| "Quo vadis ?" (Mission rang C en trio) Sujet: "Quo vadis ?" (Mission rang C en trio)  Ven 12 Nov 2010 - 16:14 | |
| L'aube se levait sur Kumo, jetant des bleus sombres et des aciers noirs dans le ciel. Quelque part, timidement, un oiseau entama son chant du matin. La faible lumière du jour naissant toucha les paupières de Tzimara, alors qu'elle était plongée dans un sommeil profond, et avec un léger grognement, elle se retourna sur son lit d'hôpital pour fuir l'éveil, le nez enfoncé sous l'abri confortable de l'oreiller.
Elle rêvait... ou plutôt revivait en rêve les évènements récents... l'affrontement, bref et violent... la défaite. Ces longues minutes où elle avait regardé le ciel, oscillant sur le fil ténu entre délire et réalité. Elle se souvenait d'avoir fini par se lever malgré ses graves blessures, son bras en miettes et son malaise persistant. Déterminée à réparer les affres de la guerre du mieux qu'il serait possible de le faire. Et pour cela, il fallait s'organiser, avait-elle pensé tout en s'approchant d'un civil immobile, apparemment indemne, quoiqu'en état de choc.
"Monsieur... vous m'entendez ?"
D'un air complètement ahuri, il l'avait contemplée. Puis avait écarquillé les yeux comme si la Chuunin s'était vu pousser une seconde tête. Oui, elle ne devait pas avoir fière allure à ce moment-là. Mais il n'avait pas répondu pour autant, se contentant de la fixer, la bouche ouverte tel un poisson hors de l'eau. Un éclair fugitif d'irritation, et du revers de sa main valide, elle avait giflé l'homme assez fort pour le ramener à la réalité.
"Reprenez-vous, espèce d'animal," avait-elle murmuré sèchement. "Ce qui vous arrive nous est arrivé à tous... maintenant il faut ramasser les blessés. Allez chercher des bras valides dans... dans les quartiers qui n'ont pas été touchés par l'explosion. Vite."
L'homme, une main posé sur la joue, avait reculé tout d'abord sans pouvoir détacher les yeux du spectacle offert par la Chuunin en sang.
"Allez !" avait-elle alors sifflé, à bout de patience. Enfin, son interlocuteur avait dégluti, hoché la tête, puis était parti accomplir sa mission sans demander son reste.
Le reste est flou. Très flou. Elle se souvient d'avoir erré entre les ruines, parfois jetant des ordres aux petits groupes apparus ici et là, avisant de l'état des uns et des autres. Définissant des priorités, qui pouvait être dégagé de sous les décombres, et qui serait mort avant de l'être. Elle sentait une brume plus glacée que d'ordinaire se faufiler en elle, les doigts insidieux du découragement face à la multitude des tâches. Enfin, d'autres ninjas étaient apparus, et bien que blessés, ils lui fournirent une aide bienvenue. Et finalement, le voile rouge de la douleur s'était de nouveau abattu sur elle, la jetant brusquement à terre et lui faisant perdre contact avec ce qui l'entourait. Les bienveillantes ténèbres de l'inconscience étaient venues remplacer le chaos de l'absurdité.
Elle avait perdu le fil des jours qui s'étaient écoulés depuis. Elle avait aidé aux soins, avait dormi, avait été opérée, avait de nouveau aidé, puis dormi encore... sa lente rémission lui laissait l'impression d'un cauchemar destiné à se répéter jusqu'à la fin des temps.
Mais c'était fini. Et cette nuit devait être sa dernière nuit de convalescence.
L'aube se levait donc, mais ce ne fut pas la lumière qui la tira de ce pénible souvenir. Ce fut une main sur son épaule, qui la secouait sans ménagement. Tzimara finit par ouvrir les yeux. D'un regard trouble, elle avisa l'ANBU penché sur elle. Le ninja masqué lui remit un parchemin.
"Mission prioritaire pour vous," dit-il, la voix étouffé par son masque, avant de disparaître comme s'il n'avait jamais été là. La jeune fille fixa l'espace vacant de longs instants, puis baissa les yeux sur le parchemin, qu'elle lut silencieusement.
"...Misère," soupira-t-elle en froissant le parchemin d'un air distrait. Durant les quelques minutes suivantes, Tzimara s'attela à remettre en marche son corps engourdi, se vêtit de l'uniforme traditionnel des Chuunins, ses vêtements habituels n'étant tout simplement plus récupérables. Puis elle sortit de l'hôpital, songeant combien il était heureux que le bâtiment soit situé si loin de la tour du Kage.
Il était tôt, et les rues étaient encore désertes, à l'exception ici et là d'ANBU vigilants, habilement camouflés sur les toits. Ce ne fut pas difficile de rejoindre les portes et de les franchir.
