup de spectacle, jeune homme. Mais sache qu’un sabre n’attend pas son heure. La seule chose qui l’intéressera, sera de s’appliquer à son rôle. »

Cette phrase accompagna sa marche, le menant jusque sur le tatami, prête à être illustré d’un exemple. Peut-être que le sens de ces paroles paraitrait comme une leçon, cependant elle restait élémentaire. La philosophie du vétéran se baisait beaucoup sur une optique réaliste, surtout concernant le combat. La recherche d’un style pouvait être dangereuse pour un jeune sabreur, bien qu’attrayant, on ne devait pas se perdre dans ce genre de choses. La vérité elle, n’attendrait pas. Et il comptait bien le montrer là, simplement comme un rappel. Toujours en marchant, une fois assez proche de son adversaire, Takasugi posa alors son pouce sous la garde de son Katana, puis la décocha sous un cliquetis, avant d’enchainer sans attendre. Ni une ni deux, sans salutation traditionnel ou autre, son sabre jaillit de son fourreau pour s’abattre sur le jeune homme, tenu à deux mains pour une force importante, de haut en bas. Les différentes étapes de l’attaque s’enchainèrent très rapidement, formant presque un seul mouvement, fluide et puissant. Cela força Hijikata à parer par reflexe, comme le ferai un pratiquant du Kenjutsu. Son Katana venait donc de se poser à l’horizontale, sur le haut de sa tête, soutenue à l’autre extrémité non tranchant part son autre main, afin d’équilibrer les forces. S’engagea ensuite un petit duel de force, pourtant peu forcé, juste pour apprécier mutuellement.

« Tu vois, tout peut arriver. Mais ce n’est pas mal. »

Souriant légèrement, Shinsuke enleva peu à peu la pression de ses deux bras pour reprendre son sabre à une main et enchainer de suite après par une attaque sur le côté droit, de l’extérieur, s’attendant à une parade. Ce petit duel faisait plus office d’amusement qu’autre chose, chaque attaque consistait à trouver une réponse, en débutant à un rythme calme.


@ Code réalisé par Shin'yuu Yamiyo. Reproduction Interdite. (Mes remerciements à Shin'yuu pour ce codage)

Shinsuke Takasugi
Rencontre entre artiste du Kenjutsu


Banjiya Blues



Surélevé par rapport au village caché de la brume, la somptueuse bâtisse dédiée à la pratique du Kenjutsu abritait en ce moment même, un combat des plus captivants entre deux soldats appartenant à l’élite. Sous ce toit au sommet pointu, chacun des partisans de ce domaine se rassemblaient peu à peu, étonnés et curieux, en un cercle naturellement dessiné pour se délecter de leur vision. Le duel avait déjà démarré subitement par une offensive assez violente qui eut pour effet d’interloquer les jeunes ninjas les plus proches, hésitant encore entre une vraie altercation où une querelle venant d’un désaccord. Heureusement, il ne s’agissait que de la première option, facilement visibles aux expressions des visages, plutôt complices et habitués. L’ambiance de la salle venait de changer du tout au tout, passant d’un bouhaha constant et incompréhensible, à un silence admiratif, parcouru ici et là de quelques chuchotements prévisibles. Les nouveaux inscrits dans le dojo se questionnaient sur l’identité de leurs ainés, tout en s’abreuvant de cette méthode d’entrainement assez particulier, mais bénéfique pour les spectateurs comme les combattants. Voir de nouveaux mouvements, des combinaisons différentes et innovantes, même inconsciemment, ces détails s’incrustaient dans leurs esprit, donnant peu à peu naissance à l’inspiration nécessaire dans ce domaine. Effectivement, malgré les enseignements de bases, la maitrise du Katana demandait au bout d’un certain temps de se façonner un style propre, une image reflétant l’âme du Samouraï derrière le Katana. Ce fut bien sur cette idée là que le vétéran s’accorda à participer à cet évènement improvisé en suivant sa voie de Senseï, malgré un gout peu prononcé à ce genre d’exposition.

Ici, son adversaire semblait très bien se débrouiller, comme remarqué depuis déjà plusieurs mois, avec des gestes plutôt ingénieux en soi. Pendre des appuis en profitant de ses épaules, équilibrer les échanges de forces, et même se lancer dans quelques acrobaties pour éloigner son adversaire ; La question ne tenait plus vraiment des idées ou de l’exercice pur du sabre, mais d’autres notions subtiles, d’importances égales. Après tout, lui aussi était passé par cette étape, dont seul un travail mental permettait de l’acquérir. La tentative de se placer sur la lame planté au sol fut contré par l’homme d’expérience qui en visa le point faible, comprenant cependant le but de cette action, et mena ainsi son opposant à se rattraper au sol. Cela ne devint pas un frein bien évidement, le Junin de Kiri savait déjà faire face à la déstabilisation, elle ne devait en aucun cas l’arrêter dans un duel, ni moralement ni physiquement. De ce fait, les coups continuèrent de fuser, à une cadence régulière partagée entre blocages et offensives, ne trouvant encore d’avantages certains pour l’un ou l’autre. Shinsuke alternait successivement chaque côté dans ses déplacements, l’air plus naturel concernant la fluidité de ses gestes rodé au fil des années. Depuis le départ, son regard ne changea pas d’un pouce, assez neutre voir nonchalante pour l’instant, dans la première phase de ces échanges. Vint ensuite une dernière croisé de faire en face à face, puis ils se posèrent quelques peu afin de marquer un tournant. Hijikata se lança alors sur un compliment acquiescé directement d’un regard plus sérieux, prêt à prendre la suite.



