Une pluie continue et intense tombait sur Amegakure, comme chaque jour que le bon dieu daigné offrir aux simples mortels. Rien d'anormal n'était à signaler dans le paisible village contrôlé par la terrorisante organisation de l'Akatsuki. Tout ce que Pein faisait dans l'ombre ne pouvait arriver jusqu'à la conscience des villageois peuplant le village, dans leur petite vie rangée, et ils ne pouvaient se douter de ce qui pourrait arriver d'un jour à l'autre.
Plusieurs membres de l'organisation étaient désormais en mission, depuis que celle-ci avait repris de la vitesse, et Konan s'était une nouvelle fois absentée. Il s'agissait sûrement d'une énième mission de recrutement ou de propagande, visant à répandre le nom de l'Akatsuki dans n'importe quelle petite parcelle du monde. Les fonds de la lune rouge étaient remontés grâce aux nombreuses interventions, dans les villes et villages, des tueurs sans pitié de l'organisation. De plus, la plupart des missions à effectuer étaient maintenant achevées. L'Akatsuki reprenait petit à petit les villages alentours en main et ce n'était plus les voisins de l'organisation qui inquiétait Nagato mais un personnage en particulier. Face à la lumière de la lune rouge, l'insignifiance des villages ninjas ne faisaient que peu d'ombre. Cependant, l'obscurité d'un être plus pervertis que tous, aux yeux de Pein, pouvait devenir une menace pour l'organisation. Orochimaru. Cet ancien membre de l'Akatsuki avait montré à plusieurs reprises de quoi il était capable et jusqu'où il pouvait aller. Il avait déjà réussi à former une autre secte et il n'était pas question de le laisser aller à sa guise. Il fallait que l'on récolte des informations à son sujet et la personne la plus concernée et qualifiée était de loin Nagato. Lui qui l'avait côtoyait autrefois.
Contrairement à mon habitude, je n'étais pas au sommet de ma tour, en train d'observer les faits du village de la pluie. Enfin, Nagato y était bien évidemment, dans sa prison métallique... Trois de mes marionnettes étaient restées à l'intérieure d'Amegakure afin d'en assurer la sécurité et pour qu'il n'y ai pas d'intrusion durant mon absence. Chikushodô et Ningendô étaient de chaque côté de mes flancs. Assis, au pied d'un arbre, je méditais sur la stratégie à adopter pour retrouver le plus rapidement possible la trace de ce traitre. J'allais me servir de Chikushodô pour me camoufler et rester invisible aux yeux de tous, à l'intérieur de son caméléon, tandis que l'invocation de son oiseau me servirait à voir les différentes personnes présentes sur le terrain. Cette immense bête surplomberait facilement tout le secteur. Quant à Ningendô, je l'avais emmené pour me servir de ses capacités liées à l'esprit. Certes, Orochimaru était dangereux mais pas assez pour m'inquiéter au point de prendre d'autres Pein. Je ne pouvais pas rester plus longtemps ici à ne rien faire. Si je voulais retrouver cette plaie, il fallait que j'y mette toute mon énergie. J'époussetai mon manteau pour en retirer les quelques brindilles qui m'étaient tombées dessus pendant que je réfléchissais et mon doigt s'agrippa à un des embouts métalliques qui ressortait de ma peau. J'avais beau avoir ce corps, depuis maintenant plusieurs années, je n'arrivais toujours pas à m'y accoutumer totalement.
Je regardais le soleil qui flamboyait au milieu de ses coussins nuageux. Cela faisait plusieurs semaines que je n'étais pas sorti de mon repère et ma peau, morte, réagit bizarrement. Cette sensation de tiédeur me paraissait presque inconnue, je ne la ressentait qu'à travers quelqu'un d'autre. En rêvassant à moitié, Chikushodô apposa ses mains contre le sol et de nombreux kanjis s'inscrivirent à même la terre. Ce succéda alors à ces derniers une légère explosion donnant naissance à un épais nuage de fumée dont sortit un caméléon que je connaissais bien. Dans sa lancée, elle invoqua également l'infâme corbeau qui allait me permettre de gagner un temps précieux. Je rentrai dans la bête, donnant l'impression de me faire gober, suivis de mon second. La dernière chevaucha le volatile pour que je puisse bénéficier de deux angles de vue différents. De plus, je ne pouvais pas me permettre de voyager à ma guise à travers le monde ninja, tout en espérant être assez chanceux pour trouver ce que recherchais. Il fallait que je commence par les petits villages susceptibles d'avoir vu ce serpent ramper dans les parages.