Sentant posé sur elle le regard pesant des gardes du village, elle finit par se retourner et lever la tête vers leurs positions, là-haut dans les vigies. Elle reconnut l'un d'entre eux, malgré la distance. Il avait eu la chance de ne souffrir que de blessures mineures suite à l'attaque d'Akatsuki sur le village, et avait aidé à rapatrier les blessés vers l'hôpital.
"Rassurez-vous messieurs. Je n'irai nulle part aujourd'hui. J'ai ordre de superviser toutes les entrées au village, avec l'assistance de deux Genins. Il semble que quelqu'un veuille profiter de l'affluence saisonnière pour nous détruire de l'intérieur."
Sans parler du désordre dans lequel nous sommes...
Ils ne parurent pas étonnés. Peut-être étaient-ils déjà au courant de cette possible intrusion hostile et devaient eux-mêmes veiller à ce que personne n'outrepasse les contrôles. Néanmoins ils se relaxèrent légèrement en entendant la jeune Chuunin annoncer qu'elle serait partie prenante de la surveillance active.
"Après... qui et pourquoi ? Nous le saurons le moment venu," conclut-elle en s'asseyant sur un rocher. Ne restait plus qu'à attendre les deux Genins. |
| Sujet: Re: "Quo vadis ?" (Mission rang C en trio) Dim 14 Nov 2010 - 22:12 | |
| Je réserve pour demain, à moin que l'autre ne sois plus vite que moi. Dans ce cas je retirerais ce message. |
| Sujet: Re: "Quo vadis ?" (Mission rang C en trio) Dim 21 Nov 2010 - 14:28 | |
| L’aube rose, le soleil rouge, un matin post-apocalypse dans le village des montagnes, les jours se suivent mais ne se ressemble pas, un silence dans la chambre d’hospital où dormait Manji depuis maintenant deux semaines. Que c’était-il passé ? Le monde continuait de tourner, les oiseaux chantaient de nouveau dans le ciel, les magasins avaient rouverts, un marchant ambulant vendait des étoffes, des femmes étendaient du linge à leurs balcons, des enfants couraient et riaient. Qui aurait put dire qu’il y avait peu de temps encore Kumo vivait une page noir de son existence ? Qui aurait put dire qu’il y avait peine deux semaines des shinobis avaient vécus l’enfer ?
La fenêtre de la chambre était ouverte, les rayon du soleil naissant, caressaient les joues meurtries du jeune ninja. Un courant d’air giflait son visage. Il avait survécu, il avait été plus fort que la mort, lui qui n’avait pas été préparés à la haine pure, brute, violente,...
Son corps se souviendrait à jamais de la force et de la brutalité, d’une guerre qui le dépassait, et dont il ne comprenait pas encore les tenants et les aboutissants, peut-être ne le saurait-il jamais. Lorsqu’il ouvrit les yeux, il sentit son corps, lourd, engourdit, encore brisé et fourbu. Après un temps le jeune Uzumaki se leva s’assit, prit une cigarette et l’alluma.
-” Que c’est-il passé ? Que sont devenu les autres ? Ont-ils eut la fortune de pouvoir continuer à sentir leurs coeurs battres, et de pouvoir ce matin savourer l’air dans leurs poumons ? “
Le parfum âcre du tabac embauma bientôt la petite salle, le jeune homme était perdu dans ces pensées, sa tête était à l’image de ce qu’il venait de vivre avant d’aterrir ici, un chaos, la tempête dans la tête, il ne se souvenait que d’une explosion, des maisons détruisent, des cadavres autour de lui, et de la rivière de son sang peu de temps avant qu’il perde connaissance. Il fut rapidement tiré de ses réflexions par un homme masqué qui était rentré par la fenêtre. Il lui tendit un parchemin.
- “ Mission prioritaire ! “
Manji tendit son bras, attrapa le parchemin, l’homme mystérieux disparut aussitôt. Il lut rapidement le morceau de papier. Un homme qui allait profiter du désordre ambiant du village pour sans doute porter un coup ardu au village caché.
Après un temps indéfinis, le jeune homme se leva, se vêtit des vêtements qui reposaient sur une chaise, sans doute apportés par les médecins qui avaient pris soins de lui durant son sommeil. Une fois vêtit il écrasa sa cigarette sur le rebord de la fenêtre puis s’elança par les toits vers les grandes portes du village, là où il devait retrouver deux autres shinobis et ainsi débuter sa mission. Quel plaisir de se mouvoir, d’être à nouveau maître de son corps, libre, en total harmonie avec lui même. Un regard derrière lui, la tour du Raikage, et autour une vaste étendue de gravats, et de ruines, qu’en était-il de l’homme le plus fort de Kumo ? Il faudrait étudier la question, mais pas maintenant...