« Tu n’en démérite pas non plus. Les capacités et le potentiel sont là. Mais il y a encore des choses à travailler, cela vaut pour vous tous ici. »

Le Samouraï coupa son idée de fin de phrase, faisant rapidement le tour de la salle de ses yeux, histoire de capter toutes les attentions. La notion qu’il allait évoquer là devait être travaillée personnellement, en dehors des pratiques physiques, même dans la vie courante. Une caractéristique propre à l’homme et à l’animal, aussi reniée soit-elle, présente au plus profond de nous-même, prête à être attisé une fois sur le champ de bataille. Cruel, sauvage, pourtant si réel. Takasugi affuta alors son regard, amenant le plat de sa lame devant sa tête, afin d’entamer son discours.

« Peu importe le niveau de maitrise, une fois au combat, une seule chose primera. L’instinct ! Tes mouvements sont peut être conformes, mais elles ne doivent pas être pensées mais ressentit. Chercher à vaincre quelqu’un au sabre en utilisant la logique n’a pas de sens. Ne te demande pas quoi faire. Ton corps le sait déjà. Imprègne-toi simplement du combat, des sabres, du décor ! »

Au moment où le dernier mot sortit de ses lèvres, le vétéran s’élança sur son interlocuteur avec la pointe de son Katana en avant, lui portant ainsi une attaque d’estoc. Celle-ci fut esquivée encore une fois en utilisant les réflexes, d’un déplacement sur la droite. Sa réaction était prévue, il allait servir d’illustration à lui et à toutes les personnes autour. L’enchainement ne s’arrêta pas là et continua de plus belle, avec le shinobi d’âge qui tourna le tranchant de son sabre sur le côté afin de porter un coup violent sur la position de son partenaire d’entrainement. S’en suivit un grincement métallique, puis quelques lueurs se dissipant sur le sol par les forces opposées dans les deux armes. Sans s’en rendre compte, Hijikata venait d’enchainer deux parades dans un timing très serré, et cela grâce à une unique capacité, au-delà de la maitrise des mouvements. Profitant de leur position fixe, Shinsuke reprit son idée d’où elle s’était arrêtée.

« Vois-tu ? Cette sensation de savoir avant même de comprendre. Elle ne s’applique pas seulement aux parades, mais à tous les mouvements possibles. Vous devez vous conditionner à cette façon de manier le sabre. »

Il relâcha alors la pression, se dégageant par la même occasion de quelques pas. Ses explications visaient tout le monde, pas seulement Toshizo. Il ne s’agissait pas non plus d’un blâme. Ce genre de mémoire du combat ne venait qu’en se confrontant à une multitude de situations diverses, forgeant ensuite dans l’esprit des ripostes et attaques prédéfinies. Après une poignée de seconde à remercier son collègue d’un signe de la tête pour s’être prêté au jeu, il l’invita à reprendre de plus belle. Là, le Samouraï porta des attaques précises et suivit particulièrement du regard le jeune homme, afin de l’analyser et prodiguer ces conseils, à prendre précieusement. Il les exposa en plein combat, sans arrêter cette petite valse.

« Ne te concentre pas sur ton plan d’action. Essaye juste de ressentir cette envie, remonte en toi l’inconscient, tu verras. Cela agira sur la fluidité de tes enchaînements. »


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Shinsuke Takasugi
Rencontre entre artiste du Kenjutsu


