Un monde souverain n’est qu’un simple amas de terre gouverné par les propres croyances futiles d’un groupe de créatures dont les mains souillent chaque jour qui passe les propres fondements des piliers soutenant notre existence. L’homme n’est qu’un amas de chair qui se croit au dessus de toute autorité, et ce peu importe son rang, sa force et sa capacité à analyser correctement le monde l’entourant. L’homme ne sait jamais où est sa place si bien qu’il passe sa vie à défier les autorités supérieurs en les attaquant à chaque fois d’une façon de plus en plus véhémente jusqu’aux jours où ils se sentent pousser des ailes de cires pour assiéger le soleil lui-même, et dure sera leur chute lorsque ces ailes fondront et qu’ils s’écraseront alors plus bas que terre en sentant les os de leurs corps craquer sous le poids de leur déchéance. Ceci encore n’était que l’œuvre bienfaitrice, ou plutôt sois disant, de ces dieux impies qui allaient jusqu'à croire pouvoir dominer le destin de toutes choses, s’amusant de leurs péripéties et existence sordide.
Oui, tels étaient les hommes qui avaient l’odieux malheur de défier la croix sépulcrale du sombre chemin que le destin que ces dieux stupides qui régissaient notre monde avaient tracés pour eux dans leur insolente bonté. Ces hommes là n’étaient alors plus que les ombres de l’humanité dont le fil d’argent de la vie sombrait peu à peu dans un puits sans fond où les hurlements de milliers d’âmes déchus venaient déchirer à jamais le cœur et l’esprit de ceux qui s’y enfonçaient à jamais avant de rejoindre cette masse de souffrance. Mais ces souffrances incroyables étaient pourtant la clé de la délivrance, celle qui permettait d’enfin se détacher des dieux… Moi homme parmi les hommes, je déchirerai le ciel et défiait ses êtres supérieurs afin d’un jour les vaincre et être enfin capable de vivre dans un monde libéré de leur oppression.
L’âme d’un homme n’est qu’un manteau de souffrance et de peine qu’il noit dans son attitude désinvolte face à se propre déchéance, ce jeu de théâtre sanglant que les dieux tissent pour lui… il se crée une enveloppe de joie éphémère et de défiance envers ceux qui sont supérieurs à lui avant de noyer sa peine dans un sentiment d’extase surpassant le commun des mortels afin de se sentir alors vivant et de gagner la confiance et le pouvoir qui lui permettront de survivre aux puits les plus noirs de l’enfer. Mais là encore, utopie ou folle croyance, car tout n’est que dessin divin…
Je me souvenais d’un homme, un être fort âgé mais dont le pouvoir et le savoir outrepassé l’imaginable, un homme que les autres hommes eux-mêmes craignaient…. Il désirait lui aussi vouloir vaincre ces sois disant dieux, les voir disparaître plus que tout et osait les défier encore et toujours, se pavanant dans ce manteau d’arrogance qui était sienne, prêt à déchirer de ses crocs les mains blafardes des êtres du ciel. Cet homme là, celui qui m’avait recueillit autrefois me disait d’une voix pleine de sagesse :
- Mes sujets me traitent de monstre, ils disent que j’ai une âme vide…. Mais ils croient en une religion absurde, si j’ai une âme vide, alors on peut dire la même chose de toute forme de croyance et d’existence. Après tout, l’homme n’est qu’un misérable petit tas de secrets tissé par les songes divins, mais moi contrairement à eux, avec cette arrogance qui est mienne, je me suis détaché d’eux et vit ma propre existence loin de leurs jeux stupides.
Ce vieillard avait raison, vivre dans l’insouciance la plus pure n’était qu’une crade insulte envers l’existence qui nous était dévolue, une existence dont on pouvait espérer se saisir, afin de vaincre l’éternel et de se dresser fièrement dans les nuages d’argent, épée à la main, prêt à en découdre avec les rois de lumière siégeant dans le ciel sans fin. Il était de mon devoir en tant qu’être élu, de me dresser contre cette tyrannie millénaire et de déchirer les ailes d’or de ces dieux malfaisants, de les vaincre en utilisant leurs propres armes contre eux, puis de me dresser au dessus d’eux en tant que nouveau dieu capable de conduire l’existence vers un havre dans lequel les toiles du destin ne seraient pas tissés par le caprice malfaisant d’être courroucé à la moindre incartade… Je serais le guide sacré qui deviendrait dieu, le guide qui punirait l’humanité de cette sombre folie qui la caractérise et la libérerai des chaînes de la malveillance divine…
Quelle était cette mission qui m’avait été confiée ? Ah oui, il semblait que deux personnes s’amusaient à ouvrir les portes du purgatoire en chantant et dansant les flammes incestueuses de leur passion désincarnée… Folie et ambition au creux d’une main flamboyante, la stupidité ronge le cœur de la hargne la plus féroce en s’ouvrant face aux suppliques folles et malfaisantes de l’esprit corrompu de l’homme dans son manteau le plus noir et sombre … Sombre férocité, l’arrogance la plus noire semble pouvoir pourfendre les miroirs de la raison en chantant la discordance de l’humanité… Sombre œuvre, ode divertissante pour les dieux illusoires, ces être soumis à la déchéance suprême par ces créateurs si malveillants devaient ainsi subir la rédemption suprême… Deux hommes dansant au creux de leur insipide mauvaise foi laissaient leurs âmes répugnées par l’existence, se purger dans les flammes affamées qu’ils déclenchaient par pur jeu aux alentours du village… La folie humaine n’avait aucune limite, et j’étais probablement le mieux placé pour la reconnaître…