Quelques instants plus tard il était devant les portes, des hommes gardaient, il les sentit tendus, il y avait de quoi, après ce qu’ils venaient tous de vivre. Il se dirigea vers la sortie, tendit son parchemin à un junnin, l’homme lut le morceau de papier puis s’écarta pour laisser passer Manji. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’il découvrit Tzimara assise sur un rocher, il sourit, elle avait survécue, il s’approcha d’elle.
- “ Alors tu as survécue , j’en suis heureux ! “
Il s’assit prêt d’elle, prit une cigarette, l’alluma, tira dessus, et la regarda de nouveau. Dans toute obscurité, il y a toujours une lumière. |
| Sujet: Re: "Quo vadis ?" (Mission rang C en trio) Mar 30 Nov 2010 - 14:06 | |
| Ses pensées s'égaraient, une fois de plus. Tzimara repensait à toute cette histoire, cette guerre. Ce sang qu'elle avait versé pour une cause qui, quand elle prenait le temps d'y repenser, ne lui inspirait rien, et moins que rien encore. Akatsuki, pour autant qu'elle sache, ne sont que des démons chasseurs de démons. Pourquoi pas ? Si on avait laissé les démons se débrouiller entre eux, on aurait peut-être évité ce carnage inutile. Mais, il y a certaines lois auxquelles il ne lui fallait pas déroger, simple question d'équilibre. En s'en mêlant, elle avait respecté une de ces lois. Elle estimait donc sa dette payée, et son attachement pour le village de la Foudre n'était plus désormais qu'une commodité.
Quant à leur adversaire, ce sorcier manipulateur des ténèbres... Pour certaines raisons, elle croyait savoir qui il était. Et s'il était bien celui qu'elle pensait, la jeune fille lui avait dit ne pas nourrir de haine envers quoi que ce soit. C'était vrai. Elle se serait bien passé des conséquences de l'attaque, mais elle ne voyait là nulle raison d'en faire une maladie. Elle était vivante, et donc en mesure de poursuivre les rêves de sa Déesse. Cela lui suffisait.
Alors, cette mission... Tzimara épargnerait ses ennemis - non, les ennemis de Kumo, pas les siens - si elle le pouvait, les tuerait si elle y était contrainte, mais au fond, ça ne servirait qu'à la renforcer, elle.
A ce moment-là, elle prit conscience qu'on la saluait.
"Si j'étais morte, je vous hanterai," fut sa réponse distraite, tandis qu'elle s'extrayait de ses dernières pensées, et que Manji prenait place à côté d'elle.
Elle regarda à peine le Genin, puis secoua vaguement la tête avant de reporter son attention droit devant elle. Quelques instants s'écoulèrent dans le silence, des instants où elle compulsa mentalement la liste des blessés qui avaient parcouru l'hôpital ces derniers temps. Une longue liste dont l'intégralité lui échappait. Il y avait eu tant de blessures. Pourtant, peut-être parce qu'elle l'avait brièvement fréquenté sur le champ de bataille, elle se souvenait assez bien de lui. De ses jambes brisées, surtout.
Sans prévenir, elle se pencha en avant, et de la paume de la main, exerça une pression brusque sur le côté du genou gauche de Manji. Puis elle se redressa en le regardant, attentivement cette fois.
"Est-ce que ça fait encore mal ?"
Inutile de lui rappeler que s'il souffrait, elle pourrait aisément régler le problème. Si cette mission devait être menée à bien, autant que ce soit accompagnée d'un ninja au mieux de sa forme. Elle nota alors pour la première fois qu'il était un peu plus âgé qu'elle-même. Curieux.
"Si l'occasion se présente, vous m'expliquerez pourquoi, malgré votre vaillance, vous n'êtes que Genin."
Enfin, toujours est-il qu'il était là, qu'ils étaient là tous les deux. Mais ne devaient-ils pas être trois ? Apparemment, quelque chose avait du retenir le dernier Genin. Et bien, tant pis pour lui. Elle reporta son regard sur la route. Au loin, elle voyait arriver un homme seul tenant la bride d'une mule lourdement chargée de paquets divers. Un marchand, sans aucun doute. Son allure de bonhomie et son air décontracté n'en faisaient pas un candidat idéal pour la destruction de Kumo, mais les consignes avaient été claires. Il fallait contrôler tout le monde.
Elle se redressa de toute sa hauteur et fit un rapide signe de la main à l'adresse du marchand, lui donnant ainsi l'ordre de s'arrêter là où il se trouvait. Puis, comme il s'exécutait, elle regarda Manji.
"Venez, allons plus bas. S'il s'agit bel et bien d'explosifs, nous ne pouvons pas rester si près des portes pour nous en occuper. Vous fouillerez les sacs pendant que je demanderai ses autorisations à cet homme."
Sur quoi, ils rejoignirent d'un pas sans hâte le marchand, celui-ci étant apparemment tout disposé à la coopération. Tzimara s'arrêta devant l'homme, le visage aussi indéchiffrable que toujours.
"Bonjour, puis-je voir vos droits d'accès au village ?" |
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