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Ninjas déserteurs... Des bancs de l'académie. [Mission rang B / solo]InvitéInvité
Ninjas déserteurs... Des bancs de l'académie. Mission rang B :
Maudites soient mes fenêtres dépourvues de volets… Les premiers rayonnements de l’aube me tiraient immanquablement et prématurément de mon doux sommeil. Après tout, il parait que le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt. Bien que la perspective de cette appropriation me séduisait fortement, je demeurais allongée quelques minutes supplémentaires. Je m’étais débarrassée de mon drap afin que les rayons du soleil viennent caresser ma peau. Quelle sensation délicieuse… Je profitais de ces instants épicuriens pour me remémorer les tâches à accomplir durant cette nouvelle journée. Une mission m’avait été confiée la veille, je m’y attèlerai donc dès aujourd’hui. Son objet n’était guère palpitant, point d’affrontements héroïques ou autres enjeux capitaux ; toutefois, le rôle de donneuse de leçons m’amusait, raison pour laquelle je l’avais acceptée de bon cœur. Par ailleurs, je ne résidais à Kumo que depuis peu de temps ; n’ayant volontairement pas dévoilé l’intégralité de mon passé, et tout particulièrement les exactions commises lors de ma vie itinérante, il était normal que la confiance des dirigeants ne soit pas acquise et qu’ils ne me déléguaient pas les missions les plus cruciales. Qu’importe, ils apprendront progressivement à se fier à moi. Cher soleil, je sais combien tu as apprécié nos moments intimes, mais le devoir m’appelle, ou plus exactement, dans un futur proche, ma salle de bain. Une fois lavée et coiffée, j’appliquais mon habituel trait noir à la base de mes cils, et optais pour un short étroit en satin noir et une ample chemise blanche portée négligemment, retroussée au niveau des manches et largement ouverte à l’encolure. Il ne me restait qu’une chose à faire avant de pouvoir quitter ma demeure… Saisissant ma sacro-sainte sacoche en cuir noir, j’en extrayais les yeux fermés un bout de papier froissé. Je le dépliai en levant mes paupières. « Malhonnête ». Bien, ç’aurait pu être pire. Après avoir replacé l’étiquette dans la petite bourse, je sortis en fermant doucement la porte. Les rues étaient peu animées en raison de l’heure matinale ; ce calme me plaisait. Commençons par nous diriger vers l’académie afin de constater la traditionnelle absence des quatre morveux que j’étais censée remettre dans le droit chemin. La salle de classe était vide. Je m’assis sur le bureau de l’instituteur, attendant son arrivée. Il fit irruption dans la pièce peu de temps après et s’arrêta net en me voyant, vérifiant brièvement qu’il ne s’était pas trompé de salle. Amusée par son attitude déconcertée, je le saluai en lui adressant un clin d’œil malicieux avant d’éclater de rire. « Euh… Bonjour », lança-t-il de manière hasardeuse. « Enchantée, je me nomme Rina Atsuro, et j’ai été chargée de la mission suivante ». Je descendis de mon siège improvisé en lui tendant le bout de papier sur lequel elle était inscrite. « Pourriez-vous, s’il vous plait, m’indiquer le programme des leçons auxquelles ils n’ont pas assisté ? ». « Bien sûr. Je suppose que je ne vous propose pas une chaise pour vous asseoir », me répondit-il en souriant. « Nos derniers cours portaient sur la détection de l’emprise du genjutsu et sur la technique de rupture ». Des cours pratiques, quelle chance pour moi qui n’avais jamais été à l’académie ninja et qui aurait eu le plus grand mal à leur dispenser correctement un cours théorique digne de ce nom… La fortune semblait me sourire aujourd’hui. Je le remerciais et lui indiquais que j’allais attendre devant l’académie afin de vérifier que nos quatre adeptes de l’école buissonnière n’aient guère pris de bonnes résolutions, sans pour autant perturber son cours. Il me promit de m’inviter diner dans le meilleur restaurant du village si je parvenais à lui ramener quatre élèves assidus et intéressés. Je n’avais à vrai dire aucun ami à Kumo, du fait de mon arrivée récente ; aussi cette perspective accrut encore davantage mon désir de mener à bien ma mission. Je sortis de l’établissement et m’assis en haut de l’escalier, profitant ainsi du soleil. Les enfants commençaient à arriver. Lorsque plus aucun élève ne semblait approcher, je conclus à une nouvelle absence de mes quatre garnements. Je me levais donc afin d’entreprendre les recherches. Ne sachant guère par où commencer, je m’installai au comptoir d’un petit restaurant donnant directement sur la rue. Je sirotais ma grande tasse de thé en observant les passants lorsqu’une serveuse me demanda depuis quand je vivais dans le village, ne m'y ayant jamais vu jusqu'alors. La tournure de la discussion m’amena à évoquer la nature de ma mission. Quel ne fut pas mon bonheur quand elle m’indiqua qu’elle avait entendu des rumeurs selon lesquelles un petit groupe d’enfants se rendaient régulièrement en journée dans un établissement de jeux. Ravie, je lui laissais un pourboire conséquent en partant. L’établissement en question s’avéra être davantage un bar où les clients avaient plutôt coutume de s’asseoir autour d’un paquet de cartes que d’une bouteille, qu’une maison de jeux à proprement parler. Ceci expliquait alors la possibilité pour des mineurs d’y entrer. Une discussion avec le patron m’indiqua que les élèves n’arrivaient habituellement qu’une bonne heure plus tard, et y restaient généralement jusqu’à la fin du déjeuner. Voilà qui me laissait du temps libre pour dépenser mon argent. Tant mieux, je n’avais plus rien à me mettre ; en