Banjiya Blues



Des conseils ciblés et très utiles, caractéristiques d’un Senseï de longue date, n’étant ici qu’à prendre ou à laisser. Seul les jeunes shinobis à l’ego surdimensionné refusaient de les suivre, simplement à cause d’un talent inné, accordé dans le hasard de la nature. Mais cette même nature imposait toujours ses lois à l’extérieur, notamment celle du plus fort, rendant le tueur bien plus dangereux que le surdoués, quelle que soit sa puissance. Tout dépendait seulement de l’esprit malin, ainsi que ses prédispositions inconscientes à amener avec lui danger et mort. Le coté animal en chacun de nous pourra toujours venir à bout des plus grands adversaires, tant que celui-ci se trouve au sommet des prédateurs. La taille et la puissance ne sont que des outils, rien de plus, rien de moins. Ces choses-là, le vétéran le savait que trop bien, pour avoir vécu à des époques où même les grands ninjas de ce monde s’effondraient sous des crimes trop imprévisibles et seulement guidés par des instincts suffisants, couplés à l’ingéniosité si précieuses à l’être humain. Ce schéma s’appliquait partout, devant même être la seul raison rendant les hauts dirigeant plus vulnérable que quiconque, puisque tous les projecteurs et donc désire d’être défait se dirigeaient vers eux. Même ici, à petite échelle, le raisonnement était le même. Tant que le corps se laissait guider dans une mémoire inconsciente, renfermant tout notre savoir déjà acquis, alors le combat ne se ferait qu’optimale. Le jeune homme semblait bien assimiler cette notion subtile, en fait elle devait même déjà sommeiller en lui, pratiquée inconsciemment dans les situations de dangers ou combats à l’extérieur. Au moins ici, elle allait être travaillée professionnellement, juste en montrant un exemple des applications futures. Ainsi, les échanges de sabres se firent d’avantages synchronisés, presque comme si les deux combattants exécutaient une Kata si chère aux arts martiaux, dont les enchainements se concordaient à la perfection.

Après quelques minutes à altérer entre offensives et blocages, ils se retrouvèrent dans une position de duel, où Hijikata s’en extirpa par des moyens originaux, mêlant combat à main nue au sabre, résultant ensuite à une pause distante sur la petite lutte. C’était bien, son travail de ce coté ne devrait surement pas prendre beaucoup de temps, le reste viendrait de ses excursions en dehors du village. Cela allait être plus difficile pour les personnes tout autours, qui regardaient toujours la scène, le souffle coupé, à chercher une fin. Cependant, Shinsuke garda un sérieux méfiant, affinant son regard, au lieu de lancer un compliment sur son opposant. Quelque chose n’allait pas, son comportement n’avait rien à avoir avec les débuts, si enjoué et impatient. Etrangement, ses yeux changèrent subitement de couleur, devenant rouge sang, avant qu’il ne fonde sur lui à toute vitesse et surtout ayant cédé une part de contrôle sur son corps. Le Samouraï eut l’impression sur le coup d’avoir déjà vécu cette scène, des images vinrent lui traverser l’esprit, s’entrecroisant avec la réalité actuel. Il établissait le rapport inévitable avec cette journée, ou son ami d’enfance se retrouva sous emprise, à le combattre de force, dépossédé de son enveloppe charnel. Ainsi, le vétéran changea tout autant d’attitude, passant du simple entrainement à une situation de réel danger. Cela lui faisait remonter des souvenirs assez désagréables, une surprise de mauvais gout. Plus Hijikata attaquait, plus l’homme d’expérience analysait son style diffèrent, d’une férocité évidente, mais envahi par la haine. Ce point-là le rendait justement trop vulnérable. D’ailleurs, ce ne fut pas le seul à le remarquer, les jeunes sabreurs autours ne tardèrent pas à réagir.

« Sempaï ! Tout va bien ? »

« N’approchez pas ! »

L’ordre résonna dans toute la salle, installant ensuite le silence des spectateurs, visiblement très inquiets de la situation. Les coups répétés d’Hijikata présentaient clairement une volonté de tuer, mais justement, il semblait prendre trop de risques, n’ayant plus conscience de quelconque danger. Voyant que son état n’allait pas s’arranger, après une lutte assez intense, Shinsuke profita d’une ouverture afin de lui donner un coup violent sur le crane à l’aide de la poignée de son sabre, histoire de le réveiller. Heureusement, le jeune homme revint à lui, tombant sur le tatami en position assise, l’air un peu déboussolé. De son côté, le Samouraï resta en alerte, le sabre à sa droite prête à reprendre si nécessaire, et le regard posé sur son interlocuteur, très intrigué. Il n’avait encore jamais assisté à cette facette de sa personnalité, et cela le dérangeait, puisqu’elle représentait un danger pour ses camarades, ainsi que pour lui-même. Une perte de contrôle par émotion d’après ses paroles, c’était exacte. Dans une vraie situation, il serait surement mort. En fait, ce changement ne semblait pas être juste une perte de sang-froid, la transformation de ses pupilles indiquait bien autre chose derrière cela. Sans y remédier, ce serait vraiment un danger ambulant … Pour l’instant, le Samouraï rangea lentement son sabre, puis se retourna, afin d’aller récupérer ses affaires.

« Ce sera tout pour aujourd’hui. Reprenez l’entrainement, sauf toi Hijikata. On devra en reparler. »

Ils devaient le savoir tous les deux. On ne pouvait pas laisser passer cela comme si de rien n’était. Mais enclencher des procédures extrêmes serait aussi trop important pour l’instant. Ainsi, le Samouraï reprit ses affaires, et attendit le jeune homme, en silence, mais d’un air plutôt réconfortant dans le fond. La séance était terminée, plutôt de force, puisqu’un autre dérapage de ce genre risquait de couter la vie à un des disciples présents ici … Les deux ninjas quittèrent ainsi la salle, allant surement reprendre une plus ample discussion à ce sujet plus tard …


Fin du rp


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