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Une tâche inattendue [Mission rang B / solo]InvitéInvité
Une tâche inattendue
Non pas maintenant… Laissez-moi encore un peu… Encore un peu… Encore… C’était fini, je ne parviendrais à me rendormir. Les rues étaient bruyantes, et la lumière du jour m’aveugla dès que mes paupières s’ouvrirent. Un pénible coup d’œil en direction du soleil m’informa que l’après-midi était déjà bien entamée. Je me levais en titubant, avec quelques relents de ma soirée alcoolisée de la veille au village de Kiri. J’étais rentrée à Kumo à l’aube dans un piètre état. Mon sommeil n’avait guère été aussi réparateur que je l’aurais attendu… Avec des gestes imprécis, je piochais machinalement mon étiquette du jour. « Grincheuse ». Vu mon état, ce ne sera pas un grand défi… Une douche glaciale acheva de me réveiller. Suite à cela, je sortis de chez moi pour me diriger vers le bureau du Raikage, dans l’espoir qu’une mission me fasse un peu oublier mon état glauque. Après avoir frappé à la porte, ce dernier me toisa d’un regard inquisiteur ; ma débauche de la veille devait encore transparaitre derrière mes efforts pour la masquer. Fidèle à mon rôle, je ne le saluai pas. Il me demanda poliment l’objet de ma visite, question à laquelle je ne répondis pas en me contentant de jeter un regard renfrogné en direction de la pile de feuilles sur lesquelles étaient listées les missions. Son visage s’éclaira d’un sourire léger et doux, alors qu’il extrayait plusieurs papiers de la dite pile. Les relisant les uns après les autres, il m’en fit finalement glisser un sur son bureau. Le saisissant d’un geste las, je le lu en laissant échapper un long soupir. J’étais étonnée que Raikage-sama me confie une telle mission, au regard de mes capacités. Je n’étais guère adaptée au combat de front, et voilà qu’il me demandait de mettre fin aux exactions d’un groupe de six mercenaires qui pillaient le village et violentaient les habitants. Sans doute voulait-il m’évaluer hors de mon domaine de prédilection, à savoir l’infiltration et les actions menées sournoisement dans l’ombre. Ou peut-être voulait-il simplement me punir de mon manque de savoir vivre, qui sait… J’étais à vrai dire terriblement gênée en émettant cette seconde hypothèse. Mais qu’importe l’identité de mon interlocuteur, je devais tenir le rôle précisé sur mon étiquette ; où seraient les défis et les situations improbables, si le choix m’était laissé ? Relevant les yeux du parchemin, je lançais un regard chargé de reproches à mon supérieur avant de tourner les talons et de quitter la pièce d’un pas trainant. Je claquais la porte afin de marquer mon mécontentement. Je devais reconnaitre que le calme du Raikage forçait au respect ; à sa place, je ne me serais guère privée de quelques remarques acides sur mon manque de bienséance. En réalité, cette mission me plaisait. Rien ne me faisait autant horreur que la routine. Si je l’avais pu, j’aurai épousé corps et âme la diversité, le bouleversement, l’imprévu… Excitée à l’idée d’une mission qui sortait de mes habitudes, je me mis à arpenter les rues à la recherche d’individus suspects. Etant incroyablement physionomiste, il m’était aisé de reconnaitre les étrangers, alors même que je ne vivais à Kumo que depuis quelques semaines. Un vol avait apparemment eu lieu aujourd’hui. Les malfaiteurs avaient été discrets, personne n’en avait été témoin, seule la disparition de marchandises en attestait. J’eus beau fouiller le village de fond en comble, mes recherches furent un échec. Mes pieds me faisaient mal. J’avais tourné pendant des heures, sans remarquer le moindre comportement étrange et pas un seul visage inconnu ; j’étais minablement bredouille. Le soleil s’était couché et il n’y avait plus aucune activité dans les rues. Et pour achever ce magnifique tableau, j’avais faim. Après avoir poussé la porte d’un petit commerce, j’achetais de la viande séchée, une salade, du pain et quelques fruits rouges. Des ingrédients qui n’avaient pas besoin d’être cuisinés, en somme, et qui me permettraient ainsi de satisfaire mon estomac sans attendre. Remontant chez moi avec mes achats, je commençais à laver la salade et les fruits. Je m'installais à table et réalisais que manger seule à mon domicile amplifiait encore davantage ma mélancolie. Aussi, je remis les ingrédients dans leur sac et partis avec. Après avoir franchi les portes du village, je marchais longuement sous les étoiles. Je me sentais petite, minable, incapable. J’avais des doutes sur mes capacités à me débarrasser des six mercenaires, mais en l’occurrence, je ne parvenais même pas à les trouver… Quelle déchéance. Je me décevais moi-même, et à ce rythme, je décevrais également tous mes supérieurs. J’étais la moins bonne de mon équipe, j’étais seule, j’étais faible physiquement… Quelques larmes perlèrent le long de mes joues. Où était passée la Rina forte, belle, confiante, douée, qui rebondissait toujours et à qui tout réussissait ? Balayée, comme mes anciens amis et ma palpitante vie révolue. Mes amis… Je repensais au rêve que j’avais fait dernièrement.
