Namiko ouvrit les yeux. Blanc. Tout était blanc. Encore plus que quand la neige recouvrait la maison de campagne de ses parents. La lumière était trop forte, la petite fille essayait de se débattre en clignant des yeux. Au bout de quelques instants, lorsque ses pupilles n'étaient plus que des petits points noirs, Namiko découvrit un lieu sans paysage. Un endroit vide de toute couleur. Elle baissa son regard pour découvrir son corps nus. Sa peau était douce et propre, aucune trace de blessure ou de sang. Pourtant, elle se rappela d'un combat contre des inconnus et un flot de sang ... Puis elle s'était endormie en haut d'un arbre. Où étaient passé ses habits ? Sa blessure ? Le sang ? Namiko regarda autour d'elle. Rien. Il n'y avait rien. Finalement, son regard tomba sur la paume de ses mains. Sans savoir pourquoi, elle les fixait comme si ses mains avaient la réponse à ses questions. Quelque chose d'étrange se passa ... la peau de ses mains semblait s'enfoncer en tournoyant ... Puis une image apparus comme une vidéo incrustée dans sa peau.

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- Où vas-tu Namiko ? demanda une femme.

Non, ce n'était pas une femme. C'est sa mère adoptive. De courts cheveux noirs, un visage fatigué par le travail ... Elle restait quand même la plus belle femme du monde aux yeux de la fillette. Namiko ouvrit la bouche pour répondre à la question mais aucun son n'en sortit.

- Où vas-tu Namiko ?

C'est vrai ça ! Où allait-elle déjà ? La fillette ne savait plus. Que faisait-elle ici ? Vers où marcher ? Tout était sans issue dans cet endroit étrange. Vers où avait-elle marché lors de sa longue et interminable balade ? Elle avait simplement errer. Aucun but. Etait-ce seulement possible ça ? N'avoir aucun but ?! Bien sûr que si, elle devait en avoir un ! Namiko commença à paniquer. Ses mains se mirent à trembler, la voix de sa mère sonner en écho dans sa tête. Elle s'agrippa la tête de ses mains et tomba à genoux, criant à plein poumons. Quelle était cette douleur jusqu'à lors inconnue pour la fillette ? Des larmes se mirent à couler sur les petites joues rondes de l'enfant. La douleur fait changer le décors. La luminosité s'assombrit. La douleur mentale devient physique ...

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Namiko ouvra la moitié d'un oeil. Elle vit un masque blanc, un haut de poitrine d'homme ... Quelqu'un la portait. La petite fille referma les yeux. Elle était sauvée. Soudainement, sa douleur la quitta comme si l'homme la portait à sa place. Un fardeau qui venait de la quitter ... Pourvus qu'il ne soit pas trop tard, Namiko ne voulait pas déjà mourir ! Elle devait encore prouvé qu'elle était grande et indépendante ! Libre et heureuse ! ... Pourquoi n'y croyait-elle pas ? Cela allait à l'encontre de son caractère et de son âge... Qu'allait-on faire d'elle ? Seule, abandonnée par elle même ... Avait-elle encore une quelconque valeur ? Pourquoi l'avait-on sauver ? Etait-ce par pitié ? Par principe ? Namiko espérait que ce n'était pas pour une de ces raisons, mais simplement parce qu'on voulait la voir en vie. Mais qui aurait envie d'une fillette inutile ?

- Mademoiselle ? Vous m'entendez ?

D'où vient cette voix ? Qui est-ce ? Pourquoi a-t-elle mal à la jambe comme ça ? Pourquoi le sol était mou comme ça ? Pourquoi faisait-il chaud ? Etait-elle seulement encore dans la forêt ? Il lui fallait ouvrir les yeux pour voir. Seulement ces derniers semblaient comme collé. Prisonnière de ses sens, elle se débattait dans le vide pour retrouver le chemin de la conscience. De l'extérieur, on voyait ses yeux s'agiter sous ses paupières. Puis, soudain, ses yeux s'ouvrirent en grand. D'abords figés, ils tombèrent ensuite sur la femme qui se tenait au bout du lit. C'était une jeune femme habillée d'une blouse blanche immaculée. Elle observait Namiko avec un regard inquiet. L'infirmière s'approcha de la fillette et pris son pouls. Elle passa aussi une lumière dans ses yeux pour voir la réaction de ses pupilles. Puis elle demanda :

- Comment te sens tu ?

Namiko ne dit d'abord rien. Elle ne savait pas trop. Puis finalement elle répondit simplement :

- Mieux.

L'infirmière souris et hocha la tête. Elle quitta alors la pièce au grand étonnement de la fillette. Puis un horrible sentiment vint frissonner le dos de Namiko qui fixait la porte. Quelqu'un respirait à côté d'elle. Son sang se glaça. Lentement, elle tourna la tête vers sa droite. Un homme était adossé contre le mur, tout proche d'elle. Namiko ne dit rien et le regarda simplement. C'était lui qui l'avait sauvée. Elle le savait au plus profond d'elle même. Comme si son destin avait toujours lié à celui de cet homme. Après l'avoir observée durant une minute ou plus, elle demanda :

- Qui êtes-vous ? Pourquoi je suis ici ? C'est où ici ?

Comme d'habitude, un flot de question lui venait à l'esprit, mais encore faible de ses blessures, son souffle lui manqua et elle se tus. Elle pris alors la patience d'attendre la réponse de l'inconnu avant de continuer son assaut de questions.