Après quelques minutes, Chikushodô, du haut de son perchoir, aperçut quelques habitations dont on pouvait voir la fumée sortir des cheminées. L'oiseau se posa en premier et je sortis de ma cachette mobile pour m'adresser aux passants. Étrangement, deux gardes tournaient autour des maisonnettes. Pourtant, rien ne semblait troubler la tranquillité de ces villageois qui vaquaient à leurs occupations sereinement. Je m'adressai à un des gardes qui passa à côté de moi et le questionnai au sujet de sa présence. Il me répondit que celle-ci était nécessaire et qu'il n'avait pas d'autre information à me communiquer. Je m'esquissai vers un recoin sombre et attirai le soldat, grâce à la gravitation, vers ma position. Je lui plantai alors, au moment où celui-ci était à quelques centimètres de moi, une barre métallique dans l'épaule et plaquai ma main sur sa bouche pour que son gémissement ne trouble pas le paisible village. Immédiatement, le rinnegan et toute sa puissance entrèrent illicitement dans son esprit. L'homme d'âge moyen me regarda avec supplice, quémandant ma clémence. Je lui posai de nouveau ma question et j'eus en guise de réponse un évanouissement. Décidément, la majorité des personnes peuplant cette planète n'étaient que des déchets n'ayant même pas le mérite de vivre. Sur ce, j'enfonçai mon pieu dans sa carotide, cela faisait un être impur dont la Terre était débarrassée. Pendant ce temps, Chikushodô faisait la même chose avec le second garde qui, moins peureux ou plus, je ne sais pas, avait compris à qui il avait à faire et ne tarda pas à répondre. Apparemment, le maire du village avait recouru à une protection militaire à cause d'une meute de loups qui terrorisait les commerçants, empêchant la ville de fleurir économiquement. Et cette histoire n'avait, à mon grand dégout, aucun rapport avec celui que je recherchais. Ne perdant pas une seconde de plus, je continuai d'avancer à travers différents villages et finis enfin par tomber sur quelque chose d'intéressant. Les villageois de cette petite communauté semblaient tous terrorisés. Je voulais me renseigner auprès d'eux mais la plupart étaient enfermés dans leur maison. Un jeune homme courageux était cependant au centre de la place du village, pensif. Je le questionnai sur cette peur panique qui avait envahi ce petit coin fleuri. Sans détour, il m'expliqua la situation. Il était le frère du plus grand et du plus fort guerrier du village qui, en ce moment même, était en train d'agoniser dans sa couche, frappé par un mal étrange. Je lui demandai où se trouvait sa maison et sans attendre son accord je me rendis en son intérieur. Je vis, dans le coin droit, l'homme se tenant la gorge et contenant ses cris de douleur. Je l'attirai vers moi, brusquement, et examinai son encolure pour y trouver, comme je m'y attendais, la morsure du serpent. A mon avis, ce jeune combattant ne s'en sortirait pas et il n'en était pas question. Cela ferait un homme de plus au côté d'Orochimaru ! Je le pris donc par la gorge pour y exercer une pression qui vis céder sa jugulaire. Victime d'une hémorragie interne et incapable de crier, il ne lui restait que quelques minutes à vivre tout au plus. Je retournai voir son frère et m'enquerrai de l'origine de son mal. Très superstitieux, il mit sa capuche pour dissimuler son identité à une quelconque personne qui pourrait nous espionner et me fit part d'un étrange