Mon cœur se serra. Il fallait que j’aille à Suna. Je devais en être sûre… Laissant libre cours à mes plus noires pensées, je m’assis sur un rocher près des montagnes de pierres. J’ouvris mon sac et commençai à manger distraitement. L’optimisme me revint progressivement au fil de mon repas. Des rires macabres fendirent la tranquillité de la nuit. Un frisson parcouru mon dos. Je plissais les yeux mais ne distinguais rien autour de moi. Puis peu à peu, des formes basses se dessinèrent devant moi. Ce n’étaient que des animaux. Un soupir de soulagement m’échappa. Des Hyènes. Elles étaient une bonne trentaine. Leurs cris étaient glaçants. J’éprouvais une sorte de fascination devant leur spectacle. Les légendes prétendent que leur croupe est plus basse que leur garrot car elles portent le diable sur leur dos. La plupart des êtres humains en ont peur. N’étant guère superstitieuse, je les observais, hypnotisée. Elles ne semblaient pas hostiles à mon égard, n’attachant pas d’importance à ma présence. Elles avaient réussi à me tirer de mes errances intérieures. Pour cette unique raison, je leur en étais reconnaissante. Aussi, je leur lançais le gras, les os, et les restes de viande séchée que je n’avais pas finie. Des voix humaines parvinrent à mes oreilles, portées par l’écho formidable des montagnes rocheuses. Je me levai silencieusement et grimpai en contre-haut afin d’observer. Six formes avançaient vers moi, longeant les falaises. Certaines se mouvaient étrangement. Lorsqu’ils arrivèrent à ma hauteur, je remarquai que la singularité de leurs pas était due au port d’énormes sacs sur leurs épaules. Ils ne portaient guère de bandeau. Ce détail me rassura ; bien que de carrures imposantes, ces hommes n’étaient vraisemblablement pas des ninjas. Je les suivis discrètement jusqu’à un renfoncement dans les parois rocheuses. C’était donc ici que les fruits de leurs exactions étaient entreposés… Les attaquer de front était trop risqué. En effet, un tel affrontement serait dangereux pour moi ; par ailleurs, certains pourraient fuir avec le butin ; enfin, ils risquaient de revenir par la suite. Il me fallait trouver une alternative, et vite. Je sortis une feuille de mon sac, sur laquelle je griffonnais une série de symboles stylisés à l’encre noire. Je la repliais ensuite soigneusement. « Dochuu Eygio » Je m’enfonçais dans le sol, sans un bruit. Me déplaçant sous la terre, je parvins en quelques secondes au niveau de l’entrée de la caverne. Dès que je sortirai, je devrai agir avec célérité sans leur laisser le temps de m’entraver… Que le rideau se lève ! J’émergeais brusquement de la surface de la terre en composant les mudras. Plaquant violemment ma main au sol, j’y déversais mon chakra qui gagna le plafond de la caverne. Une dernière impulsion le fit s’effondrer, bloquant l’accès du butin stocké à l’intérieur. Surpris par la chute de pierres, les malfaiteurs reprirent néanmoins rapidement leurs esprits. Deux d’entre eux se ruèrent sur moi alors que j’entamais une nouvelle série de signes. Encore quelques secondes, quelques secondes… Mes adversaires s’arrêtèrent net dans leur course. J’avais réussi. Mon genjutsu avait pris. Les six truands, tétanisés, faisaient alors face aux plus insupportables de leurs cauchemars. Profitant de ce moment de répit, je composais ma troisième série de mudras, et me divisais en onze images de moi-même. Sortant un kunai, je les lacérais frénétiquement. A chaque coup, chaque clone brumeux se divisait, si bien qu’en quelques secondes j’étais entourée d’une centaine de copies qui se positionnèrent en cercle autour des malfaiteurs. Les effets de mon illusion cauchemardesque se dissipaient. Mes adversaires reprirent