Cette partie de mon histoire commence au matin, et comme chaque matin, je dormais paisiblement enfin presque.

J’entendais une voix qui m’appelait mais la fatigue m’empêchait d’agir.

- Kazaru, eh ! Kazaru !

Je m’efforçai de rester conscient mais je manquais de sommeil et mon corps ne le ressentait que trop bien. Je savais parfaitement que celui qui essayait de me sortir de mon sommeil était Syu et qu’il ne le faisait que lorsqu’il avait une bonne raison, mais j’espérais qu’en me rendormant, les problèmes se résoudront d’eux même. Je reçus alors une claque qui m’enleva les absurdités qui traînaient dans ma tête, et j’ouvris les yeux. Je n’eus pas le temps de dire quoi que ce soit que je me repris une seconde claque.

- Eh ! Calme-toi, c’est bon, je me lève…

Déclarai-je d’un ton faible, en baillant. Et pour rendre ces paroles convaincantes, je me levai, non sans quelques étirements. Je ne savais pas pourquoi il me réveillait mais de toute façon, dans l’état où j’étais, je ne savais pas grand-chose.

- Tu te prends pour qui ? Je te signale que tu as rendez-vous avec ton contact dans deux heures !

Cria Syu énervé par cette flemmardise qui émanait de moi. Toujours la tête dans les vapes, je ne voyais vraiment pas de quoi il parlait, mais il avait l’air très sérieux et je savais que j’avais oublié quelque chose de très important. Je savais que c’était risqué mais ne voulant prolonger ce moment d’incertitude je dis :

- Euh de quel contact tu parles ?

Ce n’était pas vraiment la réponse que Syu attendait… Son visage se crispa, il me regarda avec un regard de tueur. Je voyais presque ma vie s’écoulait devant mes yeux.

- Tu te fous de moi ?! Youhou ! La mission que l’on t’a donné hier, le contact que tu devais rejoindre à l’auberge de la croix d’or, le rendez-vous dans deux heures, tout cela ne te dit rien ?!

- Oh ! … Merde …

- Tu peux le dire, bon dépêche toi de partir.

Il avait effectivement bien fait de me réveiller, j’avais reçu une mission de rang A. Un problème politique qui remettait en doute le pouvoir du Daimyo et par conséquent celui du Raïkage. Surtout qu’avec les récents événements, on ne peut pas dire que de l’insubordination de la part d’un seigneur soit une très bonne chose. Mais les informations que le village avait réussi à obtenir étaient peu fiables vu qu’elles ne reposaient que sur le témoignage d’une seule personne. Et c’était justement cette personne que je devais rencontrer, et les seules indications que je possédais le concernant étaient une image de lui et qu’il m’attendait à l’auberge de la croix d’or. Il ne restait plus que deux heures avant le rendez-vous, et le village était à trois heures de marche. Autrement dit, je devais me dépêcher.

Syu me regardait me préparer, il savait parfaitement que je n’allais pas arriver en retard, mais il ne pouvait pas comprendre pourquoi je me mettais toujours dans des situations où je devais me dépêcher pour arriver à l’heure. Il faut dire qu’il aurait eu bien du mal à comprendre étant donné que même moi je l’ignore. Ma seule théorie actuelle est que c’est mon instinct qui me pousse à utiliser mes capacités dans n’importe quelle situation. Mais peu importe, ce n’est pas cela qui nous intéresse. Je me préparais donc pour cette mission, et comme je n’avais que très peu d’information à propos de cette mission, eh bien j’étais obligé de prendre tout mon matériel. Il ne résumait qu’à peu de chose, mes armes, un peu d’argent, de quoi manger, mais tout cet équipement était assez encombrant lors d’un combat. Puis lorsque je fus prêt, je me rendis à l’extérieur de la maison. Syu m’attendait au seuil de la porte. Il me regarda, et me dit d’une voix grave et solennelle :

- Kazaru, s’il te plait, écoute ce que j’ai à te dire. La raison de ton départ n’est pas anodine, tu ne pars ni en vacances ni en stage d’entraînement. Tu vas dans un village où le seigneur serait impliqué voire responsable d’une affaire grave de crime organisé. Tu risques ta vie en allant là-bas, le seigneur ne se laissera pas faire sans opposer de résistance, et même en usant de discrétion, rares sont les méthodes qui ne laissent de traces derrière elles. Alors fait attention à toi ! Et puis si tu venais à mourir et par conséquent à échouer, je devrais faire la mission moi-même et en ce moment je n’ai pas vraiment envie de bouger.

