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Le temps n’efface pas les traces des grands hommes : acte II.

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MessageSujet: Le temps n’efface pas les traces des grands hommes : acte II. Le temps n’efface pas les traces des grands hommes : acte II. Icon_minitimeSam 3 Déc 2011 - 15:38

Le temps n’efface pas les traces des grands hommes : acte II.


J’avais décidé de me rendre à Suna quelques jours auparavant, sur les traces d’un ami qui était également mon premier professeur, ayant disparu il y a quelques mois de cela, enlevé par des shinobis des forces spéciales du village.
Alors que je m’en approchais, j’eus la fortune de faire la connaissance d’un de ses habitants avec lequel je sympathisais rapidement. Après avoir partagé notre déjeuner, j’appris qu’il était lui-même sur les traces d’une personne importante à ses yeux, à savoir son père.
Nous décidâmes rapidement de lier nos recherches.
Ayant élaboré un plan, nous nous apprêtions à pénétrer dans la ville.




« Tu penses rentrer par les portes ainsi ? Tu pourras certainement, mais tu seras suivi par l'oeil de Suna pendant un long moment. Mais si tu passes par le ciel, chose que je doute que tu puisses faire, ce sera bien pire car les remparts ont été renforcés depuis l'attaque !
Je t'aiderais, mais il va falloir que l'on se fasse confiance.
»

Les portes de Suna approchaient rapidement. La muraille se précisait, haute et massive. Nous étions encore suffisamment loin pour que les gardes ne nous voient pas distinctement, la poussière que le galop du cheval soulevait nous camouflant efficacement à cette distance.

J’enlevai mon bandeau de kumoijin et le glissai dans une de mes sacoches, ouvris d’une main quelques boutons supplémentaires de ma chemise au niveau du décolleté, puis tournai la tête vers Eryu :
- Ce n’est pas comme si j’avais le choix, rétorquais-je en le taquinant. Pour gagner la tienne, laisse-moi te donner un avant-gout de mes talents, je suis persuadée que ça te plaira ! Au fait, quel est ton nom ?


Nous n’étions plus qu’à une cinquantaine de mètres des portes.
Des gardes se tenaient devant, nous barrant la route. Bien que les ayant repérés suffisamment tôt pour adapter mon allure, je maintenais le même train. Lorsque seulement cinq foulées nous séparaient d’eux, je refermais mes doigts sur les rênes et redressais mon buste.
Nous pilâmes avec insolence à quelques centimètres d’eux.

- Bonjour ! Clamais-je d’une voix chantante avant même qu’ils aient pu me demander de décliner mon identité.

Ils étaient quatre, tous de sexe masculin, et semblaient avoir sensiblement le même âge, compris entre vingt-cinq et trente ans. Sans doute des ninjas d’une force spéciale du village, au regard de leur tenue qui différait de celle des simples shinobis de Suna.
Quelque peu déconcertés par le contraste entre mon arrivée agressive et mon ton enjoué, ils reprirent néanmoins rapidement leurs moyens.
L’un d’eux me demanda alors de me présenter et d’indiquer l’objet de ma venue, relevant l’absence de bandeau sur mon front.

- Rina Tsukyo, je suis venue rendre visite à mon petit cousin préféré, Eryu, répondis-je en arborant un sourire charmeur. Ma famille tient un restaurant situé dans le pays du vent, non loin de la frontière ouest. Mais en raison du nombre important de clients, ma charge de travail ne me permet pas de rendre souvent visite aux membres de la famille habitant ici... Oh, vous connaissez peut-être notre établissement, il est réputé pour proposer le meilleur bœuf sauté de la région !
- Oh oh ! Nous ne manquerons pas d’y faire une halte la prochaine fois que nous passerons dans le coin... Glissa l’un deux d’un air non désintéressé en donnant un léger coup de coude à un de ses collègues.
- Je serais ravie de vous servir notre spécialité, préparée avec une attention tout particulière ! Ajoutais-je avec un clin d’œil.

La discussion dura quelques minutes sur des sujets légers puis l’un d’eux releva que je semblais être une excellente cavalière.