être, dont une aura maléfique se dégageait, qui aurait pris son frère à part. Se doutant du caractère courageux voir téméraire de son frère, l'étranger l'aurait défié tout en sachant sa victoire assurée. Apparemment, les villageois n'auraient pas assisté à la confrontation mais auraient juste retrouvé le corps de leur frère sans blessure, mis à part celle à la nuque. A moitié inconscient dans les feuilles et la végétation rougeâtre de l'automne, celui-ci aurait refusé d'en dire plus. Je lui posai une dernière question pour me renseigner sur la direction qu'aurait pu prendre cet être maléfique, et eus comme répartie un regard plein de peur. Il finit tout de même par me dire qu'une rumeur courait comme quoi il vivrait à plusieurs endroits en même temps et qu'un d'entre eux se situerait au cœur de la forêt se trouvant à la lisière du village. Je ne m'attardai pas plus et entendis, lorsque je m'enfonçai dans les bois, les cris d'effroi poussés par le jeune au moment où il découvrit le corps de son ainé. Je continuai ma route, nullement distrait, et Chikushodô perché sur son corbeau ne m'était plus d'une grande utilité. La végétation était dense et, du ciel, il était impossible de repérer une cachette ou un repère. Je la fis donc redescendre et elle s'empressa d'invoquer, dès qu'elle toucha le sol, le chien à trois tête. Je fis coulisser une barre métallique de ma manche et agressai la bête à plusieurs reprises le faisant se multiplier encore et encore. Lorsque je me retrouvai face à une quinzaine de canidés enragés je me stoppai et les fis se disperser dans toutes les directions. Chikushodô se hissa dans la gueule du caméléon et nous attendîmes les résultats des recherches. Sur leur passage, les chiens fou-furieux tuaient tout ce qu'ils croisaient. Passants, ermites, enfants, pour enfin tomber sur des ninjas. Je me dépêchai sur la zone de combat et lorsque je fus arrivé l'homme agonisait et m'insulta dans un dernier râle. Ce n'était qu'un débutant, indigne de l'élite entourant l'autre traitre. Je sentis un autre chakra, me révélant la présence d'une autre personne sur le terrain. Déprimé de la faiblesse de ces sous-hommes, je tractai le froussard vers moi avec brutalité et le saisi par la gorge tout en l'écrasant violemment contre le sol. Celui-ci poussa un gémissement qui en disait long sur sa souffrance et laissa échapper un filet de sang de l'intérieur de sa bouche. Je lui mis une pression supplémentaire en le regardant dans les yeux et en y imprégnant toute ma haine et mon dégoût pour cette vermine rampante. Ningendô se plaça derrière lui et apposa ses mains sur sa tête, de telle manière que ses paumes épousaient la forme de son crâne tout en touchant du bout des doigts le haut de sa nuque. Il commença alors l'extraction des données et informations logées au plus profond de l'âme de cet être, à la recherche du moindre indice qui pourrait nous être utile. N'opposant que très peu de résistance, l'homme nous livra tous ses secrets très rapidement et, par la même occasion, les contacts qu'avait Orochimaru. Effectivement, le jeune ninja ne connaissait Orochimaru que de nom et travaillait pour lui uniquement par l'intermédiaire d'autres personnes. Ningendô finit son travail en retirant l'âme de la personne qui nous avait été, tout compte fait, très utile. Nous savions désormais où se trouvaient les différents contacts d'Orochimaru.