Il dit ses paroles avec une force de conviction impressionnante, j’avais limite envie d’abandonner la mission pour ne pas prendre de risque. Mais je me souvins que prendre des risques était mon devoir de ninja. Je ne savais pas quoi répondre alors je souris et je quittai la maison.

Je pris donc la direction du fameux village. Ce village était connu pour sa joie de vivre mais aussi pour ses excès. Cela n’avait jamais dérangé personne, les ninjas et les civils de tout le pays y allaient régulièrement pour s’y divertir. Mais jusqu’à ce jour, le chef du village s’était contenté de veiller à la paix du village, car son poste lui interdisait les divertissements vulgaires comme on pouvait en trouver. Et Kumo avait bien fait d’envoyer quelqu’un là-bas, car si effectivement les informations étaient correctes, alors le seigneur en question ne méritait qu’une seule chose pour avoir défié le pouvoir du Daimyo, la mort.

Après deux heures de trajet, j’arrivai à l’auberge de la croix d’or. Une célèbre auberge où les voyageurs du pays venaient pour se donner rendez-vous. Une mine d’or pour les bandits à la recherche de butins, mais étonnamment, on n’avait jusque là relevé aucune infraction dans la zone. Après avoir navigué entre des jeunes fêtards qui ne tenaient pas très bien l’alcool, j’accédai à la porte que j’ouvris. Et comme dans toutes les auberges, il y avait un brouhaha intense, des gens qui criaient, qui riaient, qui se disputaient. Le bâtiment qui était assez grand était rempli à ras bord et je devais trouver le contact parmi tout ces gens. Je sortis donc la photo que l’on m’avait donné en même temps que ma mission. L’homme sur la photo n’avait rien de particulier et il avait le profil idéal pour se fondre dans la masse. Je parcourus plusieurs fois le bâtiment tenant la photo dans ma main sans trouver le contact. Puis soudain je sentis une lame sur mon coup. Je me sentis stupide, car je n’avais pas était assez prudent à tourner en rond dans un lieu si peuplé. Je n’osais pas bougé, et dans la position où je me trouvais, je ne pouvais voir le visage de mon agresseur. Et il était assez discret pour que les gens à côté ne remarquent quoi que ce soit. Je sentais le froid de l’acier sur mon coup, et la pression de sa main derrière ma tête, et ce n’était pas suffisant pour tenter quelque chose. Il me fit reculer, jusqu’à la porte d’entrée, qu’il ouvrit. Puis il me jeta sur le sol, s’accroupit vers moi et posa sa lame une nouvelle fois sur ma gorge. Je pouvais enfin voir à quoi il ressemblait. Grand, brun, il s’agissait de mon contact. Maintenant que je l’avais trouvé, il fallait encore que je lui prouve que j’étais bien celui avec qui il avait rendez-vous. Alors je tentai une approche particulière :

- Ce n’était pas ce à quoi je m’attendais quand on m’avait que nous avions rendez-vous. L’ironie était peut-être mal placée mais si j’aurais voulu le tuer, jamais je n’aurais dit cela donc…

- Eh bien je vois que tu ne manques pas d’humour, puis-je savoir qui est ce ‘’on’’ dont tu parles. Me répondit-il avec beaucoup plus sérieux.

- Du Raïkage évidement, c’est écrit sur mon front en même temps. Et en disant ces mots, je soulevai mes cheveux pour révéler mon bandeau ninja.