Notre échange n’avait que trop duré, et bien qu’il fût nécessaire pour balayer les soupçons à mon égard, il était temps d’y mettre un terme pour nous reconcentrer sur notre objectif.

- Oui en effet, je suis née sur un cheval. Vous savez pour de simples commerçants comme nous qui sommes obligés de parcourir de longues distances dès que nous voulons nous rendre en ville, c’est de loin le moyen de locomotion le plus efficace et le plus rapide.

Je tournais brièvement la tête vers Eryu puis poursuivis, tout en détachant la bride qui reliait ma rêne gauche à la rêne droite :
- D’ailleurs, il ne sait toujours pas en faire autant, je ne peux laisser passer cela au sein de ma propre famille… Allez, au boulot !

Je plaçais l’extrémité de chaque rêne entre les mains de mon prétendu cousin. Il m’adressa un sourire complice et amusé.
« Un coup de talon, donne un coup de talon ».

Notre monture repartit lentement, guidée par les mouvements approximatifs et incertains de son cavalier.

- J’espère vous revoir un jour dans notre restaurant ! Lançais-je aux gardes que nous quittions pour pénétrer dans le village, en me retournant vers eux et en me penchant légèrement, leur faisant ainsi bénéficier d’une vue imprenable sur mon décolleté.
Ils répondirent qu'ils n'y manqueraient pas, d'un air rêveur et absent.
L’un d’eux était plutôt attirant. Quel dommage que ma famille ne possédât aucun établissement de restauration…


Parfait. Le seul souvenir que ma venue laissera à ces quatre-là se résumera à un aperçu plongeant sur mon physique avantageux, sans soulever une once de doute quant à la véracité de mes propos. Ce qui nous laissait le champ complètement libre, sans être sujets aux moindres suspicions ni surveillance.


- Trop facile, commentais-je en repensant à notre passage des portes. J’espère avoir davantage de défis pour la suite…


Nous avancions vers le cœur du village. Je me demandais où Eryu comptait aller. Après tout, peut être que le cheval décidait lui-même de la direction, ce qui n’aurait guère été étonnant compte tenu du fait que son cavalier ne savait pas monter.
Je pouffais ouvertement à cette perspective.

Les rues étaient animées. Nous étions en effet au beau milieu de l’après-midi, l’activité de la ville battait son plein.
Suna était le seul grand village dans lequel je n’avais jamais mis les pieds auparavant ; aussi, j’observais avec intérêt les visages hâlés des passants, l’architecture ronde des maisons immaculées, les auvents en tissus colorés des échoppes…


Tout en continuant de détailler les environs avec attention, je pris la parole :
- A propos de confiance, je suppose que dévoiler mon plan en détails serait la moindre des choses. Je te propose donc d’en discuter de manière approfondie dans le lieu de ton choix. Je te laisse guide, cousin !

InvitéInvité
MessageSujet: Re: Le temps n’efface pas les traces des grands hommes : acte II. Le temps n’efface pas les traces des grands hommes : acte II. Icon_minitimeMar 6 Déc 2011 - 8:09