Selon l’anbu qui avait découvert les deux hommes, l’un d’eux semblait être un combattant plutôt faible, mais rapide pour s’éclipser car il avait réussit à lui échapper alors qu’il était si proche de le saisir entre ses griffes de rapaces, mais les ondulations du serpent enflammé avaient été trop soudaines et rapides pour que les serres aiguisés du prédateur puisse rompre le cou de l’animal déchu. Quant à l’autre, n’ayant en plus aucune réelle capacité de combat, il n’était qu’un pleutre qui avait vaguement prit la fuite pendant que le second faisait diversion avant de fuir à son tour… L’inutilité de la sois disant légendaire force anbu n’était plus à démontrer, incapable vers fourmillants qu’ils étaient de simplement se saisir de souris apeuré. Cette mission qui m’avait été confiée consistait donc à rectifier le tir en éliminant les deux rats noirs au pelage brulant en les engloutissant dans mes ténèbres les plus folles et incestueuse…
C’est ainsi que depuis 2 jours je voguais à travers les tapisseries verdoyantes qu’offrait la nature dans ces lieux boisés et ancestraux, témoins vivants d’une existence ancienne et millénaire, d’un fardeau depuis trop longtemps enterré derrière nos mœurs et nos craintes folles que les esprits volatils du ciel aimaient insuffler dans nos esprits barbares afin de nous détourner de notre chemin existentielle et nous forcer à suivre le monde illusoire que l’on tissait au dessus de nos têtes… J’avais forcé mes yeux à s’ouvrir face à cette folle décadence divine, mais pourtant, ce monde restait toujours aussi laid et souffreteux peu importe la façon avec laquelle j’osais l’admirer… La nature pouvait bien m’offrir ses plus belles tenues de vert émeraude éclatante avec les sublimes rayons enflammés du soleil qui venaient percer les feuillages drus, répandant une douce chaleur sous le couvert glacé des feuilles, semblant répandre une poudre d’or sur un sol poussiéreux, filtrant de milles couleurs à travers les gouttes de rosés matinal, les souffrances de mon âme condamné à affronter les dieux ne pouvait être apaisée.
Puis enfin, au troisième jour, une odeur de feu naissant vint flatter mes narines, odeur pestilentielle de folie pure et de malveillance naissante, une candeur nauséabonde seulement destinée à ravager encore plus la peau meurtrie d’un monde se faisant la scène d’une sombre décadence. Il ne me fallut dès lors que quelques minutes pour repérer l’endroit où semblait naître ce feu ardent alors que le soleil semblait tout juste se lever, répandant une aurore flamboyante et sanglante comme si elle acclamait la naissance du carnage enflammé qui venait de sortir des mains folles de deux âmes perdues. Au cœur d’une clairière se tenaient deux hommes… L’un, portant une capuche noire sur son visage, et ne portant sur son corps que des haillons poussiéreux et déchirés de toute part… Quant à l’autre, minuscule et rachitique, il ne portait que ce qui semblait être un vieux pantalon de ninja troué de toute part aussi… Deux gueux dont les dieux avaient décidés de s’amuser dans leurs élans d’angoisse et d’ennuis… De tels proies étaient ridicules et je n’arrivais pas à comprendre comment un anbu avait pu avoir la maladresse de les laisser filer… Ces hommes n’étaient clairement pas des combattants, simplement des idiots perdus dans leur culte de la destruction… Ainsi je ne pris même pas la peine de tenter une quelconque stratégie, surgissant calmement des fourrés alentours pour avancer vers eux comme si aucune violence ne m’animait, ou comme si ils n’étaient que des feuilles brûlées par le soleil dont je ne prenais guère garde… Au bruit de mes pas, le plus petit tenta de fuir alors que le second avançait vers moi… D’un soupir sonore, je le regardais courir telle une limace affolée face au dragon qui avançait vers lui.
-Meiton, Attou.
Surgissant des ténèbres, une main d’un noir sanguinolent surgit et attrapa avec force le fuyard à la gorge, le soulevant en l’air avant de, dans un craquement sinistre, briser sa nuque, laissant alors choir un corps inerte au sol… Attiré par ce craquement, le second se détourna de moi pour voir ce qu’il s’était passé, et ce assez longtemps pour ne point voir la courte que j’enfonçais dans sa gorge par derrière, le laissant s’écrouler dans une fontaine de sang. Un feu commençait à se déclarer là où ils avaient allumés je ne sais quels brindilles, mais cela n’était point mon affaire, les hommes chargés de ce genre de tâches ingrates auraient tôt fait de venir maîtriser ce feu… Ramassant mes deux prises, je retournais d’un pas nonchalant vers mon village d’accueil, quémander les récompenses dus à cette mission si ridicule.
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Mer 15 Sep 2010 - 20:50