Dès lors, les deux enfants ne virent que pour les Moines de la Cascade. Kiyo aidait les autres filles à entretenir les lieux, tandis que Thrys adopta le mode de vie de ces combattants. Quelques jours après son arrivée, le Maître du Temple vint le chercher, et décida s’il était capable de suivre l’entraînement réservé en général aux initiés. Bien que petit, le jeune garçon possédait toutes les capacités nécessaires, et bientôt son entraînement débuta.
Commençant petit à petit, et ne pouvant démarrer avec de réelles armes, notre héros apprit à manier comme les jeunes recrues le bâton et quelques enchaînements au corps à corps. Au fil du temps, son corps devint plus souple et agile. Préférant la vitesse et l’habileté plutôt que la puissance pure et la force brute, Thrys acquérait une furtivité et une agilité qui lui permirent de vaincre la plupart de ses camarades de jeu lors d’affrontements amicaux. Tandis que certains frappaient comme des bœufs, notre jeune garçon esquivait les attaques avec aisance, et attaquait ses adversaires à répétition, les épuisant petit à petit. En parallèle de cela, il apprit à combattre à l’aide d’un simple bâton. Entre les mains d’un guerrier, un vulgaire bout de bois pouvait devenir une arme mortelle… ce qu’avait d’ailleurs démontré ce moine lorsqu’il affronta les brigands lors de cette tragique nuit. Pendant plusieurs années, jusqu’à atteindre ses treize ans, notre jeune garçon affina sa souplesse et sa vitesse, ainsi que sa maîtrise du bâton.
Puis un jour, alors qu’il se préparait à continuer son entraînement, le Maître du Temple l’attendit dans le dojo, un étrange paquet à la main. Thrys, intéressé par cet objet, s’approcha du Maître, qui lui adressa un sourire amical. Tendant le paquet, il offrit ce dernier à sa jeune recrue, qui ne s’attendait pas à cela.
« Voici ta nouvelle arme, Thrys… laisse ton bâton de côté, nous commencerons le combat à armes réelles ! »
Retirant délicatement l’emballage, le jeune garçon découvrir dans le creux de ses mains un katana. Ebahi, Thrys observait l’arme sous toutes ses coutures. La lame n’était pas courbée, contrairement à la plupart des katanas. Immaculée, elle étincelait et émerveillait le jeune garçon ! Gravés dans le métal, les kanji « Meiyo », qui signifient « Honneur ». Il posa à terre le papier qui enroulait le sabre, puis empoigna fermement le manche. Que cette arme était lourde ! Après l’avoir levée quelques secondes, la lame retomba lourdement sur le tatami, manquant de le déchirer. Le Maître du Temple se mit à rire, et expliqua qu’il lui faudra dès à présent apprendre à s’en servir !
Et c’est ainsi, tout comme pour la maîtrise du bâton, Thrys commença l’entraînement, et apprit à manier ce qui deviendra bien plus tard son arme de prédilection.
Gagnant chaque jour en force et musculature, le port du katana lui semblait de plus en plus aisé. Et ceci dura plusieurs années… jusqu’à ce que notre héros atteigne ses seize ans.