~Le Temps Passe et ne Revient Plus~

    Incroyable. La façon dont nous étions rentrés si facilement, l'aisance avec laquelle Rina avait pu charmer nos gardes, et la simplicité de ces derniers à être séduits de la sorte. Elle était belle la sûreté de Suna ! J'étais toutefois un peu gêné, oser mettre en valeur son décolleté était tout de même audacieux, bien que c'est en partie grâce à cela que nous étions parvenu à franchir les portes, les rênes dans mes mains. Heureusement que j'étais son cousin, si son imagination avait inventé autre chose de plus intime, je n'aurais pas pu la présenter à Takeshi, mon compagnon. C'était la première fois de ma petite vie d'adolescent que je montais sur un cheval, et qu'on me demandait de prendre les rênes. Je n'aurais jamais cru que ce serait si difficile. Bien heureusement, l'équidé de mon amie était habitué à être monté, ainsi il allait de lui même où bon lui semblait. Enfin, elle s'adressa à moi pour me confier la tâche de choisir un endroit propice à l'exhibition de ses desseins, sans que cela ne tombe sans l'oreille de quelqu'un d'autre. Ainsi, non loin de la place principale du village, je lui indiquais un endroit bien bruyant dans lequel la moindre discussion était ensevelie par de la piaillerie, le son des verres qui s'entrechoquent, et avec de la chance ce fameux bruit de vomissement : le bar. Dire que c'est dans ce même bar que j'eu rencontré Takeshi, j'aurais tout de même pu trouver mieux comme endroit, quoiqu'il en soit c'était parfait pour nous échanger nos complots ainsi que nos différents avis. Comme le cheval n'avait pas l'air de comprendre que je voulais descendre, je le signalais à Rina pour qu'elle fasse en sorte que son cheval s'arrête juste devant le bar. Elle me dit de tirer sur les rênes, sûrement les choses qu'elle m'avait refilé en main, tout à l'heure. Ainsi, lorsque nous étions devant le bar, je fis ce qu'elle m'eut demandé et le cheval s'arrêta net. J'étais ébahi, quelle arrivée majestueuse ! J'étais donc tout fier de moi, mais cela n'allait pas durer. Descendre du cheval. C'était une tout autre épreuve. Il me semblait, tandis que j'essayais de descendre piteusement, que Rina me regardait lamentablement. Je n'osais tout de même pas croiser son regard, qui toutefois s'avérait un peu hautain. Que voulez-vous ? Je n'étais pas né sur un dada moi ! Une fois à terre, ou du moins sur mes deux jambes, j'indiquais à ma "cousine" de bien vouloir rentrer dans le bar. Je ne m'étais pas trompé, un véritable vacarme y régnait. Tout y était : glapissements, beuglements d'ivrognes, chaise renversée, une légère odeur de vomis dans l'air. Le climat était, disons, propice au plaisir de l'homme. J'invitais donc ma collègue à s'asseoir au fond de la salle, à la plus éloignée des tables, mais surtout à celle qui était le plus proche de l'aération. Une fois tout deux assis, nous regardions pendant un moment le spectacle qui s'offrait à nous, plus audible que visuel, mais les deux étaient intéressants. Non, plutôt envahissants. C'était le but recherché de toutes façons ! Au bout d quelques minutes, j'engageais la conversation pour qu'elle me débite ses plans.

    « Je t'écoute, je m'assurerai de vérifier si tes plans sont conformes aux choses propres à Suna, les bâtiments, l'organisation, les détails... »

    Puis, dans cette même atmosphère agitée, j'attendais la réponse de ma coéquipière. J’espérais une entière confiance en elle, comme si nous nous étions connu depuis pas mal de temps. D'où cela venait-il, si soudainement ? Peut être de nos projets en commun. Plus même, une partie de notre histoire commune. Et ej ne réalisais pas encore que, si cela s'avérait à aller nettement plus loin, je courais vers le même objectif qu'elle, tandis que des risques identiques couraient après nous.

InvitéInvité
MessageSujet: Re: Le temps n’efface pas les traces des grands hommes : acte II. Le temps n’efface pas les traces des grands hommes : acte II. Icon_minitimeJeu 8 Déc 2011 - 19:35

Il faut cacher la profondeur. Où ça ? A la surface.


Au terme d’une chevauchée de plusieurs minutes dans les rues de Suna, Eryu m’indiqua que nous arrivions au lieu où il avait l’intention de s’arrêter afin que je lui dévoile les détails de mon plan.

Après qu’il eut immobilisé notre monture, il descendit d’une manière peu stable mais rétablit toutefois rapidement son équilibre, ce qui lui valut une œillade réprobatrice de ma part.
En mon fort, j’étais seulement déçue. Pendant tout le trajet, j’attendais le moment de mettre pied à terre, espérant une chute de sa part, perceptive qui me réjouissait au plus haut point. Mes expectatives d’assister à cette scène cocasse tant souhaitée furent balayées à l’instant même où il retrouva son aplomb.
Dommage.