effet, ma seconde armoire n’était même pas entièrement remplie. J’en profitais pour acquérir un paquet de cartes. Une fois mes achats effectués, je retournais dans l’établissement de jeux. Les quatre élèves indisciplinés étaient assis à une table sur laquelle se déroulait une partie de cartes avec un homme d’une quarantaine d’années. Je commandais une boisson et m’installais au bar afin d’observer la scène. Ils trichaient de manière relativement discrète et efficace. Après plusieurs défaites, l’homme s’en alla, emportant son jeu de cartes et laissant ses mises perdues derrière lui, que les enfants se partagèrent aussitôt. Ils devaient sans doute penser que gagner un peu d’argent de cette manière valait mieux que de dépenser leur temps sur les bancs de l’académie à écouter de longs cours théoriques. Qu’à cela ne tienne, j’attaquerai sur leur propre terrain. Finissant mon verre cul sec, je le reposais brutalement sur le comptoir et m’avançai vers leur table. J'excellais au jeu, mais encore davantage en triche. « Malhonnête », pas vrai ? « Une partie de cartes ? », proposais-je avec le sourire aux quatre enfants en posant mon jeu et ma bourse sur leur table. Le tintement des pièces sembla les décider immédiatement. Ils échangèrent un regard complice puis me répondirent par l’affirmative. Dès le commencement du jeu, je mis en place un genjutsu afin de modifier l’apparence des cartes, et les laissais tricher allègrement. A l’issu de la partie, au moment de dévoiler nos jeux respectifs, je dissipais l’illusion. Quelle ne fut pas leur surprise en voyant les atouts qu’ils tenaient en main quelques secondes auparavant se transformer en faibles cartes lorsqu’ils les posaient sur la table ! Persuadés que ma victoire résultait d’un astucieux tour de passe-passe, ils insistèrent pour prendre une revanche, puis une seconde… Jusqu’à l’épuisement total de leurs cagnottes. Voilà qui remboursera mes achats de la matinée. Je leur proposai alors une dernière partie, affirmant que s’ils gagnaient, je leur rendrais l’intégralité de leurs mises perdues, mais qu’en cas d’échec, ils ne me devraient que cinq yen chacun. Convaincus de parvenir à percer mon stratagème et de réussir à recouvrer leurs pertes, ils acceptèrent mon offre. Appliquant la même technique d’illusion, je remportai le jeu. J’exigeais alors les sommes promises par les enfants, sachant pertinemment que j’avais déjà empoché la totalité de leurs économies. « Une promesse est une promesse », lançais-je d’un ton sec et froid. « Très bien, si vous n’êtes pas capables d’honorer votre parole, je vous trainerai chez vos parents afin qu’ils en répondent à votre place ». Ç’en était trop pour les quatre élèves qui se mirent à pleurer. Il fallait reconnaitre que je n’y étais pas allée de main morte. Je fis alors mine de m’apitoyer, pris une voix plus douce et les emmenai à l’extérieur, à la recherche d’un endroit plus calme. Nous nous installâmes finalement sur un toit, alors qu’ils séchaient encore leurs larmes. Je les toisais d’un air agacé. « Je n’arrive pas à croire qu’en dépit de ce qu’on vous enseigne à l’académie, vous ne soyez pas capable de remporter une seule et unique partie contre moi après toutes celles que nous avons disputées ». L’un d’eux sembla alors retrouver l’usage de la parole et me demanda en balbutiant : « que voulez-vous dire ? ». Je leur expliquais alors ma technique, ce à quoi j’ajoutais : « pourtant, votre professeur m’avait indiqué récemment qu’il enseignait à ses classes l’identification des genjutsu et leur rupture… ». « Attendez, vous voulez dire que certaines techniques ninjas permettent de gagner systématiquement aux cartes ? » « Les techniques ninja permettent de faire encore bien d’autres choses amusantes », répondis-je amusée. Le chagrin des enfants se transforma en véritable fascination. J’entrepris alors de leur expliquer en détails ce qu’était le genjutsu avant de passer aux exercices pratiques. Je leur confiais à chacun une carte, et ils devaient déterminer s’ils voyaient la carte réelle ou s’ils étaient sous l’emprise de mes techniques d’illusion. Suite à cela, je leur appris la technique de rupture permettant de les dissiper. Une fois ces exercices suffisamment répétés, je distribuais les cartes afin de disputer une dernière partie. En raison de la différence de niveau qui nous séparaient, ils ne parvinrent guère à dissiper la totalité de mes techniques d’illusion ; cependant, je fis exprès de perdre pour les encourager. Suite à leur victoire, je leur redistribuai leurs cagnottes. « Madame, comment vous vous appelez ? » Je grimaçais ; et pourquoi pas mémé, pendant qu’on y était… « Rina Atsuro », répondis-je simplement. « Dans quelques années, lorsque nous aurons notre diplôme, j’espère que vous serez responsable de notre équipe ! Vous nous apprendriez encore plein de tours géniaux ! » « Pour ça, il faudrait déjà suivre vos cours et maitriser les techniques de bases… D’ailleurs, vous ne devriez pas être ici, en ce moment », lançais-je d’un ton taquin. « Nous ne vous décevrons pas, sensei ! » promirent-ils joyeusement en descendant. Du haut de mon observatoire, je suivais du regard les enfants qui reprenaient le chemin de l’académie. Un soupir de satisfaction m’échappa. Quelques jours plus tard, leur professeur m’invita à diner conformément à ce qu’il avait promis si je parvenais à transformer les quatre adeptes de l’école buissonnière en quatre élèves assidus et intéressés. | |||||||||||
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Dim 13 Nov 2011 - 1:13
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