La veille au soir, j’avais reçu une missive avant mon retour à la maison m’indiquant que je devais rencontrer un Jonin en provenance de Kiri. En prévision des examens chuunin, je devais l’accompagner en mission pour retirer des conseils de sa part. C’était ironique en un sens qu’un ninja d’un autre village, dont des genins participeraient sans aucun doute à l’examen, viennent me donner quelques trucs pour réussir mon passage en grade. Son nom est Vanden Nodaï. J’avais bien hâte de voir à quoi il ressemblerait, c’était la première fois que je rencontrais un shinobi d’ailleurs. Je me suis donc couché cette nuit-là avec une angoisse et une hâte que je n’avais jamais connues auparavant.

Au matin, lorsque je me lève, le temps est gris. ll a dû sûrement pleuvoir durant la nuit, car tout est mouillé à l’extérieur. Je sais donc quoi prévoir en cette journée un peu morne. Il est encore tôt, j’ai le temps de me préparer et d’aller chercher la personne que nous escorterons pour cette journée. Je m’assis sur mon lit et ouvre le petit papier de mission. Il m’indique qu’un homme important de Kumogakure a reçu des menaces de mort et qu’il doit effectuer un voyage important. Nous devrons être le plus discret possible, ne pas indiquer notre présence. Il fallait le protéger dans le noir. Malgré mon rang, je suis qualifiée pour le travail. J’imagine que celui qui m’accompagnerait aussi. Je fixe un moment la missive, mon cœur bat. La mission contient une certaine menace, je peux avoir à affronter des ennemis plus forts que moi… Évidement, il y a Vanden, je ne serai pas seule, mais l’idée me rend nerveuse malgré tout. C’est la première fois que j’effectue une mission de ce rang. Et qui plus est que je sors du village. J’imagine que c’est sans doute parce qu’on a confiance en mes capacités, sinon on ne m’aurait pas confié ce travail. Pourtant, je dois avouer ne pas être aussi certaine que ceux qui m’encouragent. C’est sûrement mon plus grand défaut de douter. De douter de tout, surtout en mission et en combat. Je suis peut-être un peu trop paranoïaque j’imagine.

Je finis par me secouer et me lever pour préparer mes affaires. Avec toutes ses pensées, j’ai augmenté mon angoisse plus qu’autre chose. Alors je me dépêche pour occuper mon esprit à autre chose. D’ailleurs l’heure du rendez-vous approchait à grand pas. Au final, je quitte la maison au pas de course, car je suis un peu en retard. Quelques maisons plus loin, je frappe à la porte et un vieil homme m’ouvre. Je lui dis qu’il faudrait y aller pour ne pas être en retard. Il me répond par un sourire, déclarant qu’il a quelques petits trucs de dernière minute à régler et qu’il me rejoindrait aux portes du village. J’acquiesce d’un signe de tête et sans plus attendre, je détale en silence vers le lieu de rendez-vous. Le temps est frais, pour cette raison, j’ai enfilé un imperméable chaud pour me tenir au sec. Je suis habillé couleur sombre pour me fondre dans l’environnement qu’on va parcourir. Un sac à dos sur les épaules et plusieurs poches sur mes hanches et mes cuisses, j’ai suffisamment d’attirail pour tenir la route en cas d’imprévu. Kunais, shurikens, senbons, parchemins explosifs, bombes fumigènes, cordage… j’ai même pensé à apporter mon masque qui est camouflé dans mon collet autour de mon cou. Pour la cause j’avais déjà préparé des kunais explosifs et j’avais pris soin de cacher une petite partie de mon équipement dans mes manches pour pouvoir réagir plus rapidement. Et évidement, j’avais une provision de nourriture et d’eau.

Je sors de ma poche une photo qu’on m’a fourni pour reconnaître l’homme que j’allais rencontrer. Car je crois qu’il ne connait que mon nom. Il fallait dire que je ne savais pas grand-chose en dehors de son nom, de son rang et de sa provenance. J’imagine que c’était suffisant. J’aperçois un peu plus loin les grandes tours de l’entrée. J’espère qu’il a été capable de se rendre jusqu’ici, car Kumo est particulièrement difficile à trouver pour cause des nuages en basse altitude. Lorsque j’arrive presque près des portes, je discerne Vanden, assis sur une roche, les yeux fermés. Il semble patienter. Je l’observe un peu… Les gens sont toujours plus impressionnants en vrai qu’en photo. Puis une idée étrange me passe par la tête… Je ne sais pas si c’est par pur délire ou simplement pour prouver mes capacités, mais une envie me prend de le surprendre. Voyons voir si je suis capable de m’approcher de lui sans qu’il me voie ou mieux encore de lui faire faire un saut. Je décide de faire un détour pour l’approcher par derrière. Il a toujours les yeux fermés, alors je doute qu’il m’ait vu, de toute façon, je suis tout de même loin et il ne sait sûrement pas à quoi je ressemble. De façon naturel, je bifurque dans une ruelle et contourne l’emplacement où il se trouve, camouflée par les bâtisses qui s’érigent entre nous deux. Je marche silencieusement, sans faire de bruit, c’est presque dans ma nature de me déplacer ainsi, d’être discrète. Lorsque je jouais à cache-cache avec mon frère étant plus jeune, j’avais appris à me déplacer silencieusement dans bien des environnements. C’est devenu une habitude depuis le temps. Je n’y pense plus, ça se fait naturellement.

Une fois que j’arrive derrière lui à plusieurs mètres de distance, enfin, peut-être une vingtaine tout au plus, je disparais dans le sol de terre. Cette technique de déplacement est silencieuse, tant lorsque j’entre sous terre que lorsque j’en sors. Comme la distance est relativement courte, la dépense de chakra est moindre. Je ressors un mètre derrière lui, toujours silencieuse.

«Bonjour, je suis Tori… Vous êtes Vanden Nodaï, c’est ça ? »

Ma voix est un peu timide, mais elle semble sans doute sortir de nulle part. Je le fixe un moment, un petit sourire au coin des lèvres et je lui tends la missive qu’on m’avait remise hier pour qu’il connaisse la mission que nous devons effectuer. Je n’attendais qu’à recevoir sa réaction…