Le Genin de Kiri était assit là, sur un fauteuil de cuir usé par le temps. Les accoudoirs tombaient en lambeaux laissant apparaître l'armature de bois noircis et rongé par les mites. Grinçant aux quelques mouvements du shinobi. La pièce était sombre, éclairée par un feu de cheminée crépitant, léchant l'enclave de pierre pleine de suif. Le jeu d'ombre et lumière rendait l'atmosphère plus glauque qu'il ne l'était déjà, le feu rayonnant dans les yeux indigo du ninja. Fixant la seule source de lumière et de chaleur, la respiration légère et sereine, il attendait.
La pièce appartenait à une vieille cabane en bois se trouvant dans un coin reclus du village, là où personne n'allait presque jamais. Elle était abandonnée depuis déjà quelques années, servant la plupart du temps de squatte pour les jeunes kirijin. La façade, tout comme le fauteuil tombait en morceau. Rafistolé ici et là par quelques planches, les fenêtres brisées, des tuiles manquantes... un repère parfait pour qui souhaitait comploter dans le plus grand secret.
Si Kouhai se trouvait là, ce n'était pas pour rien. La vieille, on lui avait demandé d'accomplir une mission de rang C consistant à calmer les ardeurs d'un petit groupe de gamins. Comme à son habitude, le Genin accepta la mission sans même prononcer le moindre mot.
Il commença par suivre la piste des derniers méfaits du groupuscule, le menant dans un petit commerce de proximité. La gérante avait été assassinée de manière peu professionnelle : un coup de couteau dans le ventre et, le temps en avait fait son affaire pour que la mort vienne s'emparer de cette pauvre innocente. Il y avait un témoin. Un vieille homme avait vu la scène de chez lui, le visage caché des malfrats ne permettait pas de connaître leurs identités.
Kouhai se dirigea ensuite chez une riche femme d'un certain âge. Elle aussi avait été tué, la nuque brisée suite à une chute dans un escalier, on l'avait poussé. Les criminels lui avaient volés des bijoux, de l'argent et d'autres objets de grandes valeurs.
Ceci permettait de déterminer un rayon d'action du groupe, dans ce genre de cas, la cachette n'était jamais très loin afin d'être rapidement en sûreté en cas de pépin. Cette analyse concluante permit à Kouhai de débuter les recherches. Il fallait trouver un endroit isolé, peu fréquenté et assez spacieux pour accueillir plusieurs personnes et leurs butins....
Des recherches qui le mena au bout de quelques heures dans cette vieille cabane abandonnée. Le Genin sut tout de suite qu'il avait trouvé l'endroit idéal, se confirmant à l'intérieur par diverses objets de valeurs et liasses de billets. Il était certain que des personnes vivaient ici, la présence de nourriture laissé aux mouches et autres insectes, une cheminée encore chaude... A première vue les habitants de ce paradis à clochards étaient absents, sans doute entrain d'accomplir des actions nuisibles pour le village. Le kirijin ne chercha pas à les trouver, ce serait peine perdue. C'est pourquoi il décida de rester là, à les attendre tout en profitant d'un bon siège et d'un agréable feu de bois.
Des grincements, des fracas, des rires... un brouhaha annonçant l'arrivée des locataires. Le membre du clan Ari ne fit rien. La porte de la pièce principale où se trouvait Kouhai s'ouvrit avec violence, il fallut quelques secondes aux jeunes criminels pour se rendre compte de la présence d'un inconnu. Quand ce fut le cas, ils furent tous plus qu'étonné.
-T'es qui toi ? Qu'est-ce tu fou là ? Parles ! Fit celui qui semblait être le chef .
Le bas du visage caché par une écharpe de couleur sombre de Kouhai s'anima au rythme des mots du shinobi.
-Je suis Kouhai Ari, Genin de Kiri. Je suis ici pour vous arrêter afin que vous répondiez de vos actes devant Mizukage-sama. Déclara t-il d'un ton calme et assuré.
-T'es vraiment trop nase ! Tu vas répondre de mon poing dans ta face pauvre con ! Cria le leader.
-Je m'en doutais... ajouta Kouhai toujours aussi calme.
Au nombre de quatre, les meurtriers entourèrent leur proie à la manière d'une meute de loup chassant le cerf. Le chef du groupe poussa un cri et fonça droit sur le kirijin braquant son poing au dessus de sa tête.
Aussi rapide que le cerf Kouhai se releva esquiva le poing de justesse afin d'y loger le sien en plein dans l'estomac de ce dernier. Il tomba face contre le bois pourrit du sol soulevant un nuage de poussière dans sa chute.
Surprit, les trois autres s'armèrent de kunail et attaquèrent simultané leur ennemi.
Ne pouvant répondre sur trois fronts, Kouhai n'eut d'autre choix que de quitter la pièce en passant par une seconde porte qui se trouvait derrière lui. A sa plus grande surprise, il tomba sur une cinquième personne qui lui fit grâce d'un coup de kunail droit dans le cœur. Le jeune Ari recula de quelques pas avant de se transformer en une statue de boue dégoulinante.
De l'autre côté de la pièce, sortant d'un vieux placard et armé de deux kunails, le vrai Kouhai trancha les talons d’Achille de deux agresseurs qui s'étalèrent contre le sol poussant des cris de douleur. Il n'en restait plus que deux. Le premier vaincu tenta de se relever, en vain, crachant ce qui devrait être son repas du midi.
Les deux derniers, dans une tentative désespéré, envoyèrent leurs armes blanches droit sur Kouhai qui les esquiva sans trop de mal. S'emparant de deux shurikens à sa ceinture, il les envoya au niveau des genoux des criminels. Il fit mouche.
A l'aide d'un câble, il ligota les mercenaires entre eux, créa un clone de boue pour l'aider à tirer le tout à travers le village afin que tout le monde puisse voir qu'ils n'avaient plus rien à craindre des malfrats qui sévissaient.
Arrivée devant le chef-lieu de Kiri, complètement épuisé par la longue marche afin de les mener au Mizukage, Kouhai annonça que sa mission était accomplie.