Il relâcha alors la pression de son sabre et il me fit me relever.

- Oh, excusez-moi, vous savez, les rares personnes qui sont venues ici pour me voir ont toutes tenté de me tuer. Ce que je fais est loin d’être sans danger, le seigneur du village sait que je suis ici, il envoi très souvent des hommes à lui pour me faire taire, et les stupides clients de l’auberge font à chaque fois comme s’ils ne voyaient rien. Je suis sur le qui-vive depuis trois jours, et je fais de moins en moins attention à qui j’agresse.

- C’est fâcheux, mais si vous aviez tant de difficultés, pourquoi n’êtes-vous pas allez à Kumo ?

- Pour ma mission tout simplement, je ne suis plus la bienvenue au village mais j’ai des informateurs qui m’informent de l’évolution des choses. Si je venais à fuir, tout le système que j’ai mis au point au péril de ma vie risque de s’effondrer.

- Je comprends, mais c’est bon, maintenant je m’occupe de tout, vous allez pouvoir vous reposer.

Et sur ces paroles je le conviai à retourner dans l’auberge. Il passa devant et je le suivis. Les gens à l’intérieur de l’auberge furent surpris de nous voir réconcilier, mais comme d’habitude peu importait ce qu’il se passait, ils n’arrêtaient jamais leur occupation. Le contact m’emmena dans une chambre qu’il louait. Elle se situait au deuxième étage, elle était petite mais comme il n’y avait aucun meuble à part un lit, ce n’était pas grave. Il posa son katana sur son lit et me conduisit en dehors, sur la rambarde d’où l’on pouvait voir tout le rez-de-chaussée. L’étage était assez bien dissimulé, et j’en conclus que c’était d’ici qu’il m’avait repéré. Soudain, la porte s’ouvrit et trois hommes en armure lourde entrèrent, ils étaient armés et ils n’avaient pas l’air d’être venus pour se divertir. Mon contact me fit signe de me baisser.

- Les trois hommes, ils font partis de la garde du seigneur, c’est pour moi qu’ils sont là. Ils sont trop bien armés pour les attaquer, mais je connais un moyen de sortir discrètement.

- Non, ils sont mon unique moyen actuel de découvrir la vérité, j’ai un plan. Allez dans la chambre, faites comme si vous ne les aviez pas vus, je m’occupe de tout.

Et sur ces paroles je fis une série de signes et la technique de repérage de chakra. Comme je m’y attendais, je ressentis un très grand nombre de chakra, la plupart étaient faible, j’appris par la même occasion qu’il n’y avait pas d’autre ninja de haut niveau dans l’auberge et dans les environs. Je réussis à me concentrer sur les trois hommes qui m’intéressaient, ils n’étaient pas ninjas, ou alors des ninjas tellement faibles que la différence était inexistante. Je fis alors ma technique de traque pour pouvoir les pister tous les trois puis je me cachai dans la chambre à côté qui était inoccupée. Je suivais les pas des hommes grâce à ma technique, ils ne mirent pas longtemps à se décider à monter. Ils s’arrêtèrent d’abord au premier étage où ils ouvrirent toutes les portes puis ils montèrent au deuxième étage. J’enlevai mon bandeau que je mis dans une de mes sacoches, je ne voulais pas que les gens sachent que j’étais kumojin.

Je sortis de la chambre au moment même où ils ouvrirent la porte de celle du contact. Silencieusement, je me glissai derrière eux. Je fis signe au contact de se taire, et d’un geste sec de chaque main, j’assommai deux des trois hommes en leur provoquant un traumatisme du rachis cervical. Pour le troisième, je lui donnai juste un coup dans l’arrière de la jambe, pour qu’il tombe au sol. Il lâcha son arme et je conviai le contact à la ramasser. Il était désarmé et sans défense, ses compagnons étaient hors d’état de nuire, l’interrogatoire pouvait commencer.

