Quintessence et absolutisme, ce sont les maîtres mots de celui qui arpente le chemin pavé de ténèbres et de folie de la puissance, la quête de la grandeur inégalée et de la force suprême, celle de s’asseoir en roi édifié par la simple force de son esprit au sommet de toute chose, aux côtés des dieux, au dessus même de ces êtres stupides qui pensaient que leurs lois seraient la forme absolue de croyance pour l’éternité toute entière… Les hommes n’étaient que des moutons abrutis par leur propre insuffisance, n’avançant sur le chemin blanc de leur destinée que parce que les dieux suffisant et emplis d’arrogance tendaient leurs mains de nacre afin de les forcer à suivre à jamais les principes édifiées par eux même et le grand ordonnateur qui soutenait les piliers de la croyance et de l’existence. Les humains étaient les jouets crées par les dieux, des misérables petits tas de secrets qui n’avançaient sur leur propre chemin qua par la crainte de la révérence qui pesait au dessus de leur tête, et surtout, ils n’étaient motivés que par le saint égoïsme qui vomissait en eux toute la folie du monde au point de les rendre capable de se croire au dessus de tout, tels les vers insouciants qui sortaient la tête de terre pour venir défier les saintes étoiles en espérant les érafler du bout de leur corps visqueux et grotesque. Ils étaient condamnés à errer à jamais dans les limbes de l’insouciance innocente au cœur même du magma bouillonnant de leur déchéance, perdus sous le plafond d’ébène que formait leurs pêchés et crimes, leurs hurlements de solitude n’atteignant alors plus jamais les cieux. Ils étaient tel l’Icare attaché par des cordes d’argent à un rocher brûlant, condamnés à ne jamais pouvoir prendre leur envol car la malfaisance de ces dieux mauvais viendrait brûler leurs ailes de cire, les faisant choir à tout jamais dans la gueule béante du démon nommé ambition qui allait les guider vers les sentiers rougeoyants de l’enfer, les amenant à souffrir éternellement sous le poids de leur cupidité… Ces hommes si stupides n’étaient que les reflets des désirs inachevés des dieux qui étaient entravés par les rochers d’or de leur puissance, ne pouvant alors plus qu’être les spectateurs de la comédie grotesque qu’ils avaient décidés dans leur immense arrogance de placer sur la scène de terre et de poussière qu’était le monde.
Mais moi, homme au dessus des hommes, j’allais m’ériger au dessus même de ces dieux ignares et suffisants et les écraser les uns après les autres, les condamnant à une mort digne des vers qu’ils avaient dressés pour jouer leur jeu cupide, ils finiraient noyés dans leur propre jus, celui de leur décadence, ils seraient amenés à voir de leur propre yeux ce que cela faisait d’être dirigé tel un pantin malgré ses choix ou ses désirs qui n’étaient que futilités à leurs yeux, tout devant danser dans la paume de leur main de la façon soit disant harmonieuse qu’ils avaient décidés…. Que ce soit les hommes ou les dieux, les deux étaient à blâmer, stupide et corrompu ils étaient, les dieux méritaient de sombrer dans les abysses infernaux qu’ils avaient eux même engendrés, et les hommes ne méritaient guère mieux, mais j’allais devenir le dieu suprême qui ramènerait ces moutons noirs sur le droit chemin en les faisant s’incliner devant la puissance la plus pure et destructrice qui soit, je serais un dieu qui ferait incliner l’univers par sa simple puissance, le messager suprême qui allait se tisser une tunique étoilé par les flammes de la domination, écrasant de sa simple présence toutes formes de pensées et de lois, ne faisant alors régner qu’une seule justice, la sienne, celle du Cardinal.
