Les routes ne sont plus sures. - Citation :
- * Mission : Solo
Grade : Genin et plus
Rapport : Exigé
Un convoi de plantes médicinales arrive en direction du village de Kumo mais semble ralenti étant donné qu'il aurait dû arriver hier au soir. Il est fort probable qu'il ait rencontré des difficultés d'adaptation avec l'orage, allez prêter main forte et faites en sorte que tous arrivent à bon port. Allez, concentre toi, encore un peu…
Facile à dire. Le soleil brûlait, rendant mes efforts d’autant plus pénibles et fastidieux. Après tout, ce n’était pas un mal après la tempête survenue la nuit dernière. La terre en était encore boueuse, et quelques branches arrachées par la puissance du vent gisaient au sol.
Je concentrais mon chakra dans ma main, puis le libérais lentement. Je ressentais les moindres détails du terrain autour de moi. Fermant les yeux, je m’appliquais à étendre le champ ainsi couvert.
Dix mètres. Vingt mètres. Cinquante mètres. Cent mètres. Deux-cent m…
La sensation de pas précipités se dirigeant vers moi interrompit mon entrainement.
Quel intérêt pouvait-il bien avoir à venir jusqu’ici, dans les montagnes rocheuses surplombant le village… Certes, la vue n’était pas déplaisante, et le calme de ce lieu se prêtait fort bien aux longues introspections et interrogations profondes, loin de toute activité humaine. Toutefois, il était surprenant de s’adonner à ce type d’activité au beau milieu de la journée… Ou peut-être venait-il ici pour s’entrainer, lui aussi …
A moins qu’il ne vienne… Pour moi ?
Décollant ma main du sol, je me redressais en levant le regard vers l’arrivant. Un jeune genin du village, au visage souriant et candide, courait vers moi le souffle saccadé.
Je le fixais d’un air interrogateur.
- Rina-sama, dit-il, haletant, le Raikage désire vous voir dans son bureau.
L’étiquette que j’avais piochée ce matin m’attribuait la fainéantise. Aussi, j’avais mis un point d’honneur à m’isoler du mieux que je pouvais pour m’entrainer sans me voir assigner la moindre tâche.
Cuisant échec…
- Ouais, ouais, j’y vais, merci d’avoir prévenu, répondis-je au gamin d’un ton peu enchanté, en m’éloignant d’un pas trainant et lourd.
Je poussais la porte du bureau du Raikage avec un peu d’anxiété. Je craignais qu’il eut appris mes frasques lors de mon voyage à Kiri… Priant pour que tel ne soit pas l’objet de ma convocation, j’entrai dans la salle.
Je le saluais d’un air jovial, sans être trop familier, feignant d’ignorer pourquoi j’étais ici.
Toutefois, il m’accueillit en souriant, sans la moindre trace de reproche dans la voix.
- Je vous ai fait venir car une mission doit être accomplie en urgence. Bien qu’elle ne soit pas exactement trépidante, elle est particulièrement nécessaire et vous êtes la seule shinobi de niveau suffisant actuellement disponible…
Tout en parlant, il glissait un parchemin vers moi.
Je devais escorter un convoi de plantes médicinales retardé, probablement par la tempête de la nuit dernière. Passionnant, en effet…
« Fainéante ».
- Vous n’auriez vraiment pas pu me laisser ma journée ? Répondis-je en plaisantant afin de me conformer à mon étiquette. Et bien j’y vais, je vous ferais mon rapport !
Après avoir marché une bonne heure sur la route qu’était censé emprunter le convoi, je finis par tomber dessus.
Une longue charrette chargée de sacs de plantes se trouvait profondément embourbée, et ses propriétaires semblaient avoir abandonné l’idée de l’en dégager. Assis sur le bord du chemin dans l’attente d’un secours extérieur, ils discutaient entre eux sans me voir arriver.
Ils ne me remarquèrent que lorsque je parvins à leur hauteur. Je leur expliquais alors l’objet de ma venue, ce qui les soulagea ; ils étaient bloqués depuis la nuit dernière.
La mission s’avérait encore plus simple en réalité que sur papier.
Je demandais aux convoyeurs de bien vouloir refaire avancer leur charrette.
Alors qu’ils la poussaient, je posais ma main au sol, en y déversant mon chakra. La boue glissa lentement derrière les roues, libérant ces dernières.
Le convoi se remit en route.
Je l’escortais jusqu’aux portes de Kumo, afin de m’assurer qu’il arrive bien à bon port. Le trajet prit plusieurs heures et se déroula sans encombres, excepté quelques arbres gisant en travers de la route, ou autres zones boueuses s’étalant sur le chemin.
Je quittais les convoyeurs alors que le soleil se couchait. Il était temps de faire mon rapport.
En me dirigeant vers le bâtiment du Raikage, je lorgnais devant les restaurants, appâtée par les odeurs savoureuses qui s’en dégageaient. Je n’avais pas mangé depuis la matinée…
Fainéante.
Après tout, mon étiquette m’autorisait à repousser le rapport à plus tard. Aussi, je m’assis au comptoir d’un petit établissement, dégustant lentement le contenu de mon bol brûlant en observant les passants. Je pouvais rester des heures, sans rien faire d’autre que de regarder les autres, les scruter, analyser leur démarche, leur apparence… Cette activité m’apaisait.
Ma soupe était froide. Déjà. Je la finis rapidement, partis payer, puis repris mon chemin vers le bâtiment du Raikage.
Il devait sans doute se trouver encore dans son bureau, il y restait relativement tard le soir. J’espérais que ce soit le cas, devoir rédiger un rapport par écrit du fait de son absence ne m’enchantait guère.
Conformément à ce que j’avais imaginé, je le trouvais assis derrière sa pile de dossiers après être entrée dans la salle.
Il m’adressa un sourire poli, comme à l’accoutumée, attendant que je prenne la parole.
Je déclarais alors que le convoi était désormais dans Kumo, et qu’il avait bien été retardé en raison de la tempête de la veille qui avait rendu la route peu praticable.
Après un long bâillement, je conclus avant de quitter le bureau :
- Je m’endormirai en espérant que demain sera plus calme, cette mission m’a épuisée, j’ai les jambes toutes courbaturées, je ne suis pas faite pour les travaux physiques Raikage-sama… Une journée sans la moindre obligation m'enchanterait au plus haut point !
Sur ces belles paroles empreintes de paresse, je pris congé de mon interlocuteur.
Ah… Qu’est-ce que mon jeu des étiquettes ne me fera pas dire… |
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Sujet: Les routes ne sont plus sures. 
Ven 9 Déc 2011 - 22:39