Une fois de plus, comme chaque matin, je vais porter mon petit frère à l’école. Il est toujours très enthousiasme, car il adore beaucoup apprendre, surtout pour tout ce qui à trait aux exercices physiques. Otonashi a un peu plus de difficulté pour ce qui concerne la théorie, c’est pourquoi je l’aide, car moi c’était ma force quand j’étais à l’Académie. Mon frère est très énergique, alors c’est toujours particulièrement difficile de le maintenir en place pour lui apprendre quelque chose qui demande d’utiliser davantage sa tête que son corps. Mais j’ai finis pas trouvé un moyen très efficace, une méthode un peu plus manuelle, même si ça n’y parait pas. Il me bouscule un peu, comme pour me provoquer et je lui souris. Je reçois une grimace en retour, alors je ris un peu. On finit par arriver à l’école et je le reconduis jusque dans sa classe, car j’ai le temps aujourd’hui. Je ne sais d’ailleurs pas ce que je vais faire… Un entraînement… ou peut-être vais-je aller voir au bureau du Raikage s’il y a une mission que je puisse faire en solo… Alors que Otonashi disparait par la porte pour aller prendre sa place, j’entends un peu plus loin dans le couloir mon ancien professeur de l’Académie parler avec une femme. Sans trop le vouloir, je les écoute discrètement.
Leurs voix semblent un peu désappointées, comme s’ils n’arrivaient pas à régler un problème. Les deux shinobis semblent parler d’un jeune à qui ils enseignent. Je finis par m’approcher d’eux, peut-être puis-je être d’une quelconque utilité pour eux… Arrivée à leur hauteur, l’homme et la femme se tournent vers moi en me souriant.
- Puis je vous aider ?
Ma voix est timide, alors ils sourient. Ils remarquent sans doute que je n’ai pas changé depuis quatre ans. Toujours aussi réservée, mais prête à aider mon prochain quand j’en ressens le besoin. Habituellement, je n’y vais pas de mon plein gré pour aider les gens, j’ai davantage l’habitude qu’on m’approche par mission. Mais eux je les connais mieux, alors je suis un peu moins gênée. Mon Sensei se gratte la tête un peu.
- Hé bien… Peut-être… Tu étais douée pour la théorie à ce que je me souvienne… Nous avons un garçon qui n’arrive pas à maîtriser une technique de base et nous avons tout essayé… Peut-être qu’un esprit plus jeune aura plus d’imagination que nous… On essaie de lui apprendre le Henge…
Un faible sourire s’affiche sur mes lèvres, je crois que je pourrais faire ça… Alors j’accepte, j’ai toujours bien aimé les enfants et c’est plus facile de parler avec eux. L’homme m’amène jusqu’à la classe et me présente au gamin qui déjà m’offre l’impression d’être débordant d’énergie. Il s’appelle Kaito. Je me penche légèrement vers lui et lui sourit. Le garçon s’arrête à deux pouces de ma figure et me regarde avec des yeux malicieux comme s’il était près à faire un mauvais coup. Je n’allais pas chômer avec celui-là. Je me présente à lui, mais ça semble le désintéresser plus qu’autre chose. Alors je souris et lui ébouriffe les cheveux gentiment, chose qu’il ne semble pas aimer, car il se dégage.
- On va jouer dehors, ça te dit ? C’est yeux s’agrandissent d’un coup, je viens de toucher un point qui semble beaucoup l’intéresser. Je n’ai pas le temps de rien placer de plus qu’il détale déjà vers la porte de l’Académie. Je me retourne vers l’instituteur en lui disant que je le ramène pour l’après-midi. Et je pars à sa suite. Il ne faudrait quand même pas qu’il m’échappe pendant qu’il est sous ma surveillance. Je n’ai pas mis le pied dehors que Kaito me tire déjà par la manche pour me presser. Il semblait plutôt enjoué à l’idée, ce qui faciliterait la tâche. Je l’amène non loin de l’Académie.
- Bon voilà ce qu’on va faire… On ma dit que tu avais de la difficulté à apprendre le jutsu de métamorphose, alors on va essayer une autre tactique que je fais avec mon petit frère qui est aussi bouillant d’énergie et qui fonctionne plutôt bien avec lui. On va faire une partie de cache-cache…
Il me fixe un peu incrédule, ne semblant pas vraiment comprendre le lien sur le coup. Moi je le voyais, il n’avait pas besoin de le savoir pour le moment, Kaito le saisirait assez rapidement. Continuant mon explication en souriant un peu face à son air.