Quelques temps plus tard, après avoir trouvé la totalité des taupes travaillant pour le traitre, le bilan était plutôt mitigé. Sur quinze de ses subordonnés, dix avait déjà trouvé la mort par des opposants dont nous ne connaissions pas l'identité et qui, apparemment, en avait également après Orochimaru. Nous étions rentrés dans l'esprit des cinq restant et quatre d'entre eux n'avaient aucune réelle information à nous communiquer. Orochimaru était quelqu'un de très méfiant et ne dévoilait pas son identité ni sa position si facilement. Cependant, il y a toujours une petite faille, même dans la plus grande des sécurités, et le dernier interrogé nous dévoila des informations très intéressantes. C'était le seul qui avait vu le visage de son employeur et, comme nous nous en doutions, il avait encore une fois changé de visage, prenant celui d'une jeune fille. Il n'avait pas changé de méthode depuis la dernière fois que j'avais eu à faire à lui. Il soudoyait les gens puis les soumettait à son pouvoir pour ensuite se servir du corps qu'il considérait comme le plus apte à soutenir ses capacité pour pouvoir en prendre possession. Mais, encore mieux que son identité physique, le jeune ninja nous révéla qu'il utilisait, à travers le monde ninja, un total d'environ dix-sept repères. C'était moins que ce à quoi je m'attendais et c'était une nouvelle des plus intéressante, surtout que l'homme interrogé en connaissait quatre d'entre eux. Trois des repères étaient très éloignés mais je me rendis tout de même au quatrième qui n'était qu'à une dizaine de lieu d'ici. Arrivé là-bas, l'endroit était quasiment désert. Il fallait, selon les souvenirs du ninja, utilisait une entrée souterraine qui menait à un tunnel. Je finis par la retrouver et effectivement celle-ci débouchait sur un couloir sombre et humide. Je fus surpris de la longueur de ce dernier et de la complexité des couloirs qui s'entre-croisaient et partaient dans toutes les directions possibles et imaginables. Ce fut grâce à la mémoire du ninja que nous arrivâmes à la place centrale du repère. Il s'y trouvait plusieurs hommes d'âge moyen qui discutaient calmement entre eux. Il ne fallait pas que je sois repéré sinon je prenais un risque supplémentaire qu'Orochimaru change de cachette. Je rebroussai chemin, ne voyant de toute façon pas le traitre que je recherchais. Au moment où je remontai à la surface, je vis un homme me faire face, dont l'aura ne me semblait pas étrangère. L'homme recula de deux pas lorsqu'il distingua mon visage derrière ma capuche. C'était un ancien adverse que je n'avais pu achever à cause de l'intervention de Kabuto, qui l'avait aidé à s'enfuir. Aujourd'hui, ce n'était pas la même chose, je ne pouvais pas me permettre de le laisser repartir et de raconter tout ce que j'avais découvert. Sans un mot ni avertissement, je fis sortir Chikushodô du caméléon. Je n'avais pas beaucoup de temps, il fallait que j'en finisse au plus vite. Ningendô suivit la seule femme de mon équipe et me rejoignit. Je pouvais désormais voir la scène du combat sous tous les angles possibles, ce que ne savait pas mon adversaire. Il composa plusieurs signes avec ses mains et, comme autrefois, utilisa une technique de type Futon, m'envoyant une déferlante de plein front. Il me fut aisé d'esquiver cette attaque basique et, utilisant une de ses ouvertures, Chikushodô dirigea un des cerbères sur l'homme. Celui-ci se fit happer de plein fouet et, comme j'aurais du l'anticiper, ne s'écroula pas contre le sol mais se dissipa en un coup de vent. Un clone. J'entendis le ricanement de cet inconscient et c'est ce qui le perdit. Pendant notre combat, Ningendô surplombait la scène depuis le ciel, sur le corbeau. Il m'indiqua l'endroit précis où se trouvait le vrai ninja qui avait invoqué un autre clone, qui me faisait de nouveau face. Je fis semblant de m'intéresser à ce dernier tandis que Chikushodô s'immisça discrètement dans le dos de ma futur victime. Je jubilais déjà et, lorsque Chikushodô l'attrapa par la gorge, un sourire se dessina sur mon visage. Elle lui trancha la gorge et le laissa se vider de tout son sang. Je ne pouvais pas le laisser là. Un corps mort contient plus d'informations qu'un vivant. Je l'emmenai donc à l'intérieur du caméléon pour le ramener.
Une fois retourner à Amegakure, Ningendô infiltra son esprit et découvrit deux autres repère. J'exultais de plus en plus, je me rapprochais un peu plus de ce traitre. Je brulai le corps de l'homme que je venais d'assassiner et m'assis au sommet de ma tour. Il fallait que je réfléchisse, dorénavant, à comment j'allais faire pour irradier ce monstre de la surface de la Terre.
Fin !
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Sam 16 Oct 2010 - 13:45