La journée avait commencé très tôt pour moi. Après une bonne douche et un petit déjeuner assez conséquent, mon oncle était apparu dans la cuisine me demandant de le rejoindre dans la salle d'entrainement. Depuis que j'étais devenu chuunin, je n'avais pas une minute à moi quand je n'était pas en mission. Je portais tous les espoirs du clan sur mes frêles épaules. J'avalais donc rapidement mon petit déjeuner, montait me brosser les dents à l'étage et après avoir vérifier que j'avais tout sur moi, je sortis de la maison afin de rejoindre Oncle Misaki dans la salle d'entrainement du clan. Oh, elle n'était pas très grande, mais nous suffisait amplement. On n'avait pas besoin d'énormément de place pour s'entrainer au genjutsu.
"Tu voulais me voir Oncle Misaki ?"
Il se tourna vers moi, laissant apparaitre un visage dénué de tout sentiment :
"Oui Kaori. J'aimerais qu'on s'entraine sur ta manipulation du genjutsu en combat.Je sais qu'on l'a déjà fais, mais je désire recommencer et vérifier tes acquis."
J’acquiesçai d'un signe de tête. Même si cela m'énervai je savais que je n'avais pas le choix pour le moment. L'entrainement dura toute la matinée. On s'arrêta pour le repas de midi. Malheureusement, cela ne s'arrêta pas là. J'eus droit à une autre séance d'entrainement de deux heures après le repas. Je devais utiliser la technique secrète du clan qui nous permettait de renvoyer les genjutsu que l'on nous lançait. Pourtant je manipulais cette technique assez aisément. Le soleil commençait à se coucher lorsque je réussis à m'échapper du domaine de mon clan. Je m'inquiétai beaucoup pour Satoshi. Il était comme un grand frère pour moi et je lui devais beaucoup. Sans lui je serais déjà morte à l'heure actuelle. Par le passé, il m'a aidé à combattre Idou et à arriver à le dominer afin que je puisse garder ma véritable personnalité.
Maintenant c'était à mon tour de l'aider et de le soutenir. . On avait traverser la quatrième grande guerre ensemble et on en était sortis vivant, ce qui n'avait pas été le cas de Natsuya. Je ne voulais pas que mon dernier compagnon d'arme disparaisse aussi. J'avais donc décidé de le protéger tout comme il m'avait protégé durant toutes ces années. Pour moi il n'y avait pas de chose plus importante que la loyauté envers ses amis et ses coéquipiers. J'avais l'impression que Satoshi ne supportait pas sa dégradation au rang de juunin. Il est vrai qu'on avait tous les deux servis sous les ordres du tyran Hunk Moroshi, mais on avait pas vraiment eu le choix. Il fallait protéger le village et je pensais que ce n'était pas s'enfuyant que j'aurais pu le faire.
Il est vrai que Fujita Kodo était un kage sage et pur, mais lui et ses partisans avaient abandonné le village en le désertant. Pourquoi n'y avait-il pas eu plus de résistance ? Pourquoi avait-il attendu une année entière avant de venir reprendre le pouvoir ? Je pensais à cela alors que je suivais silencieusement Satoshi. Il avait un sac sur le dos. Comptait-il vraiment quitter le village ainsi ? Et pourquoi cela ? Je savais que l'actuel Kage avait été injuste avec lui, mais de là à déserter. Je le vit discuter avec Juka. Cela me replongea dans notre enfance de genin. Combien de fois avions-nous discuter ensemble de tout et de rien ? Je ne les comptais même plus.
Puis tout avait changé et Hunk était arrivé au pouvoir. A cette époque la majorité de mon clan ne représentait pas une grande menace pour lui. Mais Yakamo, l'héritière des Kurama, avait été caché. Personnellement ayant un grade important au sein du village, je ne pouvais pas me cacher. Mais j'avais décidé de faire profil bas. Pourtant ce que je voyais autour de moi m'horrifiait. Mais je ne pouvais rien faire. Je n'avais pas la puissance nécessaire pour agir. J'avais donc agit dans l'ombre comme certains membres de mon clan en aidant les villageois du mieux que je pouvais. Mais il fallait faire bonne figure et j'avais continué à faire les missions que l'on me donnait. Après tout j'étais une kunoichi et j'avais appris à dissimuler mes émotions durant mon enfance. Et mon clan ! Je me sentais oppressée par les adultes. Ils mettaient tellement d'espoir en moi pour remonter la puissance des Kurama.
Cela faisait beaucoup pour une jeune fille de mon âge. J'avoue que je voulais prouver à tous qu'on était digne de redevenir aussi important que le clan Hyûga, mais j'avais de plus en plus de mal à supporter la pression du clan. Ajouté à cela ce que je redoutait le plus venant de l'actuel hokage était qu'il me mette de nouveau sous surveillance constante. J'avais subit cela pendant toute mon enfance et mon adolescence jusqu'à la venue de Hunk. Je n'avais pas envie que cela recommence. Je regardais d'un air triste Juka et Satoshi. S'il s'en allait, je ne savais pas comment j'allais faire pour arriver à garder le contrôle sur Idou. J'avais besoin de lui pour me soutenir dans ce combat incessant que je menai contre le monstre caché dans mon subconscient. Lorsque Juka s'en alla, je sortis du village à mon tour. Personne ne réagissait aux portes, mais j'étais juunin donc je n'avais pas de problème pour sortir comme je le voulais.
Je partis sur les traces de Satoshi. Il fallait que je réfléchisse où il aurait pu aller. On avait été équipier pendant si longtemps que je le connaissais bien. J'optai alors pour la Vallée de la Fin. C'était un lieu chargé d'histoire pour notre village. Je ne comprenais pas pourquoi Satoshi avait déserté, lui qui avait été toujours fidèle à Konoha. Je m'élançais vers ce lieu historique le plus vite que je pouvais. Je finis enfin par le rejoindre au bout de quelques heures de course. Je le vis en haut d'une des deux statuts géantes. Je concentrai mon chakra dans mes pieds et montais le rejoindre. Une fois derrière lui, je regardais le paysage qui se révéla magnifique. Puis après avoir laissé passer quelques minutes de silence, je pris la parole :
"Satoshi, pourquoi tu es partis ? Pourquoi as-tu quitté le village ? Tu comptes déserter ?"
Je fixai mon ami de mes yeux vairons. Je le considérai comme mon grand frère et je ne voulais pas qu'il déserte ainsi Konoha. J'attendis sa réponse et pour une fois mon visage laissait apparaitre les émotions que je ressentais actuellement : de l'inquiétude et de la tristesse.