- Voici le périmètre, tu as le droit de cacher dans une circonférence de cinquante mètres, à l’extérieur. On n’entre pas dans les commerces et les maisons pour déranger les gens. Tu as le droit de demander à n’importe qui que tu connais de t’aider. Et moi, je dois te trouver. Prêt ?
Il acquiesce d’un signe de tête et je donne le signal de départ en me cachant les yeux avec les mains. J’allais lui faire comprendre comment cette technique pouvait être bien quand on savait l’utiliser comme il le fallait. Après avoir compté jusqu’à cent, je compose un signe et me transforme en un petit garçon. Je l’avais vu conversé avec lui avant de sortir de la classe, alors je comptais utiliser cela pour le trouver. Nonchalamment, je commence à marcher dans une direction quelconque. Je tourne un peu autour de l’Académie dans un périmètre de cinquante mètres. Je mets tout de même quelques bonnes minutes à tomber sur lui. Lorsque j’entends un «Psssst ! Pssssst !» Je me retourne finalement apercevant Kaito cacher derrière une boite près d’une ruelle non loin de l’école. Il me somme de venir d’un geste discret en regardant autour de lui comme s’il espérait que je ne l’épie pas quelque part. Je m’approche alors, discrètement, feintant un peu le jeu. Une fois à sa hauteur, il me chuchote à l’oreille qu’une fille joue à cache à cache avec lui pour lui apprendre une technique de métamorphose et qu’il ne voit vraiment pas le rapport. Intérieurement, je pouffe un peu. La situation est coquasse. Je renchéris un peu en disant que ça ne fait pas de sens et il approuve parfaitement, puis il me propose de se sauver pour aller flâner un peu dans le parc. Je l’approuve et comme deux petits voyous, nous nous éloignons rapidement au pas de course.
Lorsqu’on s’arrête finalement, Kaito se met à rire un peu. Rigolant sur le fait que je le chercherais pendant des heures alors qu’il serait loin en train de flemmarder quelque part et que j’aurais sans doute l’air bête quand je m’en rendrais compte. Je rigole avec lui, non pas vraiment de sa stratégie un peu manquée, mais du fait qu’il ne soupçonne rien à mon égard. De cette manière, quelques heures s’écroulent pendant lesquels il ne remarque rien de particulier. Lorsque le midi approche, mon apprenti commence à avoir faim. Il se retourne, dos à moi, disant qu’on devrait aller manger quelque chose et, reprenant ma forme, je lui dis :
- Et si on commençait sérieusement l’entrainement ? Le gamin se retourne brusquement, éberlué. Il en tombe pratiquement par terre, cherchant son ami des yeux, mais il n’y a que moi.
- C’était toi depuis le début ?!
- Oui c’était moi !
Je lui souris, un peu narquoisement malgré moi. Je lui avais joué un bon tour, il fallait l’avouer. Un «wooow» s’échappe des lèvres de Kaito, il est impressionné je crois. Il n’avait peut-être jamais vu la chose sous cet angle. Du coup, on saute le diner, car il veut en savoir davantage sur le jutsu. J’ai réussi à piquer sa curiosité. Au milieu de l’après-midi, il arrive finalement à maîtriser le Henge et il a déjà hâte de jouer un bon coup à son professeur. Alors on retourne vers l’Académie, je crois qu’ils seront contents d’apprendre les résultats de mon travail. Lorsqu’on arrive finalement en classe, le gamin fait une petite démonstration devant son Sensei et celui-ci est un peu déconcerté. J’imagine qu’il ne s’attendait pas à ce que cela se fasse aussi rapidement. Je crois que ce n’était pas tant la technique le problème, mais plutôt l’intérêt qu’il avait pour le jutsu. Parfois, une nouvelle façon de l’enseigner peut tout changer, chaque personne à sa façon d’apprendre après tout.
Avec tout cela, je finis par retourner chez moi, un petit sac de ryo entre les mains. Ma journée c’était plutôt bien déroulée au final !