Village de Takasa

« Ainsi, mes amis, nous construirons le village ici » Ses yeux plongèrent dans le ciel, les femmes, les hommes, les enfants aussi. Et cela faisait la quatrième fois que Yoshimitsu entendait l'histoire de ses « ancêtres ». Il avait refusé de joindre la cérémonie, cela faisait déjà 16 ans qui connaissait cet ennuyeux conte, mais sa famille avait catégoriquement refusé son absence. Yoshimitsu soupira lorsque son oncle, envahi d'un aura mystique, avait ordonné à tous les villageois de regarder le ciel lorsqu'il prononcerait le mot final : « ici ». C'était profondément ridicule. D'ailleurs, il n'y avait aucune preuve que ses ancêtres avaient bâti ce village perdu dans les profondeurs du pays de la Foudre. La présence de faucons et d'aigles au-dessus du villageois avaient fait miroiter à ses arrières-grands-parents que des anciens hommes venus du pays du Feu, après avoir guerroyé et perdu, avaient fondé un village en dessous d'une falaise remplie de faucons et autres prédateurs. Toute sa famille avait alors adopté le nom de Takasa et ses dérivés. Ainsi, la plupart des citoyens portaient le nom de Takasa alors qu'ils n'avaient aucun lien familial avec Yoshimitsu. Tout ceci était absurde. Le jeune adolescent décida alors de se retirer discrètement et de partir à la recherche de sa mère. Une soudaine envie d'apprendre son passé le submergeait alors. Elle devait sûrement être à la maison, en train de préparer le grand repas qui réunissait toute la famille. Ce jour d'été était, d'après les dires, la première fois que son ancêtre avait posé un morceau de roche pour la construction d'une grande maison. En fait, le village était bâti sur plusieurs pentes, un fleuve séparant les deux tronçons. Le côté Ouest abritait les marchands, les cultures hors-sol, et un vaste terrain confinait les nombreux animaux type vaches. Le côté Est abritait lui, le carré administratif, les maisons, les restaurants. Le village était lié par plusieurs ponts et il n'était pas surprenant de voir des enfants ou même des adultes montaient sur les toits pour gagner en hauteur et arrivaient en haut d'une montagne où un temple de prière se dressait. Les toits étaient alors dallés, renforcés, ce qui faisait la beauté de Takasa. On pouvait même rentrer dans les magasins par les toits, où des pancartes de publicité s'affichaient. C'était admirable et tellement incroyable. Yoshimitsu ne se rendit pas compte alors que sa maison était juste en face de lui. Un sourire se dessina délicatement sur son visage, il avait rêvé pendant tout ce temps. Le jeune adolescent enleva ses sandales et pénétra dans la maison de roche. Le bruit du bambou qui accueillait l'eau et la déposait faisait un bruit mélodieux. Yoshimitsu se retourna et vit dans le jardin une magnifique cigogne qui plongeait la tête dans la rivière et s'envola d'un coup d'aile, un poisson dans le bec. Yoshimitsu était ravi et tellement ému, c'était rare de voir cette scène, c'était la première fois de l'année qu'il apercevait une cigogne. Elle devait revenir vers le centre du pays et se dirigeait alors vers le sud. La voix forte de sa mère retentit :

« Yoshimitsu ! Au lieu de rêvasser au milieu de la porte d'entrée, fais quelque chose d'utile ! Mets la table ! »

Il sursauta et se précipita pour aider sa mère. Celui-ci, toujours timide et respectueux, dit d'une voix assez hésitante :

« Maman, tu peux me raconter mon enfance ? »

« Euh ? Tout va bien Yoshimitsu, tu as de la fièvre ? » répondit-elle, le sourcil levé.

« Maman, je t'en prie » cria-t-il, ce n'est pas drôle, tu ne m'as jamais raconté mon enfance »

« A part te dire que, à force de faire des bêtises, je regrette de t'avoir fait, excuse moi mon choux, mais j'ai pas grand chose à t'dire »

Et elle rit de plus belle. Yoshimitsu, vexé, se retourna et bouda dans le coin. Sa mère le nargua en lui racontant des épisodes de son enfance. Elle se questionnait de sa curiosité soudaine. En général, c'était le jeune adolescent qui racontait des histoires à sa mère, pas le contraire.

