L'astre solaire était déjà bien haut dans le ciel quand on invita Kouhai à répondre d'une mission de rang C. Sans prononcer le moindre mot, comme à son habitude, il accepta la mission et disparu pour commencer son enquête.
Le membre du clan Ari se rendit là où tout commença : l'armurerie du village.
Le pas de la porte était scellé par une plaque indiquant que nul n'était censé y pénétrer sans autorisation. Ignorant cette affiche, Kouhai ouvrit la porte de bois qui avait été visiblement fracturée.
La pièce était lumineuse, une grande vitrine laissant passer les rayons du soleil en façade devait sans doute receler une multitude d'armes, elle était à présent vide. Tout comme le reste de la boutique d'ailleurs. Saccagé, les différentes vitrines l'étaient elles aussi. Tout ceci ressemblait fortement à un cambriolage, appuyé d'un kidnapping. Aucune trace de violence, pas de sang. Marchant à travers les dégâts fait, le kirijin observait la pièce avec attention. Il y régnait une odeur étrange. Un mélange de détergeant et d'autre chose... de nauséabond. Le shinobi passa derrière le comptoir, la caisse était vide, bien-entendu. Au sol il y trouva une barre de fer, elle devait sûrement appartenir aux ravisseurs.
Une mauvaise odeur, des traces de crasses, une barre de fer... de maigres indices qui toutefois donna une légère idée quant à la planque des kidnappeurs. Pour confirmer ses soupçons, Kouhai se rendit - après avoir quitté l'armurerie – chez le forgeron qui faisait aussi office de ferrailleur du village.
Un homme grassouillet, une barbe de plusieurs jours, les yeux globuleux et très peu accueillant, voilà ce qui résumait ledit forgeron.
-Monsieur, fit le kirijin en guise de salut. Pourriez-vous me dire ou je pourrai trouver ce genre de barre dans le village ? Demanda t-il de manière anodine.
-V'là une drôle de question mon pti'gars et en quoi t'as besoin de savoir ça d'abord ? S'exclama le forgeron d'un air railleur.
-Les raisons ne vous regarde pas, en revanche si vous refusez de réponde à ma question, vous risqueriez beaucoup... répondit Kouhai toujours aussi calme mais de manière plutôt ferme.
-Oh très bien, j'voulais pas offenser le m'sieur ! Une chose est sur, je le reconnais vot' machin, on ma demandé d'en faire une bonne centaine lors de la remise en condition des égouts du village, vot' barre, elle vient des barrières installées dans les égouts. C'est certain ! Pestiféra le dodu à poils longs.
-Je vous remercie, fit Kouhai qui quitta ensuite la forge accompagné de quelques bougonneries de son propriétaire.
Cela confirmait donc l'idée du kirijin, une barre provenant des égouts, de la crasse, une mauvaise odeur : les méchants se terraient sous le village !
Quelques minutes plus tard, le shinobi descendait l'échelle menant aux égouts. Il put rassembler les trois éléments retrouvés dans la boutique de l'armurier... en un peu plus intense.
Il passa une bonne partie de l'après-midi à parcourir le système d'évacuations des eaux usées et de pluie, une quête ne l'enchantant guère.
Kouhai fut soulagé d'entendre des cris, des rires et même des insultes, du moins c'est ce qu'il arrivait à comprendre. Visiblement les malfaiteurs se trouvaient non-loin.
En effet, derrière une épaisse porte en métal entre-ouverte était rassemblé trois hommes festoyant et armés de la tête aux pieds.
Un quatrième se trouvait plus loin, adossé contre le mur. Il était ligoté, le visage pâle et boursouflé, l'armurier. Proche de lui, une dizaine de caisses toutes pleines d'armes. Attrapant la poignée il tira la porte qui grinça non sans discrétion. Les trois énergumènes se retournèrent interloqués par la visite d'un inconnu. Le shinobi de Kiri ne fit même pas attention à eux et se dirigea droit vers le captif afin de le libérer de ses liens. Les kidnappeurs, restés béa ne bronchèrent pas.
Kouhai aida le vieil homme à se relever quand enfin l'un des malfrats ouvrit la bouche.
-Hé mé kestufai u veu tcasse l'gueule moi é copains !! Barbouilla t-il presque incompréhensible.
-Attendez-moi là quelques secondes. Il aida la victime à s'appuyer contre le mur, se retourna pour faire face aux agresseurs.
-Messieurs, je suis dans l'obligation de vous arrêter pour cambriolage et kidnapping, je vais vous demander de m'accompagner, fit-il calmement.
-Késsiracont'lui ! Les trois malotrus se regardèrent les uns les autres d'un air que je ne pourrai le décrire...
Kouhai s'attarda à les analyser. Le visage et les cheveux crasseux, les vêtements sales et déchirés de partout, il était étonnant que des gens comme-ça pouvait vivre à Kiri, même s'ils logeaient dans les égouts remarqua le ninja de Kiri.
Ils s'avancèrent vers lui afin de régler le litige à leur manière. S'attendant à cette réponse, le jeune Ari s'empara de Kunail afin de rivaliser le fer avec ses adversaires. Le premier possédait un katana, le second une dague très jolie et le dernier un hallebarde. Ils s'avancèrent vers lui quand soudain, le vieille homme lança à Kouhai une claymore, une large épée d'un mètre cinquante plutôt légère pour sa taille. Elle était de confection magnifique et unique.
-Méfiez-vous du katana, il a des propriétés assez spécial, fit l'armurier, seul la claymore est en mesure de rivaliser face à ça ! Renchéri t-il.
Intrigué, il s'avança. Le trio encercla le kirijin. Le combat s'engagea.
Visiblement, ils n'avaient reçus aucune forme d’entraînement et il était aisé pour Kouhai de se défendre, bien que n'étant pas un expert en kenjutsu. Quant au katana, sa faculté à prolonger sa lame valut quelques entailles au shinobi...
Il lui fallut peu de temps avant de mettre un terme à cet échange et finit par assommer ses assaillants.
Se retournant vers l'armurier.
-Très belle lame, fit-il convaincant.
-Et je l'offre ! Non non ne refusez pas je vous prie, c'est avec plaisir, déclara l'homme avec quelques difficultés.
Kouhai accepta l'offrande et invita l'homme à le suivre afin de l'emmener à l’hôpital.