J’attachai mon cheval à la rambarde fixée le long du bâtiment devant lequel nous nous étions arrêtés.
Un bar.
C’était un choix judicieux, mon partenaire semblait subtil et astucieux. Nous ne serons jamais aussi invisibles que fondus dans une masse, davantage encore qu’en essayant de se dissimuler en s’isolant de tous. Après tout, là où la profondeur est la mieux cachée, c’est en surface.

Eryu poussa la double porte en bois, et je lui empruntai le pas.

Le bruit et les senteurs âcres me frappèrent à la seconde même où j’entrais. La clientèle était essentiellement masculine, et la plupart se trouvaient dans un état d’ébriété déjà avancé, alors que nous n’étions qu’en fin d’après-midi. Ici, on parlait fort, on riait grassement et on buvait beaucoup. Dans ce lieu clos, sombre et plein à craquer, le jour n’entrait que par une petite ouverture au niveau de l’arrière salle, et les cris résonnaient de manière assourdissante.
Malgré le vacarme, j’entendis Eryu m’indiquer une table vers le fond, accolée à l’unique bouche d’aération.

Je le suivis en me frayant un chemin parmi les nombreuses tables. J’étais une des seules femmes présentes dans le bar, et la seule à n’être encore dans un âge déjà bien avancé. Aussi, je n’échappais pas aux remarques graveleuses et aux invitations déplacées des autres clients. L’un d’eux n’hésita pas à rester en plein milieu de mon chemin, se tenant de profil et faisant mine de ne pas m’avoir vue, afin de m’obliger à me coller contre lui pour passer. Dans un autre contexte, je n’aurais guère hésité à le bousculer violemment de l’épaule, mais l’heure n’était pas encore au scandale et je devais demeurer discrète. Je me glissais donc entre l'homme et la table, le regard baissé et les dents serrées, alors qu’un odieux sourire se dessina sur ses lèvres en sentant mon corps plaqué contre le sien.

Quel endroit sordide pour une femme…

Mon "cousin" aurait pu avoir la décence de me ménager un peu, tout de même ! Mais après tout, je ne pouvais lui en vouloir, qui pouvait bien savoir ce qu’il pensait de ma notion de la vertu et de la morale après notre franchissement des portes de la ville...
« De toute façon, tu n’as pas de morale », me rappela une petite voix dans ma tête.
Et elle avait raison ; aujourd’hui, il était en effet préférable que je m’en passe.

Une fois parvenus au fond de la salle, nous nous assîmes autour d’une petite table ronde. L’air était plus respirable ici, et les sons résonnaient moins.
Un homme passa prendre notre commande. Je choisis une boisson alcoolisée, non seulement pour ne pas éveiller les soupçons dans un établissement où il n’était pas d’usage de commander un lait-fraise, mais aussi pour m’aider à trouver l’audace nécessaire à l’exécution de mon plan.
Il revint quelques minutes plus tard, posa deux verres pleins d’une taille indécente devant nous, et repartit.

Une fois seuls, Eryu entra aussitôt dans le vif du sujet :
- Je t'écoute, je m'assurerai de vérifier si tes plans sont conformes aux choses propres à Suna, les bâtiments, l'organisation, les détails...

Les choses sérieuses allaient enfin commencer.

Après une longue gorgée, je joignis mes deux mains sur la table, et m’appuyant sur mes coudes, je me penchais légèrement vers lui :
- Je suppose que les registres doivent se trouver dans le bâtiment du Kazekage, bien gardé la nuit de l’extérieur. Ainsi, les quelques gardes surveillant l’intérieur ne sont pas très regardant, un contrôle ayant déjà eu lieu à l’entrée. Mon affinité Doton me permettra de pénétrer aisément dans l’enceinte, sans passer par les portes. Il faudra que tu m’indiques précisément l’emplacement de la salle des archives, son niveau et comment y accéder exactement.

Je me redressais alors afin de me laisser aller contre le dossier de ma chaise et le regardais malicieusement.

- Mais une fois arrivée à l’intérieur, je ne parviendrais pas à me faire passer pour une shinobi du village sans une petite aide de ta part…

Je levais lentement la main, et pointais son front du doigt. Un sourire carnassier se dessina sur mes lèvres alors que je fixais son bandeau.

- J’aurais besoin de ça.

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