« Maman, sérieusement ! »

Sa mère se calma alors et sa chevelure brune cessa de gigoter. Elle effaça son sourire et s'approcha de son enfant en lui touchant l'épaule. Elle fit signe de s'asseoir par terre, en face de la petite table. Yoshimitsu se mit sur ses genoux, prêt à écouter. Sa mère bougeait ses yeux dans tous les sens ce qui veut dire qu'elle réfléchissait. Elle ouvrit sa bouche en »O », sourit et commença.

« Tu es né un jour d'été, et ton père et moi étions en... vacances, oui c'est ça, à Kumo. J'étais enceinte de neuf mois et un jour, des contractions m'alarmèrent de ta sortie soudaine. Je ne te raconte pas la suite, tu serais dégoûté. Bref, quatre jours plus tard, on revient à Takasa où ta nouvelle ville commença. Rien de spécial pendant les quelques années. Ah si ! A l'âge de cinq ans, nous t'avons inscrit à l'école du village, tu en avais pleuré ! Tu hurlais, refusais de partir de la maison et tu t'accrochais à la servante, la pauvre, elle était toute gênée, haha... Pardon chéri.... Ensuite ha oui ! Je m'en souviens comme si c'était hier. Je suis allée te chercher à l'école mais ton maître m'avait dit que tu n'étais pas présent de toute la journée ! J'étais paniquée ! Je me suis mise à courir dans tout le village à crier ton nom, c'était affreux ! »

« Comment m'en suis-je sorti alors ? » questionnai-je.

« Attends. Je continue. Alors que je criais ton nom partout dans le village, la nuit commençait à tomber et une escouade de quelques villageois et ninjas se préparaient à venir à ta recherche. Une idée subite me vint à l'esprit. Et si tu étais rentré dans l'école et tu n'en étais pas sorti ? Discrètement, je me dirigeais vers l'école et forçai soudain la porte d'entrée et me précipitai aussitôt vers le fond, où se trouvait les toilettes. Lorsque j'ouvris la porte, je te voyais, tambourinant le fenêtre au dessus des toilettes et hurlant mon nom. Quel soulagement quand je t'ai vu. Enfin, c'est l'instinct maternel tout ça, j'en suis sur ! »

« Mon dieu ! J'étais déjà un cas social ! »

« Tu ne me le fais pas dire chéri ! Qu'est-ce que je pourrais te raconter d'autres de très important... Ton premier jour à l'académie, oui ! J'en rigole encore. Tu étais avec ton meilleur ami et vous allez enfin assister à un cours. Vous étiez à la maison et vous imitiez les ninjas adultes. Vous faisiez des signes avec la main complétement affreux. J'aurai bien voulu vous corriger. Enfin, je m'égare. Je me suis absentée trois minutes, le temps de chercher du bon poisson dans la cave, je reviens et là, qu'est-ce que je vois ? Mon magnifique vase du pays du Vent brisé sur le sol ! Je vous en veux encore tous les deux ! Lorsque je vous ai regardé droit dans les yeux, vous vous êtes précipités dans le jardin, mais heureusement, j'étais rapide. A moins de trois, je vous ai attrapé et votre sanction avait été terrible ! Privés de desserts, de cours pendant un semaine, de sorties, le soir. La mère de ton ami, là, avait approuvé la sentence et avait même renchéri l'offre. J'étais gentille, j'ai refusé »

« C'est aimable de ta part, tu n'aurais pas fait mieux ! »

« Oh je t'en prie ! Comprends moi, mon vase ! Il était tellement beau... mais quel est le crétin cosmique qui m'a fait penser que vous allez rester sages ? Sur ce, ha oui ! Ton premier amour, haaa ? Tu rougis, je m'en souviens encore, c'était tellement mignon ! Elle s'appelait Yozuka et elle était avec toi en cours. Vous aviez 13 ans, ou 14, enfin ma mémoire me joue des tours ! Tu me l'avais présenté et tu m'avais promis que tu allais te marier avec elle l'année suivante. C'était tellement drôle ! »

« Maman ! Tu me mets mal à l'aise »

« Il faut que je te raconte ! Le soir même, tu es venu dans ma chambre et tu m'as regardé droit dans les yeux et d'une voix grave tu as clairement dit : Maman, achète une bague pour ma copine et pour moi ! J'étais effondrée de rire et tu étais tellement vexé. Tu m'as boudé toute la nuit jusqu'au lendemain. Le fait que je te prépare ton petit déjeuner t'avais fait oublier notre dispute. Et quand je te regarde, tu as tellement changé !"