conscience du monde réel entourées d’une armée de reflets. « Vous ne pouvez fuir », clamèrent à l’unisson l’ensemble des images. Les six truands se serrèrent au centre du cercle, terrifiés. Leurs mains tremblaient. Leurs yeux étaient fous. « S-s-s-s-s’il vous plait, ayez pitié, épargnez nous ! », implora l’un d’eux en tombant à genoux. Je fis mine de réfléchir, et sortis finalement le parchemin de mon sac. Tout en le dépliant au sol, j’expliquais : « Je vous laisserais la vie sauve en échange votre serment de ne plus jamais revenir ici. Veuillez signer ce sceau de votre sang ». Ils s’exécutèrent en se tailladant légèrement les mains avant de les apposer sur la marque. Je poursuivis, tout en repliant le parchemin : « Si par la suite vous ne respectez guère votre engagement, au moment où vous poserez à nouveau un seul de vos pas sur ces terres, la mort vous traquera et vous emportera ». Mes images s’écartèrent, de sorte à laisser un passage aux malfaiteurs qui s’enfuirent en courant, trop heureux de s’en sortir vivants. Lorsque leurs silhouettes eurent disparu, je déchirais le parchemin. Je ne possédais aucune compétence en Fuin-jutsu, mais mes talents d’actrice semblaient compenser pour des fins dissuasives. Mes images se dissipèrent. Je me glissais une nouvelle fois sous le sol pour accéder au butin enfoui sous la montagne. Une fois celui-ci ressorti, je poussais un long soupir de satisfaction. J’avais finalement réussi. Les rires déments des hyènes clamèrent mon insolente victoire. Chargée, je repris la direction du village. Comment avais-je pu douter de moi quelques heures auparavant ? Il n’était guère question de conserver le butin chez moi, cela aurait pu m’attirer des ennuis. Un malentendu était si vite arrivé… Malheureusement, l’heure tardive m’empêchait de le rendre aux commerçants, qui avaient fermé leurs boutiques depuis plusieurs heures déjà ; par ailleurs, je ne savais même pas exactement lesquels avaient subi les actes de vol et de vandalisme. Ma seule possibilité était de ramener le butin au bureau du Raikage, qui était ouvert en permanence, même en son absence. J’écrivis un petit mot que je fixais aux sacs : « Ceci est le butin dérobé ces dernières semaines aux commerçants du village. Je passerai une annonce demain pour que chacun vienne récupérer ses biens. Rina Atsuro ». Les gardes me laissèrent entrer après m’avoir reconnue. Raikage-sama devait s’en être allé se reposer, aussi je ne pris guère la peine de frapper à la porte avant d’entrer dans son bureau pour déposer les sacs. Surprise, je sursautais en l’apercevant sur son siège. Il me sourit poliment, comme à son habitude. Fort heureusement, le soleil était déjà couché depuis longtemps, je n’étais donc plus tenue par mon étiquette. Un peu honteuse de mon comportement du matin, je déclarais doucement : « Bonsoir. J’ai exécuté ma mission. Je venais déposer le butin dérobé aux commerçants ici pour la nuit, je ne peux hélas le distribuer en raison de l’heure tardive… ». Devais-je lui demander ? Et si cela jouait en ma défaveur en raison de mon arrivée récente ? M’accorderait-il la permission ? Qu’importe, je devais le faire. « Pourrais-je abuser de votre bonté pour partir quelques jours, guère plus, à Suna ? Une personne importante pour moi y disparut il y a quelques mois de cela… Je dois savoir ». | |||||||||||
Kakuzô Hidemi ♔ Godaime Raikage ; Le Sage à l'Oeil Blanc ♔
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 Sujet: Re: Une tâche inattendue [Mission rang B / solo] ![Une tâche inattendue [Mission rang B / solo] Icon_minitime](https://2img.net/i/fa/icon_minitime.gif){kind=icon} Jeu 21 Juin 2012 - 18:34 | |
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