Mon prisonnier avait peur et c’était mieux ainsi, un homme qui apeuré parle plus facilement. Je l’attachai au pied du lit pour qu’il ne puisse plus bouger. Je m’accroupis devant lui. Je commençai alors l’interrogatoire :

- Qui t’as engagé ? Lui demandai-je très calmement.

- Tu crois vraiment que je vais te le dire ?

- Tu préfères peut-être que je te torture un peu avant ? répondis-je avec un sourire sadique forcé, car je n’avais pas du tout envie de torturer quelqu’un, mais il fallait qu’il le pense.

- Si tu crois qu’un gosse de ton âge me faire peur… Me dit-il, et bien évidemment comme n’importe qui, il était effrayé.

Je n’avais pas besoin de mots pour lui répondre, je me contentai de faire ma technique d’électrisation. Dès que je commençai à faire ma série de signe, je vis parfaitement que l’homme capturé était déjà au bord de la rupture alors quand ma technique commença et que le chakra raïton qui circulait dans ma main fut visible de l’extérieur, l’homme céda.

- Attendez ! Je vais parler, annulez votre technique. Content de ma réussite j’exécutai, le laissant continuer. Merci, alors celui qui m’a engagé est le seigneur du village d’à côté. Il n’a pas aimé que cet homme aille raconter à tout le monde ses loisirs. Pas mal de villageois sont au courant mais personne à part lui ne pense que cela soit grave et donc le secret n’était jamais sorti du village jusqu’à ce qu’il aille le dire à Kumo. Je pensais d’abord que le seigneur allez se faire crier dessus et qu’il se comporterait mieux à l’avenir, mais il ne voulait absolument pas que Kumo est la confirmation, et la situation devint grave, des hommes comme moi furent envoyés pour le tuer.

- Je dois avouer que je ne m’attendais pas à ce que tu dises tout cela, mais merci.

- Vous allez me laisser m’en aller maintenant ?

- Désolé mais je ne dois laisser aucune trace.

L’homme qui se trouvait devant moi ne pouvait pas savoir que j’appartenais au village de Kumo, habituellement je l’aurais laissé partir. Malheureusement le contrat de la mission précisait clairement que personne ne devait se douter de mon implication, et chaque témoin était de trop. Je sortis trois couteaux et j’éliminai les trois intrus d’un geste. Puis je me retournai vers mon contact.

- Il va falloir que tu t’occupes de ces corps, débrouille toi, et retourne à Kumo immédiatement après, je m’occupe du reste.

J’avais toutes les informations qu’il me fallait, j’avais suffisamment de preuves pour déclarer le seigneur du village coupable et comme l’indiqué mon ordre de mission, je devais le réduire au silence.

Je me rendis alors dans le village, il ne se trouvait qu’à dix minutes de marche de l’auberge. Ayant pour unique objectif commercial le tourisme, le village n’était pas dur à localiser, il suffisait de prendre la route principale qui reliait les villages affluents du coin. Une fois arrivé à destination, je ne pus qu’admirer l’esthétisme de ce lieu et la joie de vivre qui y régnait. Il y avait des décorations partout, de la musique, des artistes de rues, mais aussi des bars et autres lieux de divertissements divers… Bref, un endroit parfait pour venir s’amuser. Et malheureusement, le divertissement n’était pas ma mission, et j’avais des choses importantes à faire. Le seigneur de ce village ne le savait pas encore, mais l’heure de sa mort était arrivée.

J’étais un ninja de haut niveau et éliminer un seigneur aussi peu important ne pouvait pas me causer beaucoup de difficultés, mais là où résidait la difficulté dans ma mission était que cela ne devait pas passer pour un meurtre. Pour cela, j’avais imaginé plein de scénarios différents comme l’accident dans les escaliers, faire passer le meurtre pour un suicide, d’empoisonner sa nourriture et même le convaincre de se suicider, mais l’idée que je retins fut de l’empoisonner en lui injectant directement un produit nocif dans l’organisme. Je n’avais pas de poison sur moi mais j’avais été formé convenablement, et par conséquent, je savais que dans une maison et même dans un palais ou autre lieu de résidence, il y avait toujours un moyen de se procurer un poison mortel comme des raticides ou des produits d’entretien. Je n’étais pas spécialisé dans le domaine et je ne savais par conséquent pas en fabriquer un non plus, mais au moins, je savais en reconnaître quelques-uns et les administrer à une personne. Il fallait que je m’introduise dans la résidence du seigneur, et pendant la nuit pour diminuer les chances de repérages.

Le soleil était encore haut dans le ciel, je profitai donc du temps qu’il me restait pour surveiller les lieux. La résidence était assez grande, mais les allées et venues étaient peu fréquentes, les villageois devaient s’amuser à un autre endroit. Grâce à ma technique de repérage de chakra, je pouvais percevoir les personnes qui vivaient et travaillaient dans la résidence, qu’elles soient gardes, cuisiniers ou mêmes membres de la famille seigneuriale. L’avantage de cette technique était qu’elle ne permettait pas seulement de localiser les ninjas ennemis mais aussi toutes les autres choses qui contiennent du chakra, peu importe si la personne était apte à le manipuler. Cela me permettait de détecter toutes formes de vie dans un rayon limité, autant dire que pour une infiltration, il n’y avait pas de meilleure technique. Le jutsu me permit de découvrir qu’un seul ninja était actuellement dans le château et qu’il possédait une quantité de chakra correcte ce qui signifiait que son niveau l’était tout autant. Je ne doutais pas de mes compétences, mais un combat intérieur ne pouvait que nuire à ma discrétion. Sinon les autres hommes présents n’étaient pas ninja, et le nombre de personne qui n’étaient pas ninja et qui malgré tout étaient capables de m’opposer une résistance lors d’un combat était très faible. Il fallait donc que je me méfis du ninja, car il semblait être la seule difficulté du reste de la mission.

Une fois le tour des habitants effectués, il ne me restait plus qu’à trouver un moyen d’entrer. La porte d’entrée principale n’était jamais une bonne idée car elle était toujours surveillée par quelqu’un et que c’était le seul accès à la résidence qui était utilisé. En faisant le tour de la propriété, je découvris une porte en mauvaise état. Elle était dissimulée derrière un arbre et semblait ne pas avoir été utilisée depuis longtemps. Discrètement je l’ouvris, et tombai dans une sorte d’entrepôt. C’était parfait pour mon plan, prêt à accomplir le reste de ma mission, je partis me promener dans le village pour me détendre en attendant la nuit. Le village regorgeait de lieu de divertissements, même pour un enfant qui ne pouvait profiter des casinos et bars qui pullulaient en centre-ville. Il y avait un sentiment de joie qui régnait dans ce village, personne ne se doutait de ce qui se tramait dans l’ombre. Je n’avais pas le droit de contester mais je n’approuvais pas la mission, car ce seigneur ne faisait que profiter des plaisirs de son village et que sa mort ne pouvait que jeter un froid sur toute cette zone de divertissement. Mais la mission l’exigeait alors sa mort était inévitable.

La nuit était tombée, je me dirigeai en direction de l’entrée que j’avais découverte un peu plus tôt dans la journée. Une fois arrivé devant, je vérifiai que personne ne me voyait, et j’ouvris la porte doucement. Il n’y avait personne à l’intérieur de la pièce ainsi qu’aucun éclairage. La lueur de la lune passait à travers la porte ce qui me permettait d’avoir une lumière suffisante pour chercher un poison dans cet entrepôt. Lieu de rangement de la propriété, si quelques objets dangereux devaient être gardés, il n’y avait pas de meilleur endroit que celui-là. Je commençai par analyser les étagères qui regorgeaient d’objets en tout genre. Je passai dix minutes à chercher sans résultat, et mon regard tomba sur un tas de poudre dispersé sur le sol dans un coin de la pièce. Je me penchai dessus et découvris qu’il s’agissait d’un rodenticide assez puissant. Ces poisons utilisés habituellement contre les rongeurs considérés comme nuisible, étaient aussi très nocif pour l’organisme humain. Ils n’étaient pas souvent utilisés comme tel car un être humain confronté à ce poison mettait assez longtemps à mourir et souffrait énormément avant la fin. Mais je n’avais pas le choix, je n’avais pas de poison efficace sur moi et je devais faire avec ce qu’il y avait sur place. Je pris donc un flacon qui se trouvait sur une table à proximité, et je récupérai une dose suffisante de poudre. Après l’avoir récupérée, je me rendis à l’extrémité de la pièce où se trouvait une autre porte. Je l’ouvris et découvris que j’étais maintenant dans les cuisines. Je continuais mon chemin vers la pièce suivante lorsque je vis un panier de fruit posé sur la table centrale, je pris instinctivement la pomme qui se trouvait au-dessus et je la rangeai dans une de mes sacoches. Je sortis alors de la pièce, un escalier m’attendait à l’extérieur. Il ne me restait plus qu’à le monter pour me retrouver en face de la chambre du seigneur.

Je montai les marches les unes après les autres, je devais bien faire attention à ne réveiller personne. J’avais deux étages à monter pour rejoindre la chambre. Je n’eus pas de difficultés au premier étage car l’escalier était séparé de l’étage par une porte, je continuai juste à monter. Au deuxième étage ce fut la même chose, j’ouvris la porte délicatement et tombai sur un étage vide. L’étage ressemblait un peu à un étage d’hôtel, il y avait des portes réparties sur un long couloir. D’après mes connaissances, le seigneur devait se trouver dans la première porte mais je n’avais pas pensé qu’il pouvait y avoir deux possibilités, une de chaque côté du couloir. J’ouvris la porte de gauche en première, de façon totalement aléatoire. La lumière de la lune qui traversait les fenêtres n’était pas suffisante pour que je puisse distinguer la présence d’une personne dans la pièce, j’avançais donc discrètement dans la chambre en espérant trouver ma cible. La chambre étant petite, j’arrivai rapidement devant le lit. Je me penchai en avant pour essayer de distinguer une forme dans les ténèbres, car je ne pouvais évidemment pas fouiller le lit, sans le réveiller. Il n’y avait personne dans ce lit, ce n’était donc pas la bonne chambre. Je me dirigeais vers la chambre d’à côté, lorsque la porte s’ouvrit.

Je me figeai sur place et je retins ma respiration. Il ne fallait pas que l’on me repère. La personne qui ouvrit la porte devait être là car il m’avait entendu et qu’il voulait vérifier ma présence. Elle n’eut pas l’idée d’allumer une lumière pour vérifier, l’absence de bruit lui suffit. Elle referma la porte et repartit. J’attendis la disparition du son de ses pas pour ouvrir la porte et me glisser dans la chambre d’en face. La disposition de la pièce était à mon avantage car la lumière pénétrait la pièce parfaitement et je n’eus que peu de difficultés à reconnaître ma cible endormie dans son lit. J’avais déjà failli me faire repérer et je ne voulais pas prendre de risque, il fallut donc que je me dépêchasse. Je sortis la pomme de ma sacoche, je croquai dedans, et ressortis le morceau de pomme de ma bouche. Je mis du raticide à l’intérieur et je fourrai le morceau dans la bouche du seigneur en lui maintenant le corps. Dès qu’il se réveilla, il avala la pomme et se mit à gesticuler. Je lui couvris la bouche tout en lui bloquant les jambes, en attendant que le produit fît effet. Cela dura près de deux minutes avant qu’il ne se calme, et encore, à partir de ce moment-là, il se mit à avoir des convulsions. Je savais que c’était trop tard pour le guérir, et comme il n’y avait aucune preuve d’un homicide, j’avais réussi ma mission. Je laissai le reste de la pomme sur sa table de chevet. Puis discrètement je quittai la pièce puis le bâtiment.

Lorsque je fus dehors, je sortis du village et je rejoignis Kumo avec une mission réussi en plus à mon actif.