Yoshimitsu sourit et se releva tout en remerciant sa mère. Ses quelques épisodes lui avaient ouvert les yeux. Il n'avait pas oublié de demander à sa maman comment était le village. Elle lui avait répondu alors que le village ne possédait pas tous ses ponts et il fallait passer par le bas de la vallée pour remonter vers le côté Ouest, une vraie galère ! Le pont était alors en construction et des dizaines de villageois mouraient dans l'année, emportés par le courant même si la présence des ninjas limitait les dégâts. Puis, tout au long des années, les premiers ponts entre les différentes pentes se construisirent. Les ingénieurs croyaient à la construction d'un village-arbres. Les gens devaient monter sur les toits pour circuler entre les différents niveaux. Les habitants qui voulaient une maison « isolée » étaient fortement taxés car l'espace était très mince et ne l'on pouvait construire des maisons comme celle de Yoshimitsu. Celui-ci remercia sa mère et s'en alla, tout simplement.

Simplicité et joie de vivre, voilà le nindô de ce jeune Yoshimitsu. Il est très social. Celui-ci adore se faire desamis. Yoshimitsu a un très grave complexe, il déteste être seul, abandonné. La seule présence d'individus dans la rue le comblent de joie. Yoshimitsu est très altruiste et donnerait tout pour garder ses amis les plus chers. Ainsi, celui-ci se retrouve jaloux est très irritable lorsque quelqu'un s'approche d'un de ses amis. Yoshimitsu malgré sa pensée assez pacifiste et très ambitieux. En effet, il aimerait un jour monter les échelons de la hiérarchie ninja et devenir un incontournable de Kumo. Il ne veut pas devenir Raikage, cela demande trop de compétences et de responsabilités. Yoshimitsu et très optimiste, un peu trop même. Il voit la vie en blanc et qu'en blanc ! Un échec ne le démotive pas, mais au contraire, il pense que c'est une source de motivation pour devenir encore plus fort. Ne vous dites pas que Yoshimitsu est un perdant ! Il est juste un peu bizarre dans sa manière de pensée. Ce jeune homme est également ouvert d'esprit, n'hésitant pas à parler à n'importe qui de n'importe quoi. Yoshimitsu est aussi un passionné de politique internationale et aimerait voyage dans le monde entier pour exercer son métier de ninja-diplomate. Négocier avec les plus grands, conclure un pacte militaire secret, améliorer la vie des citoyens de son pays. C'est un rêve pour Yoshimitsu. Malgré ces points positifs, Yoshimitsu reste un adolescent ce qui veut dire : barbant, il attire de nombreux problèmes et fait souvent des bêtises. Son insouciance reste parfois fortement ancré en lui lorsqu'il part en mission et n'évalue guère la situation. Mais, tout cela va de mieux en mieux, en grandissant, Yoshimitsu mûrit.

Yoshimitsu est un adolescent de taille moyenne, environ 1m70. Il a le teint pâle, semblable à la couleur de la neige. Yoshimitsu est plutôt carré avec des bras et des jambes assez musclés. Cet adolescent possède des cheveux mi-longs bruns, très épais et lisses. Il a des sourcils assez fins, les yeux bleus foncés et des cils très longs. Son nez est droit et petit, ce qui lui donne une certaine harmonie au niveau du visage. La bouche de Yoshimitsu est grande avec des lèvres rouges sangs. Il a un cou épais comme son corps qui assez athlétique. Derrière ses cheveux qui lui cachent la nuque, certains pourraient apercevoir , entre deux mèches de cheveux, un tatouage en forme de faucon. En fait, son nom de famille veut tout simplement dire la province des faucons, nous reviendrons sur ce point plus tard. Au niveau vestimentaire, Yoshimitsu porte souvent des habits uniformes : un haut bleu avec un pantalon bleu ou du noir tout simplement. Qu'importe la saison, Yoshimitsu préfère rester en T-shirt et se pavaner en short. Au premier regard, Yoshimitsu paraît simplet en raison de son sourire toujours figé sur sa face mais ses yeux bleus parfois effrayants remettent les personnes à leur place. Le jeune adolescent se promène toujours avec un arc en bois sur son dos et quelques flèches taillées dans un vieux bois d'if. Sa passion étant de chasser ... enfin, il aimait chasser n'importe animal qui bougeait et qui était assez gros pour son estomac ! Yoshimitsu porte souvent des sandales souples, pour rester léger en cas d'attaques en dehors du village.