Avançant au cœur même du désert de Suna depuis des jours déjà, je regardais avec une pointe d’appréhension l’horizon en pensant à ce qui allait se passer quand je reverrai les portes de pierres qui avaient été la prison de ma jeunesse, celles du village caché du sable. Bien que je n’éprouvais plus rien à l’égard de cette tombe néfaste, cela restait le théâtre de mon enfance, de cette enfance si douloureuse durant laquelle les sombres mains des dieux osaient encore s’amuser de mes peines comme si ma tragédie était la beauté du drame d’une pièce de théâtre qu’ils avaient composé pour leurs distractions. Je m’accroupissais et soulevais dans ma main pâle le sable du désert que j’humais légèrement… Une odeur qui me rappela de vagues souvenirs, comme cette nuit où j’avais plongés tête première dans l’océan de folie qu’étais ma peine afin de ne plus jamais devoir la subir… Je me rendais compte aujourd’hui à quel point cet acte désespéré était d’une folie stupide, la mort ne pouvant guère permettre de se libérer du joug de ces pseudos-séraphins qui croyaient pouvoir tout dominer depuis leur palais de cristal au sommet de la voûte céleste. Me redressant je continuais à marcher dans ce désert qui autrefois n’avait besoin de que quelques minutes pour me mettre ko de part cette faiblesse ignoble qui pétrissait mon corps, une faiblesse désormais révolue de part l’état d’homme divin que j’avais acquis au prix de nombreuses souffrances. Puis enfin, au arrivé au sommet d’une colline, je pouvais voir au loin le village qui avait été le théâtre du premier acte de ma vie. Assis sur cette dune, j’observais les immenses collines de pierre qui cernaient le village, formant une impénétrable arcade naturelle dans laquelle toute tentative d’assaut serait tuée dans l’œuf… Ces parois étaient comme les piliers qui soutenaient les dalles invisibles du ciel, formant une paroi impénétrable et inviolable, se dressant comme le digne gardien d’une forme de vie qu’elle voulait à tout prix protéger à travers les siècles, ne semblant point être affectée par les puissances déchaînées par les rivières du temps.
Passant une main dans mes cheveux noirs dissimulés sous une cagoule d’un jaune brun afin de mieux me dissimuler dans le paysage sablonnant, j’attendais, patientais attendant qu’arrive le véritable but de ma venue en ces lieux si lointains dans ma mémoire. En effet, ayant reçu pour ordre d’éliminer un membre du conseil de Suna, je me devais de patienter jusqu'à que je puisse atteindre ma cible désignée. Quelle était la cause d’une telle requête et par qui avait-elle été soumise, je n‘en avais cure, ce que je savais toutefois, ce que la mission ne serait pas aussi difficile que je ne le pensais au départ. De part quelques contact au sein du village, espions tout comme moi d’Akatsuki, j’avais pu glaner une information capitale pour cette fichue mission, à savoir que la cible sortait à temps régulier du village pour opérer une ronde, toujours la même, dans le désert même. Ainsi, j’attendais, camouflé derrière une mince dune, que la cible daigne se montrer, ainsi que son escorte afin de l’éliminer rapidement avant qu’elle ne pénètre dans le village même. Combien de temps dus-je attendre sous ce soleil de plomb, irritant au plus haut point mon humeur, je ne le savais guère, mais lorsqu’enfin la cible se présenta entourée de 4 hommes lourdement armés, je sus que l’heure étant enfin venue d’opérer cet assassinat de façon direct et précise… Un sourire carnassier transcenda mon visage tandis que je composais rapidement une série de signes afin de perpétrer l’assaut surprise… Puis je murmurais :
-Meiton ! Ouhei !
Un son strident retendit, alertant les gardes du corps, mais trop tard. Une ombre pesante s’était dessinée au sol, déchirant le sable lui-même d’une lueur maléfique. Langues aiguisés sortant de la gueule béante d’un démon qui semblait s’être blotti dans les ténèbres les plus maléfiques du monde, tel un Léviathan d’outre monde dont le mugissement sourd entraîna le hurlement rauque de 2 des ninjas ennemis pris au dépourvus, et empalés de part en part par les lames ténébreuses surgit du néant existentiel, tandis que le 3ème se retrouvait avec la jambe percée de part en part. Le dernier avait eu le temps de réagir et de sauver l’homme qu’il était chargé de protéger en esquivant juste à temps la lame qui le visait. Surgissant de ma cachette, je dégainais rapidement mon katana afin de frapper le dernier à être debout, bien que ma lame fût déviée par le numéro 3, tendant sa main dans la trajectoire de mon arme pour m’empêcher de porter un coup fatal au dernier garde du corps… La manœuvre réussit, le dernier homme debout ayant commencé à fuir avec le haut dignitaire. Frappant rapidement une dernière fois ce gêneur, je fis une nouvelle série de signes afin de lancer une nouvelle technique :
-Meiton ! Attou !
Une main de ténèbres surgit derrière le fuyard, le saisissant par la cheville avant de le faire tomber… Bien qu’il fût assez rapide pour se redresser quasiment directement après, il était trop tard, mon arme traversant de part en part les deux hommes qui s’écroulèrent l’un sur l’autre. La mission était accomplie, mais j’étais bien décidé à ne laisser aucune trace… C’est ainsi qu’après avoir traîné tout les corps au loin, je pus les enterrer sous une dune, les camouflant à jamais aux yeux des mortels, où jusqu’à ce que le vent du désert vienne les déterrer.
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Dim 7 Nov